Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 9 • No. 13 • Du 7 au 13 Octobre 2015 |
L’arme électorale du 25 Octobre est-ce une option irréversible ? |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Ce qui se passe actuellement en Haïti peut-être qualifié de grande conspiration internationale entre l’impérialisme et ses valets locaux, en l’occurrence le régime en place et ses alliés, comme le révèlent certains partis politiques qui s’arrangent pour sauvegarder Martelly en continuant de soutenir la mascarade électorale dans l’esprit cynique de lui succéder. Certains leaders politiques qui ont forgé leur popularité en combattant la politique de Martelly, ne défendent-ils pas désormais la même stratégie impériale !<p>
La visite de Kerry dans le pays ne fait que confirmer davantage la volonté de l’hégémonie dominante du chef de file de l’impérialisme mondial, l’ennemi des peuples venu imposer ses diktats. Comme Hillary Clinton l’avait fait lors des élections de 2010, aujourd’hui, c’est au tour de John Kerry de venir renchérir la situation de façon à nous imposer à boire la coupe de la honte jusqu’à la lie sous les applaudissements pas seulement de Martelly mais aussi de l’ancien sénateur Moise Jean-Charles qui a le toupet de déclarer au quotidien le National : « Quelles que soient les conditions, les élections doivent se tenir » <p>
La victoire de l’impérialisme et de ses agents est désormais assurée grâce au propos de ce commissaire américain. Comme l’impérialisme ne veut jamais admettre que les peuples choisissent eux-mêmes leur propre destin, il ne se passe pas un moment sans que la Métropole ne nous envoie une délégation soit du Club de Madrid, soit du Core Group ou de l’OEA nous dicter leur façon de vivre, de penser, de nous habiller et d’agir politiquement ; ce qui fait l’affaire des nostalgiques du temps de la colonisation, de ces commandeurs, soldats de fortune comme on les appelait autrefois. <p>
Ce que nous avons vu se passer actuellement dans le pays est à la fois inquiétant, ridicule et risible. Penser combien il est décevant quand on sait que certains politiciens sont pertinemment conscients qu’ils travaillent à volonté pour saper les intérêts de la nation. Ces indigents politiques sont dangereux et criminels, puisque à tout moment ils prennent des positions allant dans le même sens que l’impérialisme, vu qu’ils ne sont pas moins que des nains politiciens tellement aveuglés par leur passion puisque à tout bout de champ, ils prennent leurs désirs et leurs craintes pour des réalités tangibles et irréversibles. <p>
Non. Ce combat électoral dans lequel les Etats-Unis jettent tous leurs moyens dans la balance est mené uniquement dans l’espoir de garder le plus longtemps possible les richesses minières que notre pays recèle. La grande crainte des impérialistes et de ses mercenaires est la peur bleue que nos richesses ne leur soient plus accessibles, s’il arrivait que des régimes anti-impérialistes prennent le pouvoir. Pour éviter cette échéance, ils s’adonnent à sacrifier sciemment les masses populaires haïtiennes au profit des compagnies multinationales. <p>L’impérialisme voit dans notre sous-sol une espèce de réserve à piller pour lui permettre de poursuivre l’oppression et l’exploitation et c’est cela qui explique notre situation de misère dramatique et chronique. <p>
Nous comprenons mal que l’ex-sénateur Moïse Jean Charles ait fait savoir qu’il «reste convaincu que le conseil électoral n’est pas crédible pour réaliser les élections et ne respecte pas la population ; mais que les élections doivent se tenir coûte que coûte, le 25 octobre » A quoi servent donc la visite et le discours de Kerry, quand Moise peut le faire à sa place assurément sur un podium, à coté de Martelly. <p>
L’ironie, c’est que des milliers de gens manifestaient au Champ de Mars pour dire NON à l’ingérence des Etats-Unis ! Non à l’occupation du pays et non aux élections-sélections de Martelly ! Cette arme électorale du 25 Octobre prochain n’aurait pas été une option irréversible, si certains dirigeants haitiens n’avaient pas trahi les aspirations des masses populaires pour satisfaire leurs ambitions personnelles. <p>
De la plateforme Pitit Dessalines à Fanmi Lavalas même compréhension, même combat. L’un se présente ouvertement quand l’autre s’adonne à une politique de double jeu pour aboutir au même résultat. Fanmi Lavalas continue de réclamer l’annulation du scrutin du 9 août, alors que le parti, par la voix du Sénateur Jean-Baptiste Bien-Aimé, appelle ses partisans et sympathisants à voter Maryse Narcisse aux présidentielles du 25 octobre prochain. <p>
Où est passé le slogan révolutionnaire de 1990, « oubyen nou pran l nèt, oubyen nou rejte l nèt » ? Il est un fait certain que les deux réchauffent dans leur sein trop d’ennemis du peuple et alliés des forces obscures ; est-ce pourquoi ils se tournent en rond comme une toupie sans vouloir prendre des positions conséquentes. <p>
Le 30 septembre 2015, l’ancien président Jean-Bertrand Aristide est finalement sorti de son silence pour dénoncer un coup d’état électoral ; est-ce une grande première et également une grande dernière ? Les luttes pour la libération nationale ne peuvent pas attendre un moment précis, un anniversaire, pour ne pas dire le caprice d’un leader pour lancer des mots d’ordre. C’est à chaque seconde, à chaque minute, à chaque heure, chaque jour que nous devons affronter l’ennemi puisque lui, il s’adonne à nous combattre 24 sur 24, chaque jour sans répit. Bien que le discours d’Aristide ait été bienvenu, mais n’est-il pas venu trop tard ? Quand nous savons que depuis le 14 mai 2011, nous sommes en train d’être balayés par le cyclone Martellyste et des séismes quotidiens déclenchés par des forces impérialistes ; le ver n’a-t-il pas déjà gâté le fruit ? <p>
Pourtant, rien dans le discours d’Aristide contre l’occupation du pays qui est le moteur, la force armée du laboratoire qui concocte tous les coups d’état. Le dernier coup électoral du 9 Aout, c’est la résultante de quatre années de luttes acharnées contre le régime et ses commanditaires internationaux. <p>
Certes, Aristide a fait appel à la mobilisation permanente, mais n’est-ce pas Fanmi Lavalas en premier qui avait abandonné la mobilisation pour aller jouer au poker électoral ? A quelques jours de l’anniversaire du premier coup d’état contre le fondateur de la Nation, le 17 octobre 1806, nous souhaitons que l’idéal Dessalinien et Louverturien ne soit pas un instrument de confusion idéologique pour empêcher les masses populaires d’aboutir à la révolution Dessalinienne de libération nationale. <p>
Seule la lutte du peuple est irréversible et sa victoire certaine !
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