Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 4 No. 27 • Du 19 au 25 janvier 2011 |
Le double visage politique de la Communauté Internationale! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Jean Claude Duvalier a-t-il perdu la tête, ou comme tout dictateur
sentant le sol se dérober sous ses pieds, a-t-il perdu
le bon sens et la maîtrise de soi ? On a pu y penser quand il
est arrivé sans crier gare en Haiti, à bord d’un appareil de la
compagnie Air France.<p>
Comme on pouvait le voir, l’homme est entré dans le
pays, mais il semblait perdu, avec la peur dans les yeux.
Avait-il réellement l’intention de venir en Haiti, ou bien l’a
t-on parachuté dans une opération surprise juste pour donner
un moment de répit au pouvoir en place, ce pouvoir qui joue
à ce voleur qui crie « au voleur » depuis les derniers rapports
de l’OEA ? Surtout quand le lendemain, le secrétaire général
de l’OEA devrait rentrer dans le pays pour aller remettre les
rapports de leurs experts au Président Préval. Pour qui a suivi
avec attention les épisodes peu reluisants entourant cette visite,
peut on également qualifi er ce coup d’une provocation du
secteur lié au Duvaliérisme?<p>
Mais le côté bizarre de tout cela, ce n’est pas tellement le
débarquement par surprise de Duvalier que le fait d’entendre
les autorités américaines et françaises dire qu’elles n’étaient
pas au courant. Alors, l’on se demande : mais diable, qui est
en mesure de monter un tel scénario ? C’est comme si par les
temps qui courent, n’importe qui pouvait prendre un avion et
débarquer n’importe où, particulièrement un ancien président
exilé en France, pas n’importe qui. Voilà pourquoi l’on comprend
mal les excuses de la France et des Etats-Unis. C’est
comme s’il n’y avait pas eu une réservation du passager à
Air France. C’est vouloir laisser croire que leur protégé a tout
bonnement agi à sa guise, ou bien a été capable de tromper
la vigilance des services français d’immigration, sans même
avoir été fi lmé par ces puissantes cameras en ces temps où
toutes les attentions sont portées sur d’éventuels terroristes
dans les aéroports. C’est dire aussi que Nicolas Sarkozy devrait
demander des comptes aux responsables de la Sécurité en
France. Comment se fait-il que la nouvelle ne se soit pas ébruitée
à la manière du rapport des experts de l’OEA sur les élections
à la mode de Préval ? Dans cette perspective, la mission
du secrétaire général de l’Organisation des Etats américains,
Jose Miguel Insulza est passée inaperçue, d’où l’absence de
mobilisation et de reportage sérieux sur un dossier qui occupait
tous les esprits…<p>
Mais en ce qui concerne l’arrivée de Duvalier, pourquoi des
chancelleries se sentent obligées de s’excuser, elles qui n’ont
de compte à rendre à personne. Alors qui est dans les coulisses
de ce scénario ? Qui tire les fi celles ? Etait-ce pour détourner
l’opinion nationale et internationale de la vraie réalité de ce
qui se passe en Haiti, juste après le premier anniversaire du
séisme où les gens vivent toujours sous les tentes de fortune
? Et de plus pourquoi ce moment précis et par-dessus tout, un
dimanche, le jour de tous les mauvais coups en Haiti ?<p>
Par ailleurs, une conférence de presse a été annoncée par
Jean Claude Duvalier, qui n’a jamais eu lieu, sans qu’aucune
raison valable n’ait été avancée par l’ancien président et son
entourage pour expliquer cette annulation. Est-ce du fait qu’il
n’avait aucun programme, qu’il se mettait à inventer des rencontres
avec la presse, des conférences pour montrer qu’il
était venu faire quelque chose ? Le traumatisme causé par la
brusque présence du dictateur est trop fort pour ne pas créer
un climat de malaise et de suspicion persistant.
En ce sens, les dirigeants n’allaient-ils pas être contraints,
de gré ou de force, d’opérer une marche arrière et de faire
amende honorable à l’égard des puissances coloniales impérialistes,
têtes de pont de tous les actes de sabotage et de tous
les complots ?<p>
Cependant tout cela peut être conclu à travers la politique
« Janus » de cette Communauté Internationale qui joue sur
deux tableaux à la fois. Ainsi, sous la baguette de ces pays
impérialistes, la gestion de l’état sous l’actuelle présidence, à
tous les échelons, ressemble à un gag indigne d’Haiti. Tantôt
elle provoque l’éclat de rire, tantôt elle attriste. Il se passe donc
des choses proprement incroyables, inimaginables. En fait, si
Jean Claude Duvalier s’est décidé de son propre gré à retourner
en Haiti, c’est bien le résultat de la politique de débandade entamée
par les forces occupantes en Haiti depuis le coup d’état
de 2004 avec Latortue aux commandes.<p>
Il faut le dire, ce sont autant de turpitudes et d’actes négatifs
que la Communauté internationale a voulu récemment
nous faire accepter soit à travers une élection qui n’a pas eu
lieu, soit avec ce simulacre d’arrestation de l’ex-dictateur. Tout
cela n’est que du théâtre pour nous tourner en dérision. C’est
ce qui arrive quand un pays n’a plus d’institutions viables,
de leadership valable, n’a plus de symbole, plus de référence
que seulