Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 •
Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 9 • No. 20 • Du 25 novembre au 1er décembre 2 |
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La corruption ne fera pas marche arrière ! |
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Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
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Ne nous faisons aucune illusion. Notre pays est soumis à la loi du plus fort, la loi de la terreur, du silence, du mépris, de la corruption dans tous ses états afin de garantir l’impunité. On est tellement enfoncé dans le désastre, que nous ne nous rendons pas compte que nous vivons une grande dislocation au sein de la société haïtienne puisque les institutions démocratiques n’existent plus. Ce n’est pas pour rien que le Conseil électoral provisoire n’a fait poindre aucune autre lueur qu’un refus dédaigneux à la contestation tout en niant la commission indépendante de vérification sollicitée.<p>
Il devient de plus en plus clair que rien n’a été fait et utilisé pour masquer l’horreur; vu que la corruption en cours ne fera plus marche arrière. C’est ce comportement malsain qui explique sans gêne aucune le retour à la case départ du CEP avec sa décision unilatérale de publication du troc honteux cyniquement appelé résultat. Cela aurait dû faire l’effet d’une bombe, quand les mêmes résultats contestés ont été repris pour être présentés en tant que résultats spectaculairement définitifs. <p>
En s’insérant dans la perspective de ce complot, le véritable bénéficiaire de cette parodie d’élections est en réalité le groupe de mercenaires au pouvoir afin d’assurer qu’il y aura bel et bien continuité du régime. Une continuité voulue et sortie de la cuisine Washingtonienne pour démontrer qu’il n’y a pas de divergences de vues entre les puissances exploiteuses, leurs forces de choc et leurs laquais corrompus tenant le pouvoir ; de sorte que rien ne va arrêter ce plan pervers et tragique qui doit aboutir à réaliser les ambitions de leur clan par la ruse, le crime et la terreur. <p>
Mais ce qui paraît paradoxal, c’est l’absence, ce mardi, sur le béton, avec les masses populaires, des candidats à la présidence regroupés au sein du G 8. Ils étaient probablement plutôt préoccupés et occupés à fouiner dans les officines de certaines chancelleries occidentales pour négocier avec le Core Groupe. Est-ce pour demander que John Kerry reprenne les mêmes basses petites combines d’Hillary Clinton ? Cette-fois ci en leur faveur. Quelle sorte d’allégeance compte bien offrir ces caméléons à la merci des grandes institutions internationales qui se sont toujours prononcées sans aucune faille en faveur de leurs valets, les assassins du peuple haïtien. La triste réalité est que le pouvoir, le vrai pouvoir réside à l’ambassade des Etats-Unis et puis dans les bureaux de Sandra Honoré flanquée de ces multiples experts civils et militaires. <p>
Nous avons été mis devant le fait accompli d’une tutelle imposée par les États-Unis et acceptée par la société haïtienne sans broncher ; l’imposition d’un régime de corrupteurs, de kidnappeurs, de violeurs ; et l’absence de réaction valable et consistante face aux dérives plurielles de Martelly. Il fallait donc s’attendre à toutes sortes d’humiliations, de manipulations selon le bon vouloir des forces occupantes de la Minustah. Un fait très significatif est à signaler : déjà le nombre des manifestants de ces derniers jours n’est plus comparable à celui du 18 novembre. Comment pourrait-il en être autrement, quand dans l’indifférence quasi générale de l’Occident, voire avec sa complicité officielle, le scénario électoral de subversion, tout au long du processus a été mis en scène par eux pour des raisons diverses ; d’autant que c’est à eux-mêmes que les candidats sans vision ni perspective politiques se réfèrent pour quelque solution que ce soit. <p>
Cette opération a un air de déjà vu quand elle apporte en effet la preuve que la capitulation des candidats est prochaine. L’explication en est simple, aussi simple que tragique. C’est parce qu’ils ont perdu tout espoir de se faire acheter, d’offrir leurs services de marionnettes plus efficaces que la bande du PHTK et de LAPEH. <p>
Il est certain que la corruption ne va pas faire marche arrière, à moins que nous la forcions à le faire à reculons. C’est bien la tragique ironie du destin de notre pays que d’avoir à sa tête de parfaits corrompus qui ne sont autre chose que des agents sans vergogne de l’impérialisme. Aussi, toute manœuvre de résoudre la crise en cours simplement pour rétablir la paix ne peut être qu’un palliatif temporaire. Cinq ans plus tard, le pays se retrouvera dans les mêmes ornières de déstabilisation, d’élections truquées et volées par un secteur donné. <p>
Ce qui est impératif, c’est résoudre la crise dans le structurel. Voilà pourquoi nous insistons pour que la lutte ne se pose plus abstraitement en dehors des circonstances historiques concrètes ; autrement cela revient à trahir de nouveau la cause populaire et, par ainsi, faire le jeu des saboteurs et envahisseurs professionnels. <p>
L’urgence est de se mettre au travail et de nous éloigner de toute solution spontanée et passagère. Nous devons bien entendu tenir compte de la conjoncture politique, c'est-à-dire du moment actuel pour produire des modifications telles que nous dépouiller de l’occupation du pays. Construire l’unité nationale autour de l’intérêt collectif des masses populaires : Tout pour le peuple haïtien! Rien que pour le peuple haïtien ! doit être le leitmotiv de nos constants efforts. Notre seul salut pour combattre la mentalité colonisée de corruptions reste la pratique révolutionnaire de changement radical pour anéantir les forces réactionnaires impérialistes.
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