Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 8 • No. 13 • Du 8 er au 14 Octobre 2014 |
La seule alternative crédible est le réveil des masses ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Nulle mission de sauvetage des intérêts de la Nation ne nous oblige à
verser dans cet automatisme démagogique en cours, de type martellyste.
Cette histoire de rencontres, dialogues ou consultations avec
le régime d’un« bandit légal » est un conte à faire dormir debout et qui
ne sert à rien, sauf à renforcer davantage les plans de ces valets de
l’impérialisme pour justifier les fondements de leur politique de défense
des intérêts de l’Occident, et qui parait en cette circonstance tout à fait
anachronique.<p>
Les derniers événements ont fait ressortir avec une grande
netteté une série de manoeuvres menées dans le style très particulier
qu’affectionne Martelly : faire passer le temps. Ainsi la semaine
dernière, soit le vendredi 3 octobre, ce personnage encombrant par ses
intempestives déclarations, son hybridisme politique et sa gestion qui
ont fait d’Haiti un pays à hauts risques ; a rencontré 4 sénateurs du
G6: John Joël Joseph, Jean William Jeanty, Jean Baptiste Bien Aimé et
Pierre Francky Exius ; une rencontre qui n’avait aucune raison d’être,
vu qu’elle n’a même pas accouché d’une souris. Toutefois, résolus
à ne pas fermer la porte aux compromis, les sénateurs ont sollicité de
Martelly qu’ils rencontrent les 6 partis qui sont opposés à sa manière de
faire et d’agir dans la mesure seulement où ils ne voient pas comment
se partage le gâteau. Proposition qui ouvre toutes grandes les portes
au président du konpa pour parachever ses plans et poursuivre comme
un démocrate d’autres consultations avec différents partis et secteurs.
Ainsi, le lundi 6 octobre, pour tourner en dérision ces réunions,
Martelly a invité l’Association des Journalistes Haitiens (AJH) de
Jacques Desrosiers et de Guyler C. Delva à le rencontrer. Et pour en
chérir l’idée, « L’AJH a encouragé le président à poursuivre les consultations
avec tous les secteurs sans exclusion afin d’aboutir à un véritable
consensus avec les acteurs concernés par la crise pré-électorale».
De sorte que, les choses étant ce qu’elles sont en Haiti, la corruption
endémique, la bureaucratie étouffante et parasitaire, la démagogie, la
propagande éhontée, la force coercitive, la violence ou le fait accompli
passent pour être la bonne méthode choisie par les nantis et apprentis
dictateurs pour gouverner.<p>
N’est-il pas important de rappeler que la crise qui sévit symbolise
l’élément focal de la lutte historique entre la bourgeoisie alliée des
classes dominantes au pouvoir et le secteur populaire. Et ce n’est pas
un choix fortuit que la formule de négociation soit un choix de classe
qui s’inscrit dans le cadre d’une stratégie contre les aspirations populaires
; lequel choix est soutenu par un élément essentiel : celui de
l’occupation du pays à travers les décisions arrogantes des forces impériales.
Devant pareille situation, il est certain que les forces du mal international
ne s’emploient qu’à verser volontiers de l’huile sur le feu.
Ainsi, la déclaration de l’ambassadeur de l’Allemagne Peter Schick disant
« qu’il ne voyait pas un problème [à ce] que l’exécutif dirige le
pays par décret à partir du deuxième lundi du mois de janvier 2015 »
est bien évidente pour montrer à qui profite la crise. Plus la situation
s’aggrave, plus ils s’en réjouissent. Cette déclaration a fait paraître au
grand jour que le meilleur moyen de ruiner un pays est de déstabiliser
toutes ses institutions.<p>
Ce projet macabre traduit bien la volonté du triumvirat Etats-
Unis, Canada et Union Européenne depuis les deux derniers coups
d’Etat, et c’est précisément à ce carrefour que les puissances coloniales
exploiteuses voulaient en venir afin que ce soient des dirigeants
haïtiens eux-mêmes qui leur ouvrent la porte afin de leur faciliter tout
bonnement le pillage du pays. A travers une nouvelle Constitution, ils
perpétreront l’anarchie, légitimeront le désordre, le kidnapping et instaureront
l’arbitraire. A ce compte, les déclarations de cet ambassadeur
propagandiste sont révélatrices, nettes et claires, quand il a également
indiqué que le régime kaletèt est « un gouvernement qui a de si bons
résultats et une volonté de changer les choses en Haiti et qui aurait dû
recevoir l’appui de tout le monde pour réussir ». Cette déclaration qui
est à la fois une véritable insulte et une provocation souligne une fois
de plus le caractère fondamentalement inhumain des dominations impériales
et coloniales puisqu’elles n’entendent qu’à enfermer le peuple
dans leur propre pays comme à l’intérieur d’un véritable ghetto.
