Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 9 • No. 14 • Du 14 au 20 Octobre 2015 |
Le souffle de l’idéal dessalinien ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Le coup d’état sanglant du 17 octobre 1806 qui avait inauguré une nouvelle politique haïtienne dans le sens voulu par les puissances esclavagistes, actuellement impérialistes, va avoir, hélas ! 209 ans samedi prochain.<p>
209 ans de déstabilisation, d’agression, d’insécurité, d’infiltrations, de sabotages, de corruption et de persécutions que poursuivent certaines puissances occidentales néocoloniales et leurs agents locaux, nous accompagnent sans répit en nous frappant encore brutalement. Cette politique confère au pays un caractère scandaleusement dépendant, rétrograde où seule triomphe la dilapidation des caisses de l’Etat. L’aggravation de cette complicité avec le capitalisme européen d’abord et le nord-américain ensuite pour une plus efficace exploitation des masses populaires et des richesses de notre territoire a des conséquences inestimables. <p>
En effet, l’assassinat de Dessalines en ce jour fatidique du 17 octobre 1806, reste une perte cruciale pour tous les peuples et toutes les forces qui luttaient pour le progrès social et le bien-être de l’humanité. Vu que Dessalines symbolisait la fin d’un règne, la fin d’un système, ses analyses percutantes, ses prédictions prophétiques de changement et de luttes n’étaient pas fondées sur la spéculation ni sur des hypothèses sensationnalistes, fantaisistes, mais sur des faits précis et concrets. <p>
Jamais Dessalines ne cachait son hostilité vis-à-vis de l’ingérence des pays colonisateurs dans les affaires internes de son pays. Et comme tout révolutionnaire, conscient et conséquent, il savait bien que le peuple haïtien ne serait jamais véritablement indépendant et souverain tant qu’il existerait encore sur cette terre, un seul non-libre, un seul esclave, un seul opprimé, un seul colonisé. Voilà pourquoi il avait mis toute sa vie au service de l’humanité pour la défendre du mal de l’exploitation de l’homme par l’homme, du génocide, de la haine, du mépris du plus fort à l’égard du plus faible. <p>
L’internationalisme révolutionnaire ne vient-il pas de ces pratiques de solidarité active avec tous ceux qui souffrent ?« Infortunés Martiniquais ! s’écria Dessalines. Que ne puis-je voler à votre secours et briser vos fers ! Hélas un obstacle invincible nous sépare ! Mais peut-être l’étincelle du feu qui nous embrase jaillira dans votre âme ; peut-être qu’au bruit de cette commotion, vous vous réveillerez en sursaut de votre léthargie, pour revendiquer les armes à la main vos droits sacrés et imprescriptibles. » <p>
Il n’y a pas longtemps, semble-t-il, qu’un air dessalinien souffle enfin sur le pays qu’il avait fondé. Depuis lors, l’Empereur a pris sa place dans nos manifestations, nos revendications et même dans certains mouvements qui choisissent de porter son nom, symbole de refus, refus des élections truquées commanditées par les forces impérialistes. Dessalines est symbole de l’ordre et de la défense de l’intégrité du territoire national. Les vrais dessaliniens auraient boudé et boycotté toute mascarade électorale qu’ordonne le commissaire John Kerry. Les vrais dessaliniens auraient dit à Kerry « nous ne sommes pas une colonie des Etats-Unis » Malheureusement, ils se sont tous soumis passivement aux diktats d’un fils de colon en acceptant de se complaire dans une indigne condition d’esclaves. <p>
Le danger est qu’il y aura autant de prophètes de mauvais augure que de jusqu’au-boutistes, préférant s’aventurer à utiliser démagogiquement le nom de Deassalines pour des besoins strictement personnels sans pour autant faire siens les objectifs et les idéaux concrets du fils de Cormiers. Il ne suffit pas simplement de se déclarer Dessalinien, de se baptiser Dessalinien, alors qu’on se plie à embrasser toute stratégie de collaboration ou de compromission avec l’ennemi, rien que pour satisfaire ses petits intérêts avant ceux du peuple. <p>
Pareil comportement politique ne peut que nous conduire à une appréciation déformée et déformante du symbolisme vivace de lutte de libération que représente Jean-Jacques Dessalines et qui a fini par émerger comme modèle, comme force de dialogue et d’unité révolutionnaires au sein des masses populaires en lutte. <p>
Attention à l’utilisation commerciale et électoraliste de la pensée Dessalinienne, attention à ne pas banaliser son nom comme Aristide l’avait fait avec Charlemagne Péralte l’abandonnant par la suite pour ne plus répéter l’adverbe «Charlemagnepéraltement». <p>
L’idéal Dessalinien peut devenir une source inévitable de confusion, de malentendus, d’illusions et de déviations qui pourrait entre autres faire l’affaire de l’impérialisme, de ses agents administratifs et d’autres «politicailleurs» véreux ! <p>
Dessalines lui, avait uni et organisé le peuple sous un mot d’ordre de lutte pour l’indépendance afin de créer toutes les conditions d’une action libératrice nationale. Il avait agi en tant qu’un véritable dirigeant révolutionnaire par sa riposte énergique, calme et foudroyante. En lui les masses populaires avaient trouvé un guide capable de les faire devenir une force irrésistible. <p>
Que l’ère dessalinienne qui s’annonce soit pour le peuple haïtien un catalyseur de façon à créer une rupture avec les mauvaises pratiques d’autrefois et reprendre en main son propre destin en se battant avec acharnement pour une transformation véritablement socialiste de la société haïtienne.
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