Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 6 • No. 29 • Du 30 Janvier au 5 Février 2013 |
Une offensive répressive généralisée ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
La vie politique haïtienne ne cesse de connaître de brusques accélérations qui ne vont pas sans déconcerter le gouvernement, même quand il estime sans doute être doté du pouvoir judiciaire comme un atout légal, une arme qui l’habilite à non seulement contrôler la situation, mais à se conforter dans l’inacceptable et l’irréparable.<p>
Alors, ce faisant, la preuve est confirmée que la démocratie ne saurait être vécue en laissant le terrain libre aux agents stipendiés du chef de file de l’impérialisme mondial, sans aucune critique sérieuse, sans un mouvement de résistance organisé sous un leadership conscient et conséquent pouvant amener le peuple à reconnaître le grand danger que représente ce régime malsain et affirmer sa volonté de ne pas sombrer dans cette situation de désespoir.<p>
Face à la richesse exhibée par les tenants du pouvoir, le dénuement de la grande masse de la population se fait plus voyant et plus cruel vu que les déshérités sont devenus beaucoup plus nombreux qu’autrefois dans les bidonvilles installés partout dans le pays, où le spectre de la faim les coince et les hante.<p>
Au point où en sont les choses aujourd’hui, le gouvernement Martelly-Lamothe ne joue plus. Il se trouve devant le choix ultime de confronter, qu’on le veuille on non, les opprimés. Comme la porte lui est grande ouverte, il agit librement à sa guise, du fait que nous lui avons laissé le champ libre pour continuer à faire fleurir le grotesque, les représailles quotidiennes sur une population inoffensive, comme par exemple ce qui vient d’être fait à la population du Bel Air.<p>
Sans être une surprise pour ceux et celles qui en avaient eu le flair, la composante du nouveau cabinet ministériel duvaliériste de Martelly Lamothe n’a pas manqué, en revanche, d’étonner les grands naïfs qui s’attendaient à des «réformes démocratiques», allant même jusqu’à penser que nous sommes sous un régime de droit et de paix. Alors, comme pour les rassurer dans leur légèreté, le pouvoir a précisément utilisé ce «remaniement» pour justifier sa fermeté dictatoriale. <p>
Depuis quelques temps on assiste, en effet, au déploiement d’une grande offensive répressive contre les masses populaires. C’est dire qu’ils ont entamé ce que nous avions prédit comme l’exprime cette maxime : «toute politique qui exclut l’intérêt de la majorité est à moyen ou à long terme condamnée à la dictature pour se tenir »<p>
Certes, le fait de ne pas combattre ce pouvoir, le renforce justement et lui donne bonne conscience pour avancer sans peur, de sorte qu’il finalise le climat de terreur qu’il s’était préparé à instaurer dans le pays.<p>
La faute : c’est l’absence d’une opposition sérieuse, conséquente, organisée et que seules certaines personnalités s’engagent à dénoncer ce régime, mais que leurs voix restent sans effet. Ainsi, il se trouve que les mercenaires au pouvoir jouissent pleinement de la complaisance de certains secteurs qui, s’ils se mêlaient de la partie, auraient déjà fait renverser la vapeur. Mais, malheureusement, ils n’ont de préoccupation que d’aller aux élections, espérant qu’à leur tour au pouvoir, on les laissera faire sans les déstabiliser. Quelle naïveté politique !<p>
Alors en réponse, voici que depuis le 16 décembre dernier, à l’occasion du 22ème anniversaire de la victoire aux élections de l'ancien président Jean Bertrand Aristide, 21 militants de Fanmi Lavalas, accusés de casse de pare-brises de voitures, croupissent dans les geôles de Martelly. Sont-ils abandonnés à leur sort, puisqu’on n’a assisté à aucun mouvement de protestation ou de mobilisation pour exiger leur libération. Cette situation confirme que le régime actuel n’est pas un régime de dialogue, ni démocratique. Les actions de l’homme de main de Martelly, tel le commissaire Lucmane Delille, un ancien gnbiste ne sont que des manifestations qui devraient confirmer la nécessité pour les militants honnêtes et sérieux de s’organiser pour les combattre jusqu'à leur changement par des forces nouvelles qui fassent leurs les aspirations des masses.<p>
En agissant en pays conquis, la bande à Delille utilise le pouvoir judiciaire pour avancer leur pion, à savoir arrêter des militants dans les quartiers populaires tels Bel Air, San Fil, rue Tirremasse, et Carrefour 3, sous prétexte de faire la chasse au banditisme. Ces nouvelles arrestations qui s’enchaînent, permettraient de démanteler les réseaux de la résistance clandestine dans les zones populaires. <p>
Les actions contre la députée Guerda Benjamin Alexandre, membre des Parlementaires pour le renforcement institutionnel (PRI) que récemment, une quinzaine d’individus dont certains étaient armés, se réclamant du pouvoir « Tèt Kale », ont vandalisé son Bureau politique à Savannette, expliquent nettement le caractère répressif de ce gouvernement. Elle n’est pas passée par quatre chemins pour dénoncer les nombreux actes d’intimidation et de menaces de mort dont elle fait l’objet de la part des escadrons de la mort de Martelly. « Ces attaques sont dirigées contre moi par rapport à mon opposition au pouvoir en place » a-t-elle fait savoir.<p>
Un élément nouveau est venu s’ajouter aux dossiers, c’est l’avertissement qui nous a été adressé ou le cri désespéré de Marie-Danielle Bernadin sous les menaces de son agresseur Josué Pierre-Louis pour nous signaler que nous sommes en pleine injustice dans le pays « Le système judiciaire haïtien me traite en bourreau alors que je suis la victime ». C’est une fureur répressive sans bornes qui commence à nous frapper et ce serait triste et même honteux de voir des électoralistes sans vergogne aller s’aligner pour participer aux élections, si élection il y en aura, sous la direction d’un violeur patenté.<p>
C’est indéniable ! Nous condamnons vigoureusement les actes de banditisme et les visées criminelles de Martelly-Lamothe dans la perpétuation de leur politique de rapine et de pillage !<p>
Nous condamnons fermement cette vague de répression, et exprimons toute notre solidarité aux victimes de ce régime en exigeant la libération de tous les prisonniers politiques et que justice leur soit rendue!<p>
L’avenir pour la liberté et la dignité ne se forge que dans la résistance et le combat !
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