Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 •
Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 9 • No. 18 • Du 11 au 17 Novembre 2015 |
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Autopsie d’un système en déconfiture ! |
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Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
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Les élections truquées, frauduleuses réalisées sans un brin de honte de la part des protagonistes électoraux, et compte tenu des résultats de leurs sélections, prouvent une fois de plus, que les classes dominantes haïtiennes et leurs alliés impérialistes ne peuvent plus maquiller le produit pour le vendre paré d’étiquettes de démocratie.<p>
Au lendemain de la victoire sur l’esclavage colonial, la mainmise du capitalisme européen, après l’assassinat de Dessalines, et l’exploitation impérialiste nord-américaine ont nettement prévalu en Haïti, garantes d’un système inefficace, médiocre fait d’inconscience, de pillage et d’exploitation des richesses nationales. En fait, l’obsession washingtonienne n’est autre qu’une volonté de perpétrer et d’enfoncer les mécanismes du pillage colonial d’antan sous des dehors de pratiques de bonne gouvernance. <p>
Engagée tête baissée dans la voie de la sous-traitance néocoloniale et de la grande braderie des richesses nationales, Haïti ne peut faire autrement, du moins pour le moment. Ce système qui depuis 1806 a permis aux pays occidentaux de continuer à bâtir et de faire prospérer leur économie, en reposant foncièrement sur l’exploitation permanente des plus pauvres par les plus riches et des plus faibles par les plus forts, a battu tous les records d’impopularité, infligeant au pays misère et pauvreté absolues. Cette politique suivie depuis le coup d’État du Pont- Rouge nous a fait descendre une à une à toutes les marches qui mènent à une société désorganisée, privée de boussole. <p>
Dans ce décor, les classes dominantes ont toujours trouvé une formule «bluffante» pour créer un espoir de façade alimentant l’attentisme qui finit par créer une embarrassante stabilité. Elles ont toujours su trouver une méthode pour se justifier face à la population et la tenir en silence, soit en la poussant à accepter le fait accompli, soit en détournant son attention du monumental gâchis par des réjouissances populaires. <p>
Il est clair que ce système de corruption et de pourriture ne pouvait accoucher d’aucune autre chose que d’un pays à l’envers. Sauf que, heureusement, ses tentacules n’ont pas réussi la triste performance de démoraliser, de démobiliser jusqu’à dépolitiser notre peuple. <p>
C’est du fait que ce système ne peut plus se renouveler lui-même que les puissances impérialistes sont obligées de nous tenir à la gorge avec une occupation militaire sous couverture des Nations-Unies, de façon à s’assurer la continuité de l’exploitation et empêcher habilement et adroitement l’orage populaire d’éclater. <p>
Définitivement, le système s’est effondré en Haïti. Désormais, l’oligarchie haïtienne ne peut plus agir en se servant des leviers qu’elle s’offrait habituellement. Elle se heurte maintenant à ses propres contradictions qui inéluctablement mèneront le pays à la catastrophe. <p>
En vérité, en ce qui concerne l’actuelle crise électorale, quand même on aurait changé, remplacé, rechangé tous les 9 membres du CEP on aboutirait qu’aux mêmes procédés de fraudes, mêmes résultats, mêmes manœuvres parce que le système a atteint son apogée en matière de corruption et de déchéance. Il a atteint ses limites. On ne peut plus rien camoufler, l’antagonisme fondamental est clair, pas moyen de faire ni un pas kita, ni un pas nago ! <p>
Les élections en soi ne sont pas le centre de gravité de la crise haïtienne. Elles sont la résultante d’un processus qui ne peut reproduire d’autres bluffs comme à l’accoutumée. Elles sont le dangereux aboutissement d’une attitude politique complètement arbitraire qui s’adonnait à cacher pendant longtemps les réels problèmes du pays pour s’adonner seulement à ses propres dérives, manœuvres louches, pratiques immorales et exactions. <p>
Pourtant des éléments d’une solution équitable et conséquente existent bel et bien dans le mouvement populaire haïtien, pour arrêter cette dynamique infernale. La seule solution pour sortir de ce bourbier, c’est d’attaquer directement les causes véritables du mal qui sont, le gaspillage et le vol des biens de l’Etat, ainsi que les dépenses ruineuses qui ne contribuent en rien au bien-être du peuple. <p>
A ce stade, il ne faut pas se leurrer sur le vrai sens de la crise haïtienne, d’autant que même une élection nous ne pouvons pas réaliser sans inconvénient, sans incident, sans mort d’hommes. Voilà bien l’une des plus vilaines illustrations de nos absurdes comportements, du fait qu’ils aboutissent toujours à des résultats contraires à la volonté populaire. <p>
A la lumière de cela, seul le travail assidu d’une action libératrice et la rigueur révolutionnaire peuvent-nous garantir l’avenir de notre pays. Plus que jamais, l’unique solution pour prendre en main notre destinée, est l’unité des forces démocratiques et anti-impérialistes sur un programme minimum de sauvetage national pour empêcher que le chaos ne devienne l’antichambre d’une totale désintégration de la nation. <p>
Devant cette situation qui risque de devenir irréparable, il nous faut placer l’intérêt national au-dessus de toutes les considérations mesquines et erronées de façon à nous intégrer dans une lutte de libération sans aucune autre considération que celle de nous sortir d’un profond marasme qui a trop longtemps duré.
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