Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 •
Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 8 • No. 25 • du 31 décembre 2014 au 6 janvier |
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Pour une éclosion des rouges fleurs de la dignité |
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Par Frantz Latour |
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EDITORIAL |
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Depuis plus de deux siècles déjà, le peuple haïtien constamment blessé dans sa dignité, affligé de malheurs de toutes sortes, avance courageusement, héroïquement même, à la recherche d’un avenir meilleur, à la recherche d’horizons de plein soleil, de vraie liberté, de vraie démocratie. L’injustice et l’oppression ont été ses seules compagnes de route, la détermination de vaincre, par contre, sa seule boussole.<p>
L’année 2014 s’achève et notre mémoire se souvient que depuis le parricide du 17 octobre 1806, le peuple haïtien n’a pas encore retrouvé son angle de repos. Il poursuit inlassablement son combat et sa résistance. Il en a l’habitude et le courage, depuis la poussée revendicatrice des Piquets, le douloureux épisode de Marchaterre, la glorieuse guérilla nationaliste de Péralte et de Batraville, jusqu’aux fréquentes manifestations de rue de ces dernières semaines contre la présence des forces d’occupation, contre la faim, contre un régime de corruption et de honte, contre la volonté du pouvoir de vendre l’honneur national et les richesses du pays au plus offrant et dernier enchérisseur.<p>
Car il s’agit du même combat, celui de tout un peuple pour la dignité, pour que la vie ne reste plus en veilleuse, pour que le pain de l’existence n’ait plus sur ses lèvres «un goût de fond de mer et d’aloès», pour que le jour ne ressemble plus à la nuit, pour que l’étranger ne vienne plus lui voler la force de travail des paysans condamnés soit à l’exode intérieur vers les usines d’assemblage, soit à l’exil dans les bateys dominicains, et pour qu’enfin les vivres soient partagés équitablement autour de la grande table nationale.<p>
Au seuil de l’année 2015, le mot d’ordre doit toujours être au courage, à la persévérance et à l’espérance de surmonter les pires difficultés, de détruire ce spectre d’annihilation de l’esprit de 1804. Ni faillir, ni défaillir, telle doit être notre attitude pour faire bon accueil à l’année nouvelle. Notre cri de révolte face aux injustices qui accablent le quotidien du peuple haïtien devra crever le tympan des nuits d’éprouvantes humiliations trop longtemps endurées par le «peuple souffrant» et renforcées depuis le viol de notre souveraineté électorale qui a hissé au pouvoir, en 2011, un saltimbanque sans honneur, un rejeton du duvaliérisme, un défenseur zélé des intérêts de l’oligarchie et de l’empire, homme sans foi ni loi. <p>
A l’orée de la nouvelle année, nous renouvelons notre plus profond attachement et notre indéfectible appui à la très longue et douloureuse lutte de libération des masses haïtiennes dont nous sommes solidaires, aujourd’hui et demain plus que jamais. A ce peuple d’indomptable détermination, nous souhaitons, au nom du journal, le plus grand courage, la plus vigoureuse force d’âme pour écarteler les ténèbres de l’injustice et de l’oppression qui l’enferment dans un ghetto de malheur. Nous lui souhaitons toute la persévérance dont nous la savons capable pour enfin voir avancer avec succès son combat pour une société plus juste, pour un avenir meilleur.<p>
Faisons confiance aux «mains magiciennes» du peuple, car elles seules viendront «défoncer la vague de la honte» causée par la lâcheté et l’égoïsme des classes possédantes, forcer l’occupant à plier bagages, forger une seconde Indépendance et saluer l’éclosion des fleurs rouges de la dignité retrouvée du peuple haïtien.
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