Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 7 • No. 30 • Du 5 au 11 Février 2014 |
Sur quel pied mobiliser pour le 7 février? |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
La disruption du mouvement de mobilisation contre le pouvoir Martelly-Lamothe à la solde de l’impérialisme international constitue un grave préjudice pour le secteur populaire du fait qu’elle tend à nous faire faire marche arrière, retardant ainsi le processus de lutte populaire pour le changement réel et en profondeur dans le pays.<p>
Nous voilà à la veille du 7 février, jour fatidique et inoubliable que le peuple haïtien ne devrait pas manquer de commémorer en manifestant massivement pour ramener à la mémoire la fin du règne dictatorial du régime duvaliériste, grâce à un puissant mouvement populaire ; et de plus pour exiger le jugement de Jean Claude Duvalier avec tous ses complices afin de rendre justice à toutes les victimes de ce régime de terreur dont certaines figures continuent encore à faire des siennes dans le pays. <p>
« On ne peut pas tuer la vérité. » Le 7 février, devrait être un jour de colère, de courroux populaire contre l’impunité intolérable qui règne au pays. Le peuple devrait être dans les rues pour mettre les réactionnaires au pied du mur. Or, l’unité qui a été constituée pour combattre le pouvoir néo-duvaliériste en place s’est noyée dans les manoeuvres de division de la classe dominante, depuis l’aventure funeste de la fausse mobilisation à la ruelle Vaillant le 29 novembre 2013.<p>
Où en sommes nous donc ? Le Fopark pour démasquer les démagogues du dialogue aurait bien voulu semble t-il prendre les rues pour se rendre à l’hôtel El Rancho, ce 7 février. Cependant, d’autres personnalités importantes de cette même organisation se sont attelées aux chars de Martelly, militant pour que la destination de cette manif soit le Parlement haïtien sous prétexte d’y aller dénoncer les parlementaires sur la question de la mise en accusation de Martelly. Un imbroglio politique qui explique combien est fort le courant opportuniste au sein de la mobilisation en cours. <p>
Le Mopod pour sa part ne s’engage pas, ne faisant aucune déclaration sur la mobilisation du 7 février prochain, attendant sans doute la direction du vent électoral du dialogue pour mieux se positionner. Fanmi Lavalas pour sa part s’est alliée aux politiciens de carnaval dansant le konpa de Martelly à l’ombre de l’Eglise catholique et n’a trouvé d’autre solution que d’annoncer une mobilisation à la Fondation Aristide pour la démocratie, en cette occasion. <p> Drôle de situation : Mopod attentiste, Fanmi Lavalas défaitiste! On comprend alors bien pourquoi, le mouvement populaire et ses alliés de la bourgeoisie ne savent aujourd’hui sur quel pied danser ou mobiliser pour le vendredi 7 février. En un mot, nous sommes presque certains, qu’il n’y aura pas de grande foule, le grand branle-bas populaire dont les politiciens du statu quo ont toujours eu peur parce que à l’encontre de leurs intérêts de classe, voisins de ceux du duvaliérisme en train de renaître au pays. C’est justement là, une attitude erronée régnant dans certaines organisations. Elle est la cause de cette confusion, faute d’un manque de leadership conséquent, organisé, vigilant, mobilisé et déterminé à mener une lutte de libération nationale.<p>
C’est déjà un grand gâchis politique qui jette un désarroi alarmant, allant, pourquoi ne pas le dire, jusqu’à une profonde démobilisation. De simples «dialogues-bandages» suffisent, aujourd’hui, hélas ! pour détourner certains secteurs de la mobilisation, malgré que les plaies soient encore vives et les dérives gravement graves. C’est l’un des aspects les plus édifiants de la lutte, mais certainement pas le plus surprenant, auquel les organisations populaires font face chaque fois qu’il s’agit de dynamiser la lutte vers une stratégie de combat réel. Tant qu’on ne sera pas conscient de ce facteur, toute forme de mobilisation est vraisemblablement vouée à l’échec. Et à ce compte, il nous faut renforcer notre combat sans compromission contre les forces les plus rétrogrades du pays. <p>
L’histoire de l’humanité montre que les masses populaires opprimées triomphent immanquablement dans leur juste lutte. C’est dans ce contexte que nous applaudissons le courage et l’effort des membres de la Coordination Dessalines (KOD) qui se présentent publiquement pour lancer formellement le Parti Populaire Dessalinien pour la libération nationale. <p>
Ce parti formé d’organisations issues des masses aura pour tâche d’unifier ses membres autour des principes de lutte pour combattre les éléments défaitistes de notre société malade de l’exploitation impérialiste. Le KOD, comme ils l’ont affirmé, ne sera pas un parti traditionnel à l’instar des autres, mais bien un parti d’avant garde, fer de lance d’un mouvement organisé qui aura pour tâche bien déterminée de savoir ressouder les forces combattantes populaires.<p>
Cette tâche exige un perpétuel effort, un défi à lever pour la libération du peuple haïtien. Ce ne peut être qu’un pas en avant très net vers la cristallisation d’une opposition de gauche cohérente à toute forme de pouvoir issu d’élections frauduleuses et anti-populaires que préparent les puissances impérialistes pour notre pays.
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