La nécessité d’élaborer une alternative crédible à cette politique est devenue
impérative contre le pouvoir, contrairement à tous ces secteurs
qui l’appuient de façon indirecte . Certains partis politiques creusent leur
propre tombe dans la mesure où ils sont en train de bafouer avec leur
sornette de négociations avec le pouvoir. Ils se contenteront de gérer la
crise afin d’arriver à une quelconque entente au lieu de la résoudre une
fois pour toutes et changer ainsi radicalement les conditions de vie des
masses populaires. L’intéressant en la circonstance est le souci délibéré
de certains secteurs sous la direction probablement de l’Ambassade
américaine de présenter des propositions de sortie de crise.
Il y a celui de l’OPL de Sauveur Pierre Etienne, d’Osner Févry, de
Henry Céant, de Daly Valet, multipliant des suggestions qui pourraient
aider à maintenir le statu quo et à ne pas toucher au régime. Ce sont
des plans conçus de sorte que Washington, Paris et Ottawa se contenteront
d’imposer une autre marionnette en Haïti, comme ils l'ont fait si
souvent au cours des deux dernières décennies. Nos politiciens n’ont
pas constaté (ou ne veulent pas constater) l’échec de la Communauté
internationale et leurs bras armés la Minustah. Ils veulent uniquement
maquiller la conjoncture pour la poursuite de la déstabilisation criminelle
du pays.<p>
Face à cette dérive macabre, la coordination Dessalines (KOD),
depuis son premier forum le 29 septembre 2013, avait proposé une
feuille de route pour résoudre la crise : la mobilisation populaire qui
seule peut faire obstacle au projet anti-démocratique du pouvoir en
place. C’est dans cette perspective que KOD avait proposé la formation
d'un Conseil d'Etat de 13 membres. Les membres de ce Conseil
seraient tirés des secteurs clés de la société haïtienne: un représentant
des organisations paysannes, des organisations populaires, des partis
politiques, des partis non-alignés, des organisations de femmes, des
syndicats, du secteur des affaires, des secteurs vodouisant, protestant,
et catholique, des étudiants, des jeunes, et de la société civile. Le Conseil
d'Etat mettrait en place un Conseil électoral provisoire démocratique
selon les normes de la Constitution respectant l’article 289 et qui aurait
à tenir des élections générales dans le pays pour tous les postes vacants
dans un délai ne dépassant pas six mois.<p>
Dans la même veine, la proposition de KOD en appelle au
départ des 9.000 troupes d'occupation de la Mission des Nations Unies
pour stabiliser Haïti (MINUSTAH) Le dernier soldat de la MINUSTAH
devrait quitter le pays au plus tard avant même que les élections aient
lieu. KOD propose qu’Haïti ne doive accepter aucun financement international
pour les élections. Nous ne refuserions pas automatiquement
toute solidarité offerte par d’autres pays, « mais ils ne peuvent pas
s'immiscer dans nos affaires internes. Ils peuvent apporter leur soutien,
mais sans aucune condition».<p>
Seul un mouvement des organisations populaires conséquentes
peut faire échec aux manoeuvres en cours. Une seule solution : le départ
de Martelly, de Lamothe et de la force d’occupation ! Rien d’autre n’est
possible pour résoudre la crise ! C'est à nous, peuple haïtien, qu’il appartient
de prendre notre destin en main !<p>
La seule alternative crédible est le réveil des masses !
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