Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 6 • No. 43 • Du 8 au 14 Mai 2013 |
Le sens d’une mobilisation ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
L’actualité nationale a été dominée ces derniers jours par la convocation de l’ex-président Aristide au Palais de justice de Port-au-Prince. Tout bonnement, le peuple, vigilant reste mobilisé et est prêt à l’accompagner. Cet acte représente déjà une victoire de la résistance populaire. Justement, à cause du caractère de conscience de classe de ce mouvement, on voulait croire que de nouvelles perspectives allaient enfin s’ouvrir pour non seulement dénoncer mais également combattre ce régime totalement corrompu à la solde de l’impérialisme ?<p>
Dans ce climat de tension et de confusion extrême, nous souhaitons franchement, que cette mobilisation des masses marque désormais la fin du silence embarrassant qui a enveloppé l’ancien chef d’état depuis son retour d’exil. Que cette immense mobilisation vienne renforcer la détermination du peuple haïtien à démonter les machinations de ce régime, le premier du genre dont le pays n’ait jamais été le théâtre. <p>
C’est un geste assurément magnanime du peuple haïtien à l’égard du dirigeant Lavalas, pour ne pas laisser une certaine marge de manœuvre aux détracteurs de l’ex-président. Cependant, au cours d’une rencontre avec la presse, ce mardi 7 mai à la direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) le directeur général de la Police nationale d’Haïti, Godson Orélus, nous informe que « les lavalassiens » n’auraient pas avisé la PNH de leur décision de manifester le 8 mai. « Ils ne nous ont rien dit (…) il n’y a aucune correspondance (de leur part) annonçant une manifestation » a-t-il ajouté.<p>
Mais ce n’est pas tout. Comme pour compliquer un peu plus les choses, le chef de la police annonce triomphalement que « La police ne veut pas de manifestation ! » et de conclure tout de go : « il est interdit formellement à l’organisation de manifester sur tout le circuit qu’empruntera le 8 mai l’ancien chef d’État Jean Bertrand Aristide, de sa demeure à Tabarre au cabinet d’instruction du juge Yvickel Dabrézil, situé au local du parquet de Port-au-Prince » <p>
On serait tenté d’accepter cette déclaration du chef de la police, sauf qu’il est difficile de croire que les organisateurs de la mobilisation aient pu préparer un si grand évènement sans aviser la DCPJ. N’est ce pas là une tactique des usurpateurs pour mystifier l’opinion publique et provoquer une certaine démobilisation sinon une confrontation pour contrecarrer les masses populaires dans leur lutte pour le changement ?<p>
C’est pour cette raison qu’on peut affirmer que les desseins du régime Martelly-Lamothe à l’égard du peuple se précisent et se renforcent davantage, quotidiennement, se situant carrément au niveau de la répression. En fait, il ne devrait jamais se passer un seul jour dans notre pays, depuis cette élection-sélection des forces occupantes pour nous imposer « Sweet Micky », sans que le peuple ne soit dans les rues pour manifester sa colère, son indignation et revendiquer ce qui lui est dû.<p>
En effet, les perspectives de cette mobilisation du 8 mai à quelques jours du second anniversaire de prestation de serment de Martelly sont évidemment légitimes, sauf qu’il nous faudrait également nous poser cette question : Pourquoi le peuple n’a-t-il jamais été également mobilisé lors du processus de cartons rouges lancé contre Martelly pour le destituer? Pourquoi ce mouvement n’avait-il pas reçu autant d’appui des forces dirigeantes Lavalas, ce qui aurait pu en quelque sorte nous épargner cette persécution à l’endroit d’Aristide actuellement, ou ce qui ressemble à une provocation annoncée du peuple ?<p>
A dire vrai, cette persécution contre les masses populaires dont Aristide est le symbole ne prendra fin que le jour où nous arriverons à mettre en déroute ce pouvoir par l’incontournable départ de Martelly. C’est l’unique et indispensable levain qui nous apportera le changement qui pourra éventuellement nous conduire vers un Etat de droit. Ce n’est ni logique ni politiquement ou moralement correct de légitimer Martelly en se préparant à participer à ces élections qui – prétend-on – vont résoudre la crise et nous donner la paix. Que le but de la mobilisation ne soit pas uniquement d’occuper le béton mais soit plutôt une arme pacifique pour affaiblir l’ennemi au maximum.<p>
La bataille du peuple haïtien ne va jamais être gagnée avec des demi-mesures. Et c’est là un point important sur lequel les masses populaires et leurs dirigeants doivent être clairs : soit nous luttons de toutes nos forces contre le régime, soit nous nous enveloppons de couardise !<p>
Ce combat est celui des peuples exploités comme il est aussi nôtre. Nous le mènerons jusqu’à ce que disparaissent de la scène politique du pays ces potentats du style de Martelly, Lamothe et de tant d’autres vassaux de l’impérialisme.
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