Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 •
Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 9 • No. 2 • Du 22 au 28 Juillet 2015 |
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Centenaire d’une agression permanente ! |
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Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
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Dans une semaine, ce sera le 28 juillet 2015, date marquante d’une agression humiliante pour notre patrie. Les Haïtiens qui ont vraiment le sang de Dessalines dans leurs veines ne devraient jamais oublier cette date néfaste, horrible cicatrice marquant à tout jamais leur chair, afin d’en tirer les enseignements qui s’imposent de sorte qu’ils connaissent mieux le visage de l’impérialisme nord-américain, grand ennemi du genre humain. <p>
A l’heure exacte du centenaire de ce cambriolage à main armée de notre souveraineté, de cette douloureuse invasion, des répercussions de cette violation cynique, odieuse et criminelle continuent encore à nous hanter, à dominer notre vie dans tous les aspects de notre existence parce que exploités, blessés, meurtris, dépouillés de notre terre, de notre identité et de notre souveraineté. <p>
Malheureusement, face à un pareil tragique anniversaire, il n’y a qu’une poignée de compatriotes progressistes et certaines organisations anti-impérialistes en Haïti comme à l’extérieur à se sentir concernés, à devoir justement se mobiliser pour marquer cette date, la conjurer de sorte qu’elle ne passe pas comme une lettre à la poste. <p>
Il importe de rappeler que cela fait un siècle depuis que le pays est tombé sous les griffes de l’aigle étoilé, l’oiseau méchant dévorant tout sur son passage sans exception aucune. Quelque soit le pays où il a posé ses serres maudites de colonisation, il remet en question les mécanismes de développement déjà à l’œuvre, faisant accélérer ainsi l’effondrement social et national par la mise en place de l’exploitation des couches laborieuses et le pillage des richesses du pays. Ce système a permis aux pays occidentaux de bâtir et de faire prospérer leur économie qui repose foncièrement sur l’exploitation permanente des plus pauvres par les plus riches et des plus faibles par les plus forts. <p>
Comment est-ce que le peuple haïtien ne compte-t-il pas profiter de ce centenaire pour exprimer son dégoût et son indignation de l’affreuse domination qui persiste en organisant une grande manifestation pareille à celle que vient de réaliser la société civile en solidarité aux déportations des haïtiens et des dominicains de la République Dominicaine ? Ce peuple qui a tant souffert, qui fut tant opprimé et exploité par les forces occupantes, qui a fait face à un nombre incroyable de cruautés, d’exécutions sommaires, d’assassinat de nos glorieux et héroïques Cacos et soldats tels que Pierre Sully, Macédoine, Macius, Ledan, Occilius, Saintilus et le capitaine-adjudant Germain, des leaders Cacos comme Charlemagne Péralte et Benoit Batraville, sans oublier le crapuleux et odieux massacre de Marchaterre. Ne réalise t-il pas encore que les racines de cette présente crise viennent en particulier de l’occupation de 1915 qui a réduit notre pays à un état de parias pour nous empêcher d’avancer et pour nous avilir davantage ! <p>
La situation d’Haïti reste grave vu qu’aucune solution de changement n’a encore été trouvée aux principaux problèmes auxquels nous sommes confrontés depuis cette domination impérialiste des Américains. Aussi longtemps que notre dépendance illégale, imposée, n’aura pas trouvé une solution satisfaisante, la situation en Haïti restera toujours de plus en plus tendue, le pillage de nos ressources continuera de plus belle à se faire à l’ombre de la protection qu’assure la force armée des néocolons : la Minustah. <p>
Nous profitons également de cette occasion de lutte pour saluer le peuple cubain pour les glorieuses réalisations de sa révolution née des idéaux du 26 Juillet 1953. Cette révolution en 1959 brisa complètement la domination impérialiste dans le pays de José Marti. Et depuis lors, Cuba est devenu «primer territorio libre de América», le premier pays libre d’Amérique, un pays réellement indépendant, capable d’accomplir entièrement son programme économique et social dans le contexte de ses options socialistes et révolutionnaires. <p>
Pour nous autres, en cette année du centenaire de l’occupation de 1915 et de la domination continuelle, il est évident que les élections ne seront qu’un affranchissement de facto, elles ne nous conduiront nulle part, si ce n’est qu’à une liberté fictive toujours sous la dominance et dans le collimateur de l’impérialisme américain. <p>
N’est-ce pas le moment idéal de saluer aussi le courage exemplaire de Solon Ménos, de Jacques Nicolas Léger, de Tertulien Guilbaud et d’un éminent leader politique farouchement anti-impérialiste le Dr Rosalvo Bobo ? Ils ont tous refusé de compromettre les intérêts fondamentaux de la patrie en déclinant leur candidature à la présidence du pays occupé après le renversement de Vilbrun Guillaume Sam. <p>
Bobo pour sa part, dès le mois d’avril 1915 demanda à la population de prendre les armes contre les américains. Pour lui, « livrer aux américains nos douanes afin qu’ils contrôlent nos finances et qu’ils nous dirigent, jamais ! Que le pays disparaisse plutôt que d’accepter une mise sous tutelle » avait-il déclaré. <p>
Voilà un vrai fils de Dessalines. Le Dr Rosalvo Bobo, chef des cacos et leader de la révolution contre le régime de Vilbrun Guillaume Sam, a préféré laisser tomber sa candidature plutôt que de collaborer avec les forces occupantes. Combien de candidats actuels sont prêts à embrasser une décision pareille aussi héroïque ? <p>
C’est vraiment regrettable, à la fois écœurant et scandaleux, une injure même à la Nation de voir, malgré la présence des forces occupantes de la Minustah, assurant la domination des puissances impérialistes, que plus de 56 candidats se soient positionnés en marionnettes comme l’avait fait le vulgaire Philippe Sudre Dartiguenave pour servir les forces du mal au détriment des intérêts de la Nation. <p>
Quand le peuple haïtien finira-t-il par déclencher sa guerre de libération nationale pour reconquérir sa liberté et recouvrer sa dignité afin de mettre un terme à l’agression, à l’oppression, à l’exploitation et à la spoliation auxquelles il a été soumis depuis ce glorieux premier janvier 1804?
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