Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 8 • No. 43 • Du 6 au 12 mai 2015 |
Réalité et fantasmes dans la politique haïtienne ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Qui n’a pas pris l’odeur de cette pourriture, cette décomposition d’une politique de corruption mise en place depuis l’avènement des régimes issus de l’occupation du pays ? Sauf leurs alliés et commanditaires qui essaient d’apaiser les esprits, alors que déjà, trop de maux et de dérives ont été accumulés.<p>
Depuis ce temps-là, il y a un changement de scénario. Même des manœuvres en tout genre ont été concoctées pour créer la confusion. Pour asservie qu’elle soit, la presse aux ordres de l’oligarchie finit toujours elle-même par s’adapter aux fantasmes de cette classe : l’unique moyen pour elle, en effet, le plus sûr pour à la fois dévier ou apaiser les revendications populaires et encadrer une base de plus en plus consciente de ses droits et de l’exploitation qu’on lui fait subir au nom d’une illusoire démocratie dont l’horizon s’éloigne sans cesse. <p>
De la libération des kidnappeurs par Martelly on est passé à pieds joints au dossier du navire de la drogue qui n’a même pas encore une issue claire puisque le nom du propriétaire des marchandises ne peut pas être dévoilé. Nous pouvons être sûrs que demain on viendra avec un autre boom puisque celle de la candidature de Sophia Martelly a déjà fait son boulot, continuant à tenir la société en haleine et sous le coup programmé. Les pièces de ce puzzle dramatiquement complexe se développant dans un contexte quelque peu modifié ou corrigé se mettront à valser au rythme d’une musique électorale que l’on n’a pas l’impression d’entendre pour la première fois; mais tout cela n’a qu’un seul objectif visé : aboutir à détourner l’attention de façon à briser par tous les moyens toute protestation populaire profondément enracinée. <p>
Qu’à cela ne tienne, si la senteur putride continue à monter au nez de toute la Nation, puisque dans une société de classe, la situation des hommes et leur activité économique déterminent leurs idées, leurs conceptions et leurs choix politiques. Ce qui revient à dire que pour la classe politique la situation n’est pas tellement grave. On peut toujours s’en sortir, surtout par l’organisation d’élections pour faire le jeu de la chaise musicale « ôte-toi que je m’y mette », pour continuer de servir à la même école. <p>
Ces politiciens font toujours semblant qu’aucune odeur nauséabonde ne leur arrive au nez ; préférant s’accommoder à la puanteur de la déconfiture, comme si de rien n’était. Parfois, ils arrivent même à dire, qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil d’Haïti, puisque en tout temps, c’est toujours ainsi que vont les choses. <p>
Ces défaitistes ne feront aucun effort pour cesser de ne pas regarder à seulement un arbre dans la forêt, mais de préférence considérer la globalité entière de la forêt. Voilà pourquoi dans leur environnement politique, ils ne voient jamais l’importance d’un changement en profondeur, durable, si ce n’est que simplement cosmétique ; comme la réalisation d’élections pour continuer à tenir toujours vivant ce miroir aux alouettes, reflet d’un système de pillage et de corruption, de façon à toujours s’accrocher au pouvoir, exclure les masses et à y rester eux-mêmes pour poursuivre la même politique dont chacun est à même de juger les effets négatifs. <p>
C’est dans cette optique de pensée que certaines organisations ou partis de droite de la société civile n’ont jamais critiqué en profondeur le régime Martellyste. Ils choisissent leurs dossiers dans des tentatives aussi illusoires que vaines à colmater les brèches. Certaines d’entre elles n’ont pris aucune position sur les nombreuses dérives, mais bien sur quelques unes, ainsi la démarche de manifester le 6 mai contre la libération des kidnappeurs. Démarche louable, mais sans valeur politique si on ne tient pas compte que cette libération est la résultante d’une stratégie politique. Pourquoi ne pas s’attaquer à la source de cette politique qui a engendré ces types de jugement et tant d’autres ? <p>
C’est ce travail qu’ont entamé les militants du parti populaire de la Coordination Dessalines (KOD). Il ne s’agit pas simplement de manifester contre la libération des kidnappeurs, mais de poser également la problématique des élections qui ne peuvent pas être honnêtes, crédibles et souveraines avec la présence des forces occupantes de la Minustah dans le pays. Le parti n’est pas pour autant contre les élections ; sauf qu’il n’approuve pas comme d’autres, ces types d’élections orchestrées et programmées par les puissances impérialistes. <p>
En ce sens, la réalité est palpable. Mais, certains secteurs par opportunisme et alliance de classes refusent de l’accepter ; ce qui aurait pu les porter à lutter pour la changer ; sauf qu’ils préfèrent plutôt se jeter dans le fantasme politique. L’enjeu de la partie qui se joue est parfaitement clair. Au lieu de desserrer le carcan qui tend à étouffer le pays, ces secteurs se jettent sur le remède qui ne fait que prolonger l’échéance fatale, sans réellement pouvoir guérir le mal. <p>
Pour la Coordination Dessalines qui annonce déjà une grande mobilisation pour le 18 mai, jour de notre bicolore souillé et humilié, il n’y a aucune équivoque dans la lutte des peuples dominés. Il s’agit de combattre sans concession toutes formes de domination impérialiste. Depuis la fin de la dictature duvaliériste, on peut dire de Novembre 1987 jusqu'à date, l’oligarchie n’a jamais accordé la moindre attention aux aspirations populaires. Au contraire, elle a tout fait pour renforcer le régime d’exclusion et d’exploitation par deux coups d’état sanglants et un troisième électoral en 2010-2011 pour nous faire accepter l’inacceptable et perpétuer ainsi la mainmise impérialiste sur le pays. <p>
C’est contre cette stratégie de domination néocoloniale qui est à la base de nos maux que KOD veut s’ériger pour dénoncer les collabos, les vendeurs de patrie de droite comme de gauche. La Coordination Dessalines veut que le peuple compte sur ses propres forces et sa capacité de lutte pour en finir avec le paternalisme colonial, puisque lui, le peuple, est l’unique remède à ce mal qui l’a déjà fait trop souffrir.
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