Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 8 • No. 51 • Du 1er au 7 Juillet 2015 |
Tragique ironie ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Une atmosphère confuse et déprimante règne dans le pays, tandis que Michel Martelly ne laisse planer aucune ambiguïté sur son insouciance à l’égard du pays et du peuple en particulier. Ainsi, récemment, alors que des déportés commencent, nombreux, à venir de la République dominicaine, le régime n’a pas trouvé d’autres moyens de réflexion sur cette situation d’humiliation que d’organiser un concert au Champ de Mars pour s’y défouler. Quelle honte pour Haïti ! Au moment même ou il devrait se pencher sur le sort de ces victimes du racisme, sans abri, lâchés comme des apatrides, le régime de Martelly n’a fait que festoyer, montrant ainsi sa haine implacable et son mépris à l’endroit des déshérités du sort, abandonnant les déportés à leur malheureux sort. Quelle tragique ironie !<p>
Martelly est plus que jamais l’instrument docile, conscient et mercenaire de la stratégie laborieusement mise au point par les puissances occidentales. Avec lui, c’est le plus honteux abandon de notre souveraineté. Sa dernière performance musicale, indécente, scabreuse, scandaleuse, sur la place des héros de notre indépendance est une illustration des méthodes utilisées par les forces impériales pour empêcher précisément l’unité des forces populaires dans leur misère et leur pauvreté. En effet, le «concert déconcertant» et honteux auquel s’est prêté Martelly était une nouvelle manœuvre du pouvoir justement destinée à détourner l’attention populaire du monumental gâchis du régime maladroitement mis en chantier par Martelly et son ex-Premier ministre Laurent Lamothe et dont ils sont pleinement responsables. Rien que pour répondre à la volonté des pays qui les ont placés au pouvoir. <p>
Tous les candidats à la présidence se déclarent populaires. Si c’est le cas, pourquoi n’ont-ils pas appelé les masses populaires, leurs partisans à boycotter ce concert ? Pourtant, ils restent tous cois, plongés dans un silence assourdissant; qu’on pourrait même qualifier de silence de soutien à ce scandaleux spectacle, suivant l’adage : qui ne dit rien consent. <p>
Par ailleurs, le sénateur du nord-est Jean Baptiste Bien –Aimé dans une conférence de presse a mis les points sur les i en exprimant haut et fort ses points de vue sur le fantoche de président d’Haïti : c’est une déception pour le pays…Le monde entier poursuivit-il a vu que nous avons un délinquant à la tête de notre pays. » <p>
Jean Baptiste Bien-Aimé a posé des questions pertinentes se demandant si Michel Martelly n’a-pas été payé par l’oligarchie dominicaine pour défendre leurs intérêts au détriment d’Haïti. Nous partageons largement et grandement cette question du parlementaire, car, tragique ironie, Martelly a totalement pris sur lui-même de détourner et d’ignorer les mises en garde et dénonciations des pays de la Caricom aux fins de consolider l’assise des classes dominantes de la République dominicaine sur la dynamique politique haïtienne. <p>
C’est un risque appelé à avoir des conséquences redoutables et contre lesquelles, l’on ne saurait rester indifférent sans aucune réaction comme nous avons pu l’observer au sein de la majorité des dirigeants et des candidats à la présidence, sauf Eric Jean-Baptiste qui, jetant le gant a, dans une lettre à Martelly, lui a demandé : « Si nous sommes tous devenus insouciants et irresponsables ? » <p>
C’est bien là toute la somme de différence entre les positions de principe de ce journal et les pratiques de politique sans décorum, démagogiques qui nous incitent constamment à élever la voix pour dire : c’est assez ! <p>
De toutes ces constatations, l’affranchissement électoral ne suffira pas. Il faut lutter et assurer notre liberté, apprendre, travailler avec la volonté, la conviction et la confirmation qu’on le fait pour nous libérer nous-mêmes avec la détermination de confirmer notre émancipation grâce à nos propres forces. C’est une réalité incontournable qu’aucune puissance réactionnaire au monde ne pourrait effacer.
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