Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 8 • No. 45 • Du 20 au 26 mai 2015 |
Le nerf de la résistance! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
L’histoire de tout pays présente des accidents dont les conséquences perdurent. Chez nous, en Haïti, tous les régimes qui ont suivi la période d’après le coup d’état sanglant de février 2004, époque de la commémoration du Bicentenaire de notre indépendance, n’ont été que des accidents qui continuent de marquer négativement l’histoire du pays. Qu’il s’agisse de Boniface Alexandre, de Garcia René Préval ou de Michel Martelly, on s’en revient à la théorie des accidents qui continue de faire son chemin dans le pays. Cependant, toute action qui se répète plus d’une fois, ne relève plus d’un mystérieux accident, mais de préférence découle,sans aucune équivoque, d’une programmation consciente et voulue des événements.<p>
Pour tout ce qu’on a déjà vu et vécu, on peut dire qu’on en a assez de ce phénomène de folie meurtrière et obstinée qui consiste encore à toujours vouloir continuer à nous enfoncer dans la gorge une politique de destruction. Et le point culminant de ce programme correspondra aux élections annoncées, alors que le climat est bien loin d’être propice à une telle réalisation comme transition démocratique. Ce qui se dessine à l’horizon, ce sont des élections-préfabriquées pour imposer au pays un gouvernement opposé à ses intérêts, c'est-à-dire, un gouvernement qui nous emmène tout droit vers la continuité. Comme dans le passé, ces élections ne vont guère apporter aucune transformation profonde de l’Etat et de la société. Ces joutes électorales que la classe politique traditionnelle tout entière attendait avec intérêt et curiosité, ne viendront que soutenir tout ce qui est propre à accélérer le déclin vers la médiocrité ; alors que la victoire recherchée des participants passera pour être plus illusoire que réelle. Victoire sans lendemain, vue qu’elle traduira seulement un changement de personnel à un poste ; mais pas réellement un changement de programme et d’objectif. C’est un indice bien significatif de l’évolution négative que suivra la situation politique si longtemps déjà aux prises avec des problèmes sociaux énormes et persistants qui l’enveloppent. <p>
Ces élections ne vont en rien changer l’état des masses populaires, contrairement à certains individus qui font le jeu de l’impérialisme et du néo-colonialisme et qui auront certainement à réussir comme toujours sans le peuple. Ils iront tout droit vers la seule fin de piller la maison qui brûle. <p>
Si nous autres du journal, nous avons choisi de résister en restant éloignés de ces scrutins, c’est pour ne pas apporter de l’eau au moulin des ennemis du pays et des masses populaires. Notre rôle est de dénoncer et de combattre ouvertement sur tous les fronts l’impérialisme et ses suppôts qui préparent l’assaut contre le peuple. <p>
Si les politiciens haïtiens qui rêvent uniquement d’être candidats avaient un brin de scrupule et s’ils voulaient réellement instituer un minimum de changement dans ce pays, ils auraient pu depuis bien longtemps s’arranger pour combattre le régime de Martelly jusqu’à sa chute, pour créer une rupture avec le passé. Ils n’ont pas le nerf de la résistance préférant donner le pas à leur entêtement pour être candidats qui malheureusement fait d’eux des alliés honteux des forces du mal. <p>
En d’autres termes, ils sont non seulement au service de l’impérialisme, mais responsables également de tous les malheurs de notre pays ; responsables de la domination du vaillant peuple haïtien par le néo-colonialisme. La victoire électorale de n’importe lequel d’entre ces candidats pour succéder à Martelly ne va être que la victoire de l’impérialisme. <p>
Un spectre de déstabilisation totale se profile à l’horizon. L’orage des carnets à certains candidats par le Conseil électoral provisoire déjà est annonciateur d’une grave et redoutable explosion. Le piège est bel et bien tendu par les grandes puissances qui ont toujours su se servir de la drogue électorale pour démanteler complètement toute résistance populaire et assurer la perpétuation de l’impérialisme sur les richesses de notre sous-sol. <p>
Face à cette situation, les organisations populaires qui ont manifesté le 12 mai contre la visite de François Hollande et pour la commémoration du jour du drapeau doivent continuer à alimenter le nerf de la résistance ; elles ne sauraient se taire sans défendre les principes. Le peuple doit comprendre que lui seul est le vrai mouvement libérateur. Il n’y a pas d’équivoque possible. Rien de définitif ne sera réglé pour le salut du pays, sans lui. C’est lui qui donne sens à la revendication d’autodétermination et d’indépendance réaffirmées et légitimées récemment encore, lors de la visite de François Hollande. <p>
Le nerf de la résistance ne doit pas être pour nous un simple slogan de circonstance. Tout notre itinéraire politique doit être marqué par la volonté que nous avons de ne pas nous soumettre aux diktats des puissances tutrices et à leurs manœuvres électorales de dislocation des forces progressistes du pays. Il est historiquement et politiquement dangereux de croire comme les opportunistes que nous pouvons libérer le pays politiquement et économiquement par ces types d’élections frauduleuses financées par les commandeurs qui empêchent la volonté souveraine et populaire de s’exprimer librement. <p>
Il est évident que ces élections annoncées ne sont qu’un vaste complot ourdi contre les intérêts du pays, puisque la majorité des candidats ralliés à cette chance qui passe le font plus par vile opportunité que par conviction de changer quoi que se soit. C’est à nous, fidèles à l’idéal révolutionnaire et unitaire de Dessalines de récuser avec vigueur toutes les manœuvres de diversion d’où qu’elles puissent venir afin de retrouver le chemin tracé par nos ancêtres : l’unité dans la résistance et dans le combat commun contre l’impérialisme et le colonialisme doit demeurer l’élément focal de notre stratégie de lutte.
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