Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 7 • No. 33 • Du 26 Février au 4 Mars 2014 |
Que concoctent actuellement Washington et Paris en Haïti ? |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Dans ce cafouillage politique qui se développe dans notre pays et qui a créé un climat détestable engendrant l’une des pages les plus sombres de notre histoire nationale de peuple, il n’y a pas lieu de se réjouir du lendemain. C’est de façon spectaculaire que Martelly s’était rendu à la Maison Blanche pour rencontrer non pas son homologue mais sans doute son patron Barack Obama, armé de sourires complaisants et affichant un air soumis. Jamais chef d’État haïtien n’aura adopté un ton aussi patelin, voire aussi platement courtisan à l’égard de son hôte. <p>
Cette visite sans doute allait poursuivre des objectifs qu’il est essentiellement important d’analyser pour mieux comprendre les prochaines étapes de la conjoncture politique dans le pays. <p>
Tout d’abord, peut-on comparer la visite officielle de Martelly le 6 février reçu sans grand déploiement de protocole, à celle, bien que d’État, de François Hollande, lui accueilli le 10 février à Washington, en grande pompe, avec les honneurs dus à son rang ? Assurément non. En effet, la Maison Blanche considère toujours une visite d’État comme un honneur réservé notamment à un allié diplomatique de haut rang, mais pas à un simple ami voir un subalterne, un trafiquant de la trempe de Michel Martelly. <p>
Moins de deux semaines plus tard, soit le 21 février, Martelly s’est rendu en France pour voir François Hollande. Que couvent ces rencontres triangulaires Obama-Martelly, Hollande-Obama, Hollande-Martelly dans l’espace d’une quinzaine de jours ? Ces rencontres sont-elles pour passer l’éponge sur le trafic de drogues et la corruption qui prévalent au pays ou pour cacher l’échec de la politique internationale ? D’autant que les grandes puissances se comportent officiellement de façon amicale, discrète, quand il s’agit de protéger leurs pions politiques, fussent-elles de féroces dictatures, de façon à protéger leurs intérêts. <p>
L’on connaîtra sans doute, un jour, toute la vérité sur les circonstances et les retombées des visites de Martelly d’une part à Washington et d’autre part à Paris ? N’y a-t-il pas lieu de se demander si ce n’est pas un véritable carrousel diplomatique que concoctent ces deux puissances impérialistes à l’égard d’Haiti en complicité avec leur agent au pouvoir Michel Martelly ? Ces rencontres ne devraient pas nous laisser indifférents, sauf qu’une seule chose est certaine. Elles ne sont pas au bénéfice d’Haïti et de son peuple. D’autant plus que Martelly devra prouver à ses alliés et bailleurs de fonds impérialistes qu’il reste maître à bord et que les intérêts des occidentaux ne sont pas menacés. <p>
Nous ne sommes guère étonnés de ces rencontres ; mais tous les faits montrent déjà que la situation qui évoluait avant le dialogue n’était pas à l’avantage des forces impérialistes ; voilà pourquoi sans doute, Martelly leur demande de l’aider efficacement à redresser le navire qui chavire sous la poussée des pressions populaires. Pour que le sommeil des forces occupantes et des colons ne soit plus troublé par les manifestations populaires sortant de la capitale pour se rendre à Pétion ville ? Alors, vont-ils recourir à des manœuvres scélérates pour remédier à leur sort dans l’impasse ? <p>
Il s’agit pour le patron de Washington d’éviter coûte que coûte un éclatement de la politique impériale en Haiti. Pour cela, Obama aura besoin de l’appui de Hollande, comme Bush l’avait sollicité de Chirac lors du coup d’état kidnapping du 29 février 2004. Mais parviendront-ils à réduire au silence le peuple haïtien affamé et misérable dont la majorité vivant dans le chômage ? Assurément non ! <p>
En tous les cas, les pays impérialistes auraient estimé impératif que l’administration Martelly-Lamothe exerce des pressions dynamiques sur tous les plans sans faire des concessions et des compromis majeurs dans le processus de négociations en cours. Dans les jours qui viennent, spécialement après la bamboche carnavalesque le peuple haïtien doit s’attendre à des machinations programmées et bien huilées par les forces obscures impériales. Il faut nous préparer car il y aura une grande confrontation pour nous faire avaler la pilule amère du dialogue, pour pacifier la population. Les forces rétrogrades vont s’assurer d’éliminer à tout jamais toute menace venant du secteur populaire. <p>
C’est ainsi que les choses semblent s’être arrangées. L’offensive que l’impérialisme, ses gendarmes, ses mercenaires et ses hommes de main vont développer dans le pays ne se ralentira pas parce qu’on aura fait des concessions ici ou là ; ou parce qu’on aura voulu, laisser passer l’orage, à en juger par le silence de plus d’un. Cette offensive prendra fin seulement lorsqu’elle aura atteint ses objectifs essentiels : la désorganisation totale des organisations populaires, progressistes et anti-impérialistes, ou bien lorsqu’elle aura été stoppée par la mobilisation, la coordination et la cohésion de toutes les forces populaires, progressistes et révolutionnaires du pays avec le soutien et la solidarité des peuples frères de partout qui luttent également pour leur libération politique économique et sociale. <p>
L’heure n’est certes plus aujourd’hui aux réactions timides et confuses. Il ne peut être question de manifestations alliant victimes populaires et bourreaux marchant main dans la main ; mais bien de vastes mobilisations populaires militantes exigeant catégoriquement le départ des forces d’occupation et celui de Martelly-Lamothe du pays. <p>
Tâche qui ne revient nullement aux partis de droite qui nient les contradictions et la lutte de classe. La vérité est claire : seules les forces anti-impérialistes authentiques peuvent combattre sérieusement les complots des impérialistes et de leurs complices locaux et déjouer leurs rêves insensés de perpétuer leur système de pillage, d’oppression, d’agression et de répression dans le pays.
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