Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 6 • No. 48 • Du 12 au 18 Juin 2013 |
A quand le remplacement du moteur Martelly-Lamothe? |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Il ne se passe pas une journée sans que l’on ne soit interpellé par les multiples facettes de pauvreté, de désastres et de catastrophes auxquelles fait face constamment le peuple haïtien. Cette situation intenable fait réfléchir beaucoup les gens qui ont une certaine conscience à vouloir tout naturellement exiger un air de changement dans ce pays de misère, afin que cesse cette course vers le chaos.<p>
La raison de cette déchéance est qu’il y a une petite minorité opulente, celle de toujours, qui depuis 1806, alliée aux forces colonialistes et impérialistes, refuse à ce peuple le droit sacré de vivre et depuis lors va en croissant notre dépendance à l’égard de l’étranger.<p>
Mais c’est vraiment regrettable, écœurant et scandaleux, une sorte d’injure à la Nation quand le mardi 4 juin dernier tout le monde a suivi soit à la radio ou à la télévision la prestation du Premier ministre Laurent Lamothe, au cours de laquelle, il a prouvé qu’il n’est pas au service du peuple et que toutes les questions qu’on lui avait posées sur la corruption, le gaspillage des fonds publics, le népotisme ne furent pour lui que devinette. Ses réponses fantaisistes montraient grandement combien il ignore tout ce qui se passe dans son gouvernement, au point d’être incapable de rassurer les sénateurs sur aucune de leurs questions.<p>
A ce stade, Lamothe, s’il était honnête, devrait lui même le lendemain 5 juin démissionner de sa fonction de Premier ministre, même quand le sénateur Desras avait empêché que sa convocation ne se transforme en interpellation comme le désiraient certains sénateurs,. Pourtant, voilà qu’une semaine après son cuisant échec, soit le lundi 10 juin, ce même Laurent Lamothe s’est présenté devant l’Assemblée générale au Parlement à l’occasion de l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année législative pour dresser le bilan des actions de son gouvernement qu’il prétend être positif : comme quoi il est sur la bonne voie et c’est pour la première fois que les 10 départements du pays sont en chantier. N’est-ce pas en quelque sorte tourner en dérision le peuple haïtien et même se moquer de sa souffrance? <p>
La chose est certainement claire désormais. Que nous soyons prêts ou non à l’accepter, n’est il pas le moment de sonner le glas de la faillite politique du moteur Martelly-Lamothe ? Comme les régimes néo-coloniaux ne renoncent jamais à leur pouvoir même quand ils sont affaiblis et acculés sans l’accord de leur puissance de tutelle, seule la force populaire peut renverser la situation et nous affranchir de l’occupation !. Ne devrions nous pas profiter, dans l’esprit des mobilisations du 8 mai et du 1er juin, d’occuper la scène politique pareil aux mobilisations monstres du peuple turc contre la politique réactionnaire d’Erdogan ? <p>
Ne devrions nous pas tirer leçons de certains pays comme l’Equateur et la Bolivie qui ont totalement fait volte face en adoptant une politique de sauvetage national et populaire. A titre d’exemples :<p>
En février 1997, un immense mouvement populaire avait obtenu le départ du président Abdala Bucaram qu’on appelait « El Loco» (le fou). Il a été destitué par le Parlement équatorien pour « incompétence et incapacité physique et mentale ». Son successeur, le président Jamil Mahuad a été également destitué par le Parlement national des peuples d’Equateur (PNPE) le 14 janvier 2000 pour « trahison à la patrie ».<p>
Le 20 avril 2005, le mécontentement populaire devenant impossible à contenir, ainsi, ce même parlement équatorien avait une fois de plus destitué, le président équatorien Lucio Gutiérrez, accusé d'avoir enfreint la Constitution. De ce point de vue, combien de fois la Constitution haïtienne n’a-t-elle pas été piétinée par Martelly « Sweet Miky » ?<p>
En Bolivie, 90% de la population rurale vivaient dans la pauvreté abjecte et ce pays se disputait avec Haïti et le Honduras la palme des pires réalisations dans la région du point de vue d’indice de développement humain. Estimant le pays «ingouvernable», le président Bolivien d’alors Carlos Mesa un homme seul sans parti politique avait présenté lui-même sa démission en mars 2005 sur les pressions populaires, et a proposé une remise à plat du paysage politique avec l'organisation d'élections générales. C’est cette élection que le Mouvement vers le socialisme (MAS), d’Evo Morales a gagnée, et depuis, le peuple Bolivien, une fois le gouvernail entre ses mains, a entamé le sauvetage de l’indépendance, de la souveraineté par le développement d’une politique étrangère indépendante, faite d’unité et d’intégration latino-caribéenne, de solidarité avec les peuples de la région et avec tous ceux qui se démènent pour un monde meilleur. <p>
La Bolivie a cessé d’être cet état mendiant, qualifié de défaillant, qui dépendait de l’aide internationale. Evo a éradiqué l’analphabétisme et a lutté pour transformer en réalité les revendications des mouvements indigènes et populaires. Dans le cas de l’Equateur, c’est également la même politique avec le président progressiste Raphaël Correa qui vient de s’installer pour un troisième mandat populaire.<p>
Alors, qu’est ce que nous attendons nous-mêmes pour nous débarrasser de ce régime d’exclusion et d’exploitation, empêcher que Martelly et Lamothe ne continuent leur politique de courbette devant l’étranger et de pillage de nos ressources. Nous ne devons pas rester les bras croisés devant les brutales atrocités de nos mercenaires locaux et des brigands agresseurs impérialistes qui nous tiennent déguenillés, affamés, humiliés et méprisés. <p>
Notre conscience patriotique ne nous engage-t-elle pas à remettre le pays de Dessalines sur les rails révolutionnaires pour remplacer une fois pour toutes le vieux moteur de la colonisation et de la dépendance?
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