Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 |
Une Grande Confrontation est-elle inévitable? |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
<i>«Celui qui déclenche une guerre évitable dans un pays est criminel mais est aussi criminel celui qui ne déclenche pas une guerre inévitable».</i><p>
<b>José Marti</b><p>
Le gouvernement Martelly-Lamothe prouve nettement qu’il ne peut rien offrir pour améliorer le sort des masses populaires soumises à une misère abjecte sans précédent. C’est le résultat de la mainmise sur le pays par une clique à tout faire en mission commandée, faite de mercenaires recrutés dans la seule classe sociale qui de tout temps s’est efforcée par tous les moyens d’enrayer le cours de l’histoire du peuple haïtien au profit de leurs maîtres. Fiers, arrogants, ils refusent de reconnaître leurs échecs, pourtant annoncés par le sénateur du Nord Moise Jean-Charles; le bilan est même plus lourd et plus douloureux que celui de la première année postérieure au séisme dont le troisième anniversaire est à nos portes, ce samedi-ci.<p>
Sans s’y méprendre, le pays rentre, progressivement, dans une profonde paralysie politique et administrative, au point que le régime Martellyste n’a d’autre issue que de passer à la répression: crises spectaculaires aboutissant à des arrestations illégales de militants, dispersions violentes de manifestations, convocation intempestive d’Aristide, tous des événements frappés du même sceau de fuite en avant pour essayer de cacher maints scandales politiques et gagner du temps. La dégradation économique et sociale accélérée qui s’ensuit est révélatrice de la nature antipopulaire du gouvernement et de sa docilité canine aux diktats néocoloniaux.<p>
Le caractère récurrent des éclats de violence du régime suscite bien sûr des débats passionnés au sein de la population et de la classe politique, mais surtout prend ouvertement la forme d’une guerre déclarée aux secteurs populaires. Et comme les mensonges officiels ne sauraient masquer les faits, le point culminant du plan Martelly-Lamothe a été amplement atteint avec ces menaces brutales qui rappellent les années funestes de la dictature duvaliériste. <p>
A la lumière de ces constats, la marge de manœuvre des forces de la subversion devient de plus en plus réduite, face à la détermination des masses populaires. Espérons que cette persécution politique finira par remettre sur pied le vaste mouvement de mobilisation commencé depuis un laps de temps quand le peuple avait clairement exprimé son désenchantement en décernant le carton rouge à Martelly.
Il ne s’agit pas simplement de combattre Martelly sur une base juridique, mais justement aussi, et surtout, il faut souhaiter vivement une approche politique de la question. En ce sens, l’ex-président Aristide ne devrait en aucune façon se présenter au parquet, parce que ce n’est pas l’affaire des coopératives ou autres faits divers qui sont réellement à l’origine du branle-bas judiciaire et médiatique. De plus, ce n’est pas la première fois du reste que les forces obscurantistes essaient d’inculper Aristide (affaire des pots-de-vin de la Teleco). La vérité est que depuis longtemps Aristide est dans l’œil du cyclone. N’est-ce pas Jay Weaver qui dans le Miami Herald du 21 février 2012, répercutait de fausses accusations de trafic de drogue contre Aristide :<i> « … Au tribunal fédéral de Miami, le flamboyant Kétant a fait une déclaration extraordinaire : il ne pouvait pas diriger son réseau, s’il n’avait pas payé des millions de dollars à son ami Aristide. Kétant a accusé Aristide de faire d’Haïti un narco-Etat ».</i><p>
Aristide sait bien qu’il n’a jamais été bien vu par les forces réactionnaires locales et étrangères. Mais là où le bât blesse, c’est qu’il semble penser échapper à la malveillance de ces accusateurs en jouant la passivité et la retenue. Est-ce qu’un homme de la trempe politique et du charisme d’Aristide peut-il penser qu’en se tenant coi, en s’adonnant simplement à l’éducation, il va se faire oublier sur la scène politique jusqu’à ce que ses ennemis renoncent à le combattre ou même à l’abattre ? Y croire, c’est non seulement sous-estimer l’ennemi de classe des masses, mais ignorer le puissant symbolisme que lui, Aristide, représente et que le plus grand danger vient du fait que les masses populaires dans leur majorité s’identifient à lui.<p>
Puisque le dossier du commissaire parait déjà voué à l’échec, les forces du mal se renforcent et, cette fois, ce sont d’anciens militaires qui se sont mobilisés pour rejoindre la conspiration en cours, vu qu’ils vont être aussi au Parquet ce mercredi 9 janvier de la honte pour déposer leurs plaintes contre l’ex-président.<p>
Dans ce cas, Aristide n’a aucune raison de se présenter au Parquet. Qu’il laisse le dossier entre les mains du peuple. En réalité c’est une aubaine que le pouvoir offre au secteur Lavalas pour récupérer le terrain politique. Cette conjoncture est hautement avantageuse pour le secteur Lavalas. Comme l’a si bien exprimé le sénateur Desras Simon Dieuseul.<i> « C’est un cadeau ! Si Lavalas l’accepte, ce ne sera pas bon pour le gouvernement et s’il ne l’accepte pas il fait un cadeau au gouvernement ».</i><p>
En fait, c’est clair : la confrontation devient inévitable. Dire bonjour au diable ou l’ignorer royalement, il vous mangera de toute façon, puisqu’il n’a faim que de vous ! En ce sens, nous espérons voir le secteur Lavalas prendre ses responsabilités devant l’histoire en accompagnant les masses populaires jusqu’au bout dans cette bataille. Il n’y a rien qui vaille la fidélité au devoir !
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