Haiti Liberte
Member Log in |
|
|
Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Vol. 8 • No. 11 • Du 24 au 30 Septembre 2014 |
Quand on fait le jeu du pouvoir !! |
Berthony Dupont |
|
|
EDITORIAL |
Le régime au pouvoir né d’une alliance macouto-bourgeoise
est en train de recourir à toutes les manoeuvres
dilatoires possibles pour arriver à s’imposer davantage.
Dans ce cas, nous ne devons pas sous-estimer ce dont
sont capables ces mercenaires, trafiquants de grands chemins.
Ils sont capables de tous les crimes. On n’en est nullement
étonné, s’il s’attache maintenant à persécuter des
individus politiques de sorte qu’en faisant le vide, il soit à
même de consolider sa base politique. Papa Doc lui inspire
bien ce genre de répression tant physique que morale.
Mais sommes-nous au temps des baïonnettes de François
Duvalier pour ne pas tenir la dragée haute à ce pouvoir ?
Assurément non ! Depuis le 7 février 1986, les acquis
démocratiques et l’émancipation populaire nous courent
dans les veines, nous immunisant ainsi contre la peur,
quelle que soit la nature du régime en place. La Constitution
de 1987 malgré ses limites et ses imperfections a
accordé suffisamment d’acquis au peuple qui ne peut pas
avoir peur de perdre à cause d’un certain Martelly imposé
par les puissances impérialistes.<p>
Certes, pour se maintenir au pouvoir, Martelly pourra
bien établir une politique de persécutions ; mais s’il
s’arrange pour le faire, c’est du fait que son pouvoir n’est
plus menacé et qu’il veut passer lourdement à l’offensive
contre les forces de l’opposition.<p>
Mais qu’est-ce qui nous fait peur dans le régime Martelly
pour ne pas vouloir mobiliser les troupes populaires à
l’affronter, à maintenir une tension populaire permanente,
à construire une grande mobilisation permanente prête à
l’emporter, comme ce fut le cas en 1986. Le parti Fanmi
Lavalas essaie de résoudre la crise à l’amiable avec le
pouvoir. Il se réfugie dans les appels à l’aide d’éléments
politiques extérieurs comme aux temps de la propagande
préparant le coup d’état de 2004 avec l’arrivée des rebelles
de Guy Philippe, alors que lors, il fallait plutôt mobiliser les
masses de façon organisée.<p>
Ainsi le recours à Maxine Waters s’adressant à John
Kerry, un des loups dans la bergerie, faire signer une pétition
pour demander d’arrêter les attaques contre Aristide
sans pour autant dénoncer politiquement Martelly
et ses commanditaires à Washington et l’occupation des
Nations-unies qui veulent maintenir en place des régimes
corrompus pour perpétuer la domination étrangère capitaliste
sont loin d’être la solution au problème Martelly.
S’il y a persécution politique, pour vraiment s’en découdre
l’essentiel est de donner une réplique politique à
Martelly et non pas se réfugier dans des considérations
juridiques face à une administration judiciaire corrompue
mise en place à cette fin.<p>
En fait, c’est donner raison aux manèges de Martelly
et c’est la raison pour laquelle il fonce davantage.
L’arrestation de Jean Anthony Nazaire, ancien commissaire
divisionnaire de la Police Nationale d’Haïti (PNH),
le dimanche 21 septembre écoulé, en est une preuve flagrante.
C’est une politique irresponsable que de ne pas
vouloir combattre l’ennemi du tac au tac, préférant lui demander
pardon, lui demander de vous laisser tranquille,
sans doute même de vous oublier.<p>
Mener une lutte ouverte contre les réactionnaires constitue
la meilleure façon de soutenir la cause et les revendications
populaires. On ne peut pas défendre le peuple en
position de faiblesse. C’est désarmer les masses populaires
et les rendre également faibles et vulnérables. Même quand
Martelly aurait été un monstre, nous devons l’affronter et
lui dire ses quatre vérités. On capitule par des notes de
presse, des pétitions face à un régime démocratique ; mais
pas face à un gouvernement d’essence duvaliériste.
Nous devons mener des combats incessants contre
les réactionnaires, en ne leur laissant aucun quartier. Cette
bataille doit être un privilège pour tous les prisonniers politiques,
pour tous ceux qui courent le même danger comme
les frères Florestal, le policier emprisonné Jean Matilnès
Lamy et ceux illégalement jetés en prison pour créer la
peur. Etablir une préférence quant au soutien pour les
victimes d’une même cause, d’un même ennemi, est une
faute grave. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés
devant une telle situation.<p>
Tant d’autres peuples opprimés ont déjà prouvé que
c’est par la lutte, la guerre juste et par elle seule que les
peuples peuvent sauvegarder leurs libertés, mettre leurs
acquis à l’abri des vautours capitalistes assoiffés de
richesses.<p>
Il faut être prêt à toutes les éventualités, à une hostilité
plus ouverte, plus ferme, plus organisée contre ces
forces du mal.<p>
Les masses populaires sont toujours prêtes à défendre,
comme par le passé, les conquêtes qu’elles ont payées de
leur sang et de leur chair. Que les politiciens pusillanimes
s’en souviennent et arrêtent de faire le jeu du pouvoir !
|
|
|
|
|
|