Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 •
Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 9 • No. 10 • Du 16 au 22 Septembre 2015 |
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Des candidats à la présidence ont choisi l’indignité ! |
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Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
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Alors que le peuple est dans les rues, mobilisé contre la mascarade électorale du 9 août passé, l’impérialisme se prépare lui-même à déclencher une nouvelle agression contre le peuple haïtien grâce à la trahison de certains candidats à la présidence qui ont eu le triste toupet de se rendre à Washington pour participer à une rencontre-débat organisée par la « Haiti Renewal Alliance » (HRA) en partenariat avec la « National Organization for the Advancement of Haitians » (NOAH), et la « National Association of Haitian Professionals » (NAHP), laquelle rencontre ne manquera pas de renforcer le processus électoral corrompu en cours en Haïti ainsi que l’ensemble du système politique.<p>
Cette agression est en droite ligne de cette conférence qui vient de se tenir à Washington à laquelle ont participé 5 candidats à la présidence qui ont choisi l’indignité en lieu et place de l’honneur et de la responsabilité. Ces candidats ne sont que de fieffés imposteurs. Le mépris de la volonté du peuple est la seule façon de comprendre la démarche d’un tel débat pro-électoraliste. Ce peuple qu’ils essaient de bafouer dans leur dignité, par leurs vaines tentatives de réhabiliter ce qui ne saurait jamais l’être. <p>
Leur présence à Washington est une illustration des méthodes utilisées par l’impérialisme pour combattre la mobilisation en cours, empêcher, précisément, l’unité et la cohésion des forces du pays levées contre le pouvoir. <p>
L’histoire ne se confond jamais avec la vitesse, elle passe pour être une course de fond. C’est ainsi que des candidats se sont laissés utiliser cyniquement par l’impérialisme contre le peuple : Charles H. Baker (Respè) ; Simon D. Desras (Palmis) ; Jean Clarens Renois (UNIR), Jean-Charles Moise (Pitit Desalin), Mathias Pierre (Konsyans Patriyotik). Ils sont allés présenter leur vision du leadership de l'État, de la gouvernance, du développement économique d'Haïti et de leurs stratégies pour attirer les investissements directs étrangers sans piper mot de la crise électorale en cours. Ne sont-ils pas à contre courant de la réalité du pays ? <p>
Nul n’est dupe des arguments qui y ont été développés. Aucun de ces invités spéciaux ne s’est fait l’écho des cris de protestations du peuple. Ils se sont simplement prêtés à une énorme campagne de propagande visant à nous faire accepter l’inacceptable et cautionner les objectifs de Pamela White et de sa clique de coquins. La plus flagrante sinon la plus révoltante ironie est que Simon Dieuseul Desras, membre de la nouvelle organisation « Initiative populaire pour sauver la démocratie [IPSO-DEMOCRATIE] » qui milite contre le pouvoir et le CEP n’a soufflé mot de cette dite organisation. <p>
En effet, par leur présence, ils ont donné raison au gouvernement corrompu de Martelly-Paul, au CEP du sans-vergogne Pierre-Louis Opont et aux forces réactionnaires internationales, réaffirmant ainsi à la face du monde leur ferme détermination de continuer le processus électoral et de trahir les candidats malheureux aux législatives qui, eux, réclament « la démission du chef de l’État et du CEP, et la formation d’un gouvernement provisoire nationaliste progressiste » comme alternative au 25 octobre, ainsi que l’avait proposé et souligné le sénateur et candidat à la présidence Wesner Polycarpe. <p>
Ces politiciens accourus à Washington sont venus apporter une légitimation des sélections du 9 août 2015. Encore une fois se sont déployés le réformisme et l’opportunisme de cette bande des cinq étalant toute leur faiblesse, leur profonde inconséquence, d’autant qu’ils ont été incapables de persévérer dans la mobilisation populaire. <p>
Aucun de ces cinq candidats à la présidence n’a évoqué la mascarade électorale du 9 Août. C’est dire qu’ils ont déjà tout classé dans les tiroirs de l’oubli. Cette complicité ne peut être que plus grave, plus ignoble. L’indifférence à la crise électorale actuelle ne peut être que plus criminelle. <p>
D’autres qui n’ont pas été à Washington n’ont pas fait mieux, puisqu’ils avancent dans la même voie : au sein même des manifestations, ils font campagne en distribuant leurs posters de candidats à la présidence. Aucun principe, aucune conviction ! <p>
Lorsqu’un politique, quelles que soient ses convictions personnelles, quel que soit le rôle qu’il a pu jouer dans le pays, ose être partie prenante d’une soi-disant rencontre-débat à Washington, au moment où son pays, son peuple, ne voit pas clair et est menacé par des agresseurs réels et potentiels, c’est qu’il a perdu toute lucidité, ou bien qu’il est devenu l’instrument conscient et le mercenaire payé des forces impérialistes internationales. Pareil comportement politique ne peut constituer que la trahison des aspirations populaires. Aucun peuple au monde n’est prêt à pardonner une trahison de ce genre dans une conjoncture aussi cruciale. <p>
Quelle humiliation pour la lutte du peuple haïtien ! A propos, n’est-il pas pertinent de souligner que le candidat de la Plateforme Pitit Desalin, Moïse Jean Charles, présentant son programme économique au cours de cette conférence-débat, a fait référence au Caribbean Investment & Finance Forum tenu du 4 au 5 mars 2015 à Trinidad Tobago et auquel il avait été invité. Il s’agirait d’une initiative de la Banque inter américaine de Développement (BID) et qui, dans l’esprit de Moïse Jean Charles, serait une une prétendue alternative à la Banque Mondiale (BM) et au Fonds Monétaire international (FMI), alors que ces deux institutions et la BID forment une satanée trinité financière servant la politique économique de l’impérialisme. Or, la réalité, la vérité, c’est que fondamentalement Trinidad a été utilisé par l’impérialisme comme un État à opposer au Venezuela, puisqu'il est un autre pétro-pouvoir dans cet hémisphère. Posez-vous la question : par quel malencontreux hasard Cuba, la Bolivie, l’Équateur, le Nicaragua et le Venezuela n’ont pas été invités à ce fameux Forum Caraïbéen ? Pensez-y…<p>
Messieurs les candidats qui ont choisi l’indignité, il vous reste encore une chance de remonter la pente, de quitter ces bas-fonds puants pour rejoindre le sommet avec le peuple, seule force pouvant combattre le pouvoir anti-démocratique que l’impérialisme veut perpétuer dans le pays et dont les options fondamentales sont antinationales et antipopulaires. Saurez-vous prendre cette chance ?
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