Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 9 • No. 19 • Du 18 au 24 Novembre 2015 |
La brèche électorale sera-t-elle colmatée? |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Haïti l’un des pays les plus appauvris du monde, se trouve devant un fait accompli : ses masses populaires exploitées, méprisées, traînées dans la boue par les grands gangsters, mercenaires et cow-boys du système impérial sont réduites au plus grand dénuement. Le pays n’a connu que crise sur crise et n’a enregistré aucun progrès économique et social.<p>
Maintenant, le camp des vautours se désagrège sous le poids de ses propres contradictions et tous les ingrédients nécessaires sont réunis pour que les manifestations populaires n’aient pas de poids pour inquiéter l’oligarchie, pour avoir été jusqu’ici sporadiques, sans un leadership clair, ni structurées, ni organisées, ne dénonçant que les élections-sélections. Elles ne suffisent pas à modifier le cours de la lutte actuelle. Vu que les candidats persistent dans leur aveuglement, nous notons qu’au lieu de prendre l’opportunité de bâtir une plateforme populaire de sauvetage national autour des idéaux de justice, de libération et de souveraineté, lesquels auraient pu aboutir à des résultats concrets de changement et de transformation sociales, ils prônent de préférence le dialogue avec le Conseil Electoral Provisoire. Hélas ! <p>
Alors, ce groupe des huit candidats à la présidence flanqués de Fanmi Lavalas agissant en solo contre le coup d’état électoral du régime en place, ne vont, semble-t-il, tirer aucune leçon de leur pitoyable expérience afin de briser leur miroir à plusieurs faces qui ne les fait que se complaire dans l’absurde au lieu de se mettre ensemble et regarder pour une fois dans la même direction. Qu’à cela ne tienne, ils préfèrent rester aveugles faisant foi seulement dans leur politique de caméléon. <p>
Même quand une grande manifestation est annoncée pour l’anniversaire de Vertières, malgré la portée historique de ce jour du 18 novembre, ils n’ont pas eu la décence d’embrasser le momentum pour avancer dans la voie tracée par nos ancêtres, en plaçant cette action dans le sens de l’histoire. Il ne suffit pas simplement de dénoncer les épisodes dramatiques peu glorieux de la conjoncture sans rien dire des principaux instigateurs et auteurs du complot criminel ourdi par les forces réactionnaires et coloniales d’occupation, dont la Minustah qui n’est autre que l’antithèse des idéaux de Vertières. <p>
Si face à la dernière parade mystificatrice du Conseil électoral Provisoire, les candidats qui se disent victimes n’ont pas pu sortir de leur torpeur pour mettre le CEP au pied du mur, n’ont sollicité qu’une vaporeuse commission d’investigation, le navire doit immanquablement s’en aller vers la dérive. Et c’est ce que veulent les puissances impérialistes comptant sur la servile docilité de Jovenel et de Jude. L’opération de déstabilisation sera d’autant plus facile à être menée à terme que cette offensive impérialiste déployée vise à renforcer, vivifier et sauvegarder ses propres intérêts de sorte que son plan nucléaire de destruction nationale continue sans désemparer. <p>
Pour colmater immédiatement cette brèche, il nous faut traiter le problème avec le maximum d’acuité révolutionnaire et d’honnêteté morale ; sauf qu’il est à craindre que ces candidats à la présidence impénitents ne poignardent le peuple dans le dos, en s’alignant derrière cet autre poulain de l’impérialisme qu’est Jude Célestin. Dans cette perspective, ils tablent sur une opinion populaire qui se laisse trop facilement prendre au piège des réactions spontanées sans regarder les problèmes en face pour agir de manière à trouver progressivement des solutions appropriées. N’oublions pas que nous faisons face à des agents zélés de l’impérialisme tels Jovenel Moise et Jude Célestin ; tout comme Madame Manigat et Reynold Georges, partisans du plan B de Washington : la transition. <p>
Quand le poisson pourrit par la tête, la magouille est reine pour conduire vers les mauvais coups et ce sont toujours les couches les plus pauvres qui en pâtissent. Nous l’avons dit et répété à plusieurs reprises dans ces colonnes : nous ne faisons aucune illusion ; vu que nous savons pertinemment le tempérament et la culture de cette classe moyenne trop habituée à trahir les masses populaires. Qu’on ne se laisse pas tromper par elle puisqu’elle fait toujours semblant de changer de camp, dans l’espoir de continuer le jeu ignoble de coups bas sous une couverture différente. <p>
Effectivement, une situation aussi dégradée ne pourra bien évidemment que provoquer un profond mécontentement populaire. Et si la réaction tarde à se faire jour ouvertement et puissamment, cela tient à plusieurs facteurs ; par exemple, le monstre impérial et ses alliés contrôlent toujours les racines locales d’où ils tirent bénéfice de leur exploitation. Ce n’est pas sans raison que les masses populaires ne sont pas organisées. La confiance des peuples opprimés luttant pour leur liberté a toujours été trahie par la complicité même de certains dirigeants. A quelques nuances près, dues à une conjoncture historique différente, ce sont les mêmes techniques, les mêmes méthodes, les mêmes scénarios qui réapparaissent.
Il n’existe pas de solutions dans l’abstrait ! Il est clair qu’il existe dans le pays des problèmes et en fonction de cela l’ultime priorité doit être la volonté politique de chercher à les résoudre, tout en prenant en compte les aspirations des déshérités du sort, les masses exploitées.
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