Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 8 • No. 32 • Du 18 au 24 Fevrier 2015 |
Le droit des Etats-Unis ou celui des peuples? |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Quelle démarche machiavélique ! Celle d’une politique à sens unique, certainement de deux poids deux mesures cherchant par une porte à déstabiliser ou à renverser des régimes progressistes portés à se débarrasser de l’emprise néocoloniale; tout en essayant par l’autre porte à soutenir des mercenaires, des bandits de grand chemin, des kidnappeurs et des trafiquants de toutes sortes. C’est là une façon bien occidentale de pratiquer la démocratie colonisatrice que prônent les puissances impérialistes.<p> C’est une évidence élémentaire. Tout ce qui est bon pour les peuples du monde entre en conflit avec le bon vouloir des Etats-Unis alors qu’ils soutiennent tout ce qui empêche l’humanité d’évoluer, d’avancer et de se développer. Ainsi, l’intérêt de la politique extérieure des Etats-Unis est d’empêcher la libération totale, véritable et définitive des peuples opprimés en se prononçant ouvertement contre leur droit à l’autodétermination et au libre développement. Pourtant, ils soutiennent largement les régimes tyranniques, rétrogrades. Ils sont allés jusqu’à refuser à certains pays le droit d’opter librement pour le système politique, économique et le genre de vie de leur choix selon leurs mœurs, leur histoire et leurs principes culturels. <p> Et c’est ainsi qu’en toute connaissance de cause le président Nicolas Maduro dans un discours d’une grande fermeté patriotique et révolutionnaire a dénoncé la semaine dernière l’impérialisme international, particulièrement les Etats-Unis qui ont monté, organisé et financé une énième opération de coup d’État contre le peuple vénézuélien et son dirigeant du fait que ce dernier refuse, tout comme son prédécesseur Hugo Chavez, d’accepter les diktats américains qui veulent faire des gouvernants du pays des bourreaux du peuple vénézuélien et des autres pays frères de l’Amérique et des Caraïbes. <p> Incroyable mais vrai ! Dès qu’un pays se dispose à garder son indépendance, sa dignité en préservant la fierté de son peuple, il est vite classé dans la catégorie de pays à abattre. Dans le cas du Venezuela, les Etats-Unis savent bien choisir leur cible. Pourtant, a-t-on jamais vu une telle conspiration contre l’actuel pouvoir en Haiti qui n’a rien fait d’autre que de conduire le pays à la débâcle et le peuple à la misère dans d’indicibles souffrances ? Depuis la consommation des deux derniers coups d’Etat (1991 et 2004), la politique suivie en Haïti est celle de l’exclusion des masses populaires de la scène politique et le renforcement de la dépendance du pays, sous le parapluie d’une occupation qui n’en finit pas. <p> D’où vient-il que les Etats-Unis veuillent bien défendre Martelly allant jusqu’à même déclarer qu’il doit coûte que coûte finir son mandat, alors qu’ils complotent pour déstabiliser le président du Venezuela, Nicolas Maduro, lui qui n’a pas été imposé, mais légalement élu par son peuple? A cette question, le président Obama, faisant preuve d’une audace à nulle autre pareille, d’une arrogance éhontée, au cours d’une interview à Vox, la veille de la tentative du putsch, a eu à répondre: « On est bien obligé de tordre le bras des pays qui ne font pas ce que nous voulons.» Dans ces conditions, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une volonté très nette d’instaurer la peur au sein des pays en lutte contre l’hégémonie américaine. <p> A la différence du Venezuela où l’opposition est soutenue par les puissances impérialistes, en Haiti, l’actuelle opposition même quand elle n’est pas soutenue par les Etats-Unis reste quand même à leur traîne. Il y a eu tant de graves dérives au cours de la présidence de Martelly passibles de sa destitution ; mais la classe politique haïtienne pourrie dans toutes ses composantes et inféodée aux puissances tutrices ne s’est nullement mobilisée pour y parvenir. Alors que le pays est sous occupation, il n’y a même pas, au sein de cette classe politique, un embryon de mouvement nationaliste, militant activement pour sa désoccupation. Tout ce beau monde de «politicailleurs» se sentent confortables au point que les agissements osés, voire désinvoltes de l’ambassadrice américaine ne les dérangent guère. Au contraire, si d’aventure il plaît à madame de les convoquer, prestement ils acceptent de la rencontrer, se mettent en rang comme des écoliers, se bousculant même au portillon. Sauf, certaines organisations populaires qui se tiennent droits dans leurs sandales de dignité. <p> Le dossier de corruption auquel fait face le sénateur Félix Bautista en République Dominicaine est une preuve de la désinvolture de la classe politicienne. Il a été présenté à la télé, preuves à l’appui, les évidences de pots de vin reçus de ce sénateur par Michel Martelly, alors qu’il était en campagne puis au cours de sa présidence. Il n’y a eu aucune instance, en Haiti, à s’être penchée sur ce dossier puisque tout le monde est logé à la même enseigne. C’est simplement révoltant. <p> Si nous voulons du respect, il nous faut commencer par nous le procurer. Comment le citoyen dominicain pourrait-il jamais respecter notre chef d’État? Il le perçoit comme un saltimbanque sans prestige qui s’est même présenté sur scène, dans son pays, pour le divertir. <p> Face à une telle déchéance, Haiti Liberté ne se résignera jamais au silence ou à faire semblant de ne pas comprendre, encore moins taire la moindre vérité. Que les protecteurs de Martelly, les ennemis du peuple le sachent ! Nous soutenons tous les peuples en lutte contre l’ennemi international. Nous continuerons à exprimer inlassablement les luttes et les espoirs de tous ceux qui se battent pour trouver des voies progressistes et révolutionnaires devant changer l’ordre des choses et démasquer les régimes corrompus et impopulaires, alliés des puissances impérialistes. Que la lutte des peuples vénézuélien et haïtien continue contre l’impérialisme mondial ! <p> Nous soutenons l’immense mobilisation qui demande le départ des forces occupantes et celui du régime de laquais mis en place par les Clinton. Certes, ils ne manquent pas de moyens pour retarder l’échéance du départ de ce régime qui symbolise tous les maux, toutes les souffrances des masses haïtiennes, mais il est inéluctable que rien ne va arrêter le cours de l’histoire, car il n’est nulle part dit que le droit hégémonique des Etats-Unis doive primer sur le droit et les aspirations des peuples.
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