Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 7 • No. 35 • Du 12 au 18 mars 2014 |
Non à l’expansionnisme colonial dans le pays ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Les mots sont chargés d’histoire et de signification. D’ailleurs, ce n’est pas un simple hasard si immunité rime avec impunité. A l’ombre du Code noir, les colonisateurs ont encore fait la loi! En effet, <i>« L’article 105 de la Charte des Nations Unies stipule que l'Organisation jouit sur le territoire de chacun de ses Membres, des privilèges et immunités qui lui sont nécessaires pour atteindre ses buts, et que les représentants des Membres des Nations Unies et les fonctionnaires de l'Organisation jouissent également des privilèges et immunités qui leur sont nécessaires pour exercer en toute indépendance leurs fonctions en rapport avec l'Organisation »</i><p>
On ne peut qu’être effarés devant l’ampleur du phénomène de domination et d’agression des puissants; d’autant que les criminels de main agissant en leur nom, bénéficient de mansuétude, d’étrange impunité. Ils ne sont guère et ne seront jamais inquiétés pour leurs actes barbares de génocide et de crimes contre l’humanité. Ils sont à l’origine des millions d’Indigènes et d’Africains tués en Amérique, victimes de l’esclavage, lors de la colonisation espagnole, française et anglaise. <p> Ce sont des hordes de la même espèce qu’on retrouve encore à l’œuvre dans l'enclave de Srebrenica, ville et municipalité de Bosnie-Herzégovine, situées dans la République serbe de Bosnie. En effet, le 11 juillet 1995, quoique placés sous surveillance des Nations unies (la FORPRONU), plus particulièrement des Casques bleus néerlandais, 8.000 hommes et adolescents bosniaques, musulmans, ont été exécutés, par les forces serbes de Bosnie commandées par le général Ratko Mladic sans la moindre interposition ou tentative de protection par les agents onusiens.<p>
Voilà pourquoi les « Mères des victimes de Srebrenica » n’y allaient pas de main morte pour faire reconnaître la responsabilité de l'ONU dans ce massacre. Alors, pour toute réponse, l’on ne s’étonnera pas que la Cour européenne des droits de l'homme les aient averties que « l'octroi de l'immunité à l'ONU poursuit un but légitime et n'est pas disproportionné » déclarant par ainsi "irrecevable" la requête des "Mères de Srebrenica".<p>
En Haiti, aujourd’hui encore nous vivons la même situation, quand des Haïtiens ont déposé une plainte devant le tribunal fédéral de Manhattan contre l'ONU, accusant les Casques bleus népalais d'avoir introduit le cholera en Haïti, et exigeant dédommagement et réparations pour les victimes. Ils se sont heurtés au refus de Washington qui a exprimé pour sa part, par le truchement du porte-parole du département d'Etat, Jen Psaki, que l'administration américaine avait transmis au préalable un avis au tribunal « assurant que les Nations unies, la mission de stabilisation de l'ONU en Haïti en l’occurrence la force d’occupation la Minustah, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki- moon et le secrétaire général adjoint pour les opérations doivent bénéficier d'une immunité dans ce cas », les protégeant de toute poursuite légale.<p>
Cette situation décrite ci-dessus démontre clairement que le gouvernement des Etats-Unis poursuit délibérément la voie aventureuse de l’impunité pour imposer le néo-colonialisme à notre peuple. Dans une telle situation, qui d’autres menacent la paix et la sécurité du peuple haïtien, si ce ne sont que les Etats-Unis ! Ne sont-ils pas ceux- là mêmes qui ont fomenté les deux derniers coups d’état dans le pays ? Ce sont eux qui avaient organisé les commandos de criminels du Fraph, dont Louis Jodel Chamblain et Emmanuel Toto Constant, lors du coup d’état de 1991. Ils ont récidivé en 2003 avec les mercenaires rebelles de Guy Philippe, Ravix Ramissainthe, Chamblain, sans oublier les Apaid, Baker et autres, tous des salariés de Washington, Ottawa et Paris. Ils ont concocté ces coups d’État afin de nous mettre sous occupation ; mais voici que maintenant, ils ont le culot de dire qu’ils ne sont responsables de rien.<p>
Dans ces conditions historiques précises, face à l’état de violence permanente que la domination impérialiste implique, tout d’abord, nous devons briser de façon irréversible le mythe du régime macouto-bourgeois et du système politique sur lequel il s’appuie. Martelly et Lamothe n’ont pas fait le moindre effort pour défendre le peuple haïtien. C’est la preuve, qu’ils ne travaillent pas dans l’intérêt des aspirations populaires haïtiennes, mais bien pour assurer le service de leur patron.<p>
Il est primordial que le peuple s’organise pour se libérer de cette mise sous tutelle en vue de briser les chaînes de la colonisation. Cette libération nationale du pays doit, normalement et de façon catégorique, être prioritaire, en commençant par le départ des forces occupantes de la Minustah. <p>
Le parlement haïtien avait, dans une résolution du Sénat, fixé la date du départ de cette force pour le 28 Mai 2014. Dans ce cas, il revient à la population de travailler pour se mobiliser en cette circonstance afin d’éviter qu’elle continue à être les victimes des forces occupantes de la Minustah. Désormais, il est clair et indéniable que la MINUSTAH doit définitivement partir. Les masses haïtiennes doivent prendre toutes les dispositions nécessaires pour exiger leur départ tout en exigeant le renforcement de la capacité et de l’effectif de la Police Nationale d’Haïti (PNH) dans toutes ses composantes afin d’assurer au maximum la sécurité du territoire et du peuple haïtien. <p>
Alors, il nous revient donc d’assumer la responsabilité de refaire l’histoire de notre pays, en luttant résolument contre l’expansionnisme colonial des forces occupantes impériales.
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