Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 6, No. 17 • Du 7 au 13 Novembre 2012 |
À bout de souffle ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Fluide, confuse, incertaine, la conjoncture politique n’est pas de celles qui se prêtent aux analyses scientifiques fermes et aux opinions progressistes tranchées. On semble tout faire pour qu’elle ne s’y prête pas et cela favorise pleinement l’opportunisme aveugle de certains cadres intellectuels et la démagogie des autres. La situation interne est non seulement éclatée mais ne cesse de se détériorer. Alors de là apparaît malheureusement le constat que l’Etat du pays n’a jamais été aussi critique.<br>
Au meilleur comme au pire, quelle aubaine, en fait, pour ceux qui veulent retourner Haiti dans les chaînes de l’esclavage moderne ? A cette situation socio-économique catastrophique s’ajoutent la gabegie administrative, l’insécurité, une nouvelle ère de crimes sanglants, une aggravation des injustices couronnées par-dessus tout par ce climat politique malsain qui prévaut contre toute velléité de progrès, d’évolution et d’ouverture vers l’avenir. <br>
En réalité, nous sommes en présence d’un véritable complot face auquel l’on retrouve des gens qui assistent avec une passivité complice et indulgente, comme si l’anéantissement progressif du pays et de sa population ne les concerne pas.
Haiti est devenue selon toute vraisemblance, un enjeu, un terrain de manœuvre pour les grandes puissances, et c’est la raison pour laquelle, elles ont imposé cette caricature de président sans gêne, sans aucune fierté et dignité nationales. Même dans un spectacle tragi-comique, on n’aurait jamais entendu un chef d’Etat utiliser l’occupation de son pays pour justifier sa force au pouvoir. Bref, un discours nettement consacré à la promotion du colonialisme.<br>
On l’a vu avec l’affaire Clifford Brandt. Il y a ceux qui mordicus croient encore que la présence des agents américains du FBI donnera à l’enquête une « portée internationale » sinon va finalement « nous délivrer de cette mafia ». Ils sont vraiment myopes s’ils n’arrivent pas à percer cette illustration flagrante de la mise sous tutelle du pays et qui dans un sens, sans aucun doute pourrait diriger cette enquête dans les voies voulues par eux. Alors, une fois cette étape franchie, rien ne pourra plus arrêter le dossier d’être manipulé au bénéfice d’une liste de personnes qu’on voudra protéger comme ils l’avaient fait dans le passé avec les documents du FRAPH. <br>
Les grandes puissances qui se déclarent « Amies d’Haiti » aiment peut-être sincèrement le pays lui-même, mais pas ses habitants, particulièrement les masses populaires. Le kidnapping institutionnel ne rentre que dans le cadre de cette politique de déstabilisation de la société haïtienne par les forces obscures internationales. Il n’y a aucune différence entre les actions d’un Emmanuel « Toto » Constant, d’un Louis Jodel Chamblain, d’un Guy Philippe, d’un Raoul Cédras, d’un Joseph Michel Martelly, d’un Michel François, d’un Clifford Brandt et tous les autres qu’ils ont toujours eus en réserve dans leur arsenal humain. Ils sont tous à la solde d’un même patron et leur travail n’a qu’une seule résultante : faire d’Haiti un état paria. <br>
Face à une telle société, quelle doit être l’attitude à prendre ? Comme les masses populaires dans leur immense majorité ne se reconnaissent nullement dans les actes de ce régime pourri et corrompu jusqu'à la moelle, ainsi, l’espoir ne saurait être soutenu que par une seule dynamique, celle du soulèvement populaire. C’est en intensifiant ses protestations que le peuple puisera de nouvelles forces, trouvera de nouvelles sources pour alimenter son combat afin qu’en définitive, il soit capable de bouter le colonialisme hors de cette terre qui lui est sacrée.<br>
Toute évolution sociale, même la plus négative, produit son contraire. On trouve dans tout ce qui précède autant de bonnes raisons en vue de mener selon une ligne politique juste, combative pour acculer ces laquais du colonialisme à lâcher du lest. La lutte pour le changement ne peut s’accommoder ni de spéculation, ni de prophéties. L’important facteur, c’est la capacité du mouvement populaire à dégager une alternative jusqu’à arriver à un projet social articulé à la réalité du pays.<br>
Le régime certes, est à bout de souffle et rien, pas même les ballons d’oxygène des Clinton à Caracol, ni leurs démagogies sociales bidons redoublées, ne sauveront Martelly et Lamothe de leur incurie et de leur impopularité croissante.<br>
Ces propos sont un appel à accentuer la lutte pour balayer le pays des résidus du colonialisme qui le parsèment encore. C’est un défi qui est lancé, il nous faut le relever per fas et nefas pour en finir avec ce système capitaliste pourri, nauséabond, infecte qui fait la honte de l’humanité.
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