Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 •
Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 6 • No. 49 • Du 19 au 25 Juin 2013 |
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Elections : le truc classique de Lamothe pour redorer son blason ! |
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Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
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Tout a été fait par la présence des forces occupantes pour étouffer et écraser la capacité de lutte du peuple haïtien, en le rendant par ainsi infiniment impotent, face à l’exploitation et à l’oppression coloniales à dessein de détruire ses aspirations à la liberté. Le mutisme officiel de certains de nos dirigeants n’est pas étranger au complot tramé par les classes dominantes sur le dos du peuple. Ne se font-ils pas complices des fossoyeurs au pouvoir, quand justement, pas un de ces partis politiques n’a réagi sur ce qui s’était passé tout récemment, soit le 4 juin dernier au Parlement, lors de la convocation de Laurent Lamothe ? Ce jour là, alors qu’un sentiment d’insécurité morale planait sur tout le pays, la stratégie du mensonge et de la corruption a eu raison, malgré tout, de la vérité, pour que fussent protégés les intérêts des sociétés multinationales, au mépris des aspirations populaires et de la dignité des haïtiens véritables.<p>
De quelque façon que l’on s’interroge sur la raison de la pusillanimité, si ce n’est de la lâcheté irresponsable de nos politiciens, la réponse apparaît simple, la grande imposture est qu’ils n’ont qu’une seule vision du pouvoir :« ôte toi que je m’y mette ». Il semble qu’ils n’ont rien d’autre de plus sérieux et de plus concret à offrir, si non ils auraient profité de ce moment crucial que vit la nation pour le présenter à la population. Mais hélas ! Ils veulent tout simplement maintenir le statu quo, au lieu de le renverser.<p>
Ainsi du fait que les partis politiques se soient si docilement comportés face à l’incapacité du gouvernement à apporter des éléments de réponse aux difficultés de tous ordres et dans tous les domaines, Martelly et Lamothe prennent grand avantage de cette indulgente complicité pour leur offrir en retour le relancement de la question des élections : « Nous souhaitons que les élections aient lieu le plus vite que possible », a fait savoir Lamothe, après avoir eu le samedi 15 juin dernier une séance de travail avec les membres du Collège Transitoire du Conseil Electoral Permanent (CTCEP) ; de sorte que deux jours plus tard, le lundi 17 juin, il a eu vite fait de rencontrer ses patrons, au Ministère de la Planification et de la Coopération Externe. Il s’agit du représentant spécial a.i. du Secrétaire général de l'ONU en Haïti, M. Nigel Fisher et de Mme Sophie De Caen, la Directrice Principale du Programme des Nations-Unies pour le Développement. Le sujet de cette rencontre fut à propos des aspects logistique et technique des élections et de la nécessité de doter le Collège Transitoire du Conseil Electoral Permanent (CTCEP) des ressources financières et opérationnelles indispensables à l'organisation des prochaines joutes électorales.<p>
Voulant coûte que coûte redorer son blason, sans coup férir, Lamothe s’est rendu au camp de Canaan où plus de 300 000 personnes victimes du tremblement de terre vivent encore dans des conditions infrahumaines sur plus de mille hectares de terre. Une façon de montrer qu’il sympathise avec les déshérités du sort, les exilés de cet enfer. A l’heure où dans plusieurs endroits du pays la faim ravage le peuple, alors que des gens mangent une fois presque chaque deux jours, Lamothe s’est souvenu de Canaan, puisque le méchant sait toujours comment faire œuvre qui trompe. En effet, le Premier ministre osait déclarer sur le site de la misère accrue et aiguë de Canaan: « l’objectif de cette visite est également de rencontrer les différents leaders des quartiers, afin de chercher à comprendre et de déterminer les besoins de la population vivant à Canaan ». <p> Lamothe ne s’est jamais intéressé aux besoins de ces nécessiteux. Quelle mouche l’a donc piqué pour s’intéresser soudainement au sort de ces déshérités du sort ? Sauf que ces jours-ci, en marge du mirage des élections, il faut soigner une image écornée du pouvoir, en se présentant comme proche de la souffrance des défavorisés du système et du même coup accréditer l’idée, quoique fausse, d’un gouvernement soucieux du bien-être des catégories dans le plus grand besoin. Seuls les grands naïfs et les candidats aux prochaines élections peuvent encore croire aux paroles et aux fallacieuses promesses du Premier Sinistre. Tout cela ne peut que contribuer à chloroformer nombre de secteurs de la population et favoriser les dessins pervers du pouvoir.<p>
Le pays acquiesce à toutes ces gabegies humiliantes, à cause de l’absence d’un leadership conscient et conséquent, faute d’une alternative populaire et progressiste visant à changer l’état des choses, et consistant à lutter pour la mise en place d’un pouvoir national et démocratique. <p>
Nous qui sommes témoins de la situation douloureuse de notre peuple foulé aux pieds par les agresseurs impérialistes spoliateurs de nos richesses comme des bandits et qui nous saignent si cruellement, n’éprouvons-nous amèrement aucune colère Dessalinienne face à l’occupation du territoire national? Pouvons-nous continuer à nous gaver de cette politique de réconciliation ou d’aménagement avec nos bourreaux ? Non. Faisons plutôt appel au peuple, à sa vigilance et à une mobilisation continues pour en finir avec le régime destructeur Martelly-Lamothe?<p>
L’avenir est dans la résistance et dans le combat, mais non dans l’attentisme. A tous les patriotes haïtiens sans exclusive, à toutes les forces de progrès qui ont la volonté de changer les structures du pouvoir, nous disons qu’il faut définitivement liquider cette politique de mendicité menée par des restavèk au pouvoir, ainsi que ces structures bancales surannées et l’idéologie qui les supporte.<p>
Il est bien plus certain que les partis les plus connus qui présentement évoluent sur la scène politique n’ont aucune volonté de le faire. N’est ce pas le moment de construire une alternative visant à jeter dans les poubelles de l’histoire, tous les mythes, toutes les pratiques erronées de ces opportunistes, afin que le vent du changement véritable puisse souffler enfin sur notre pays ?
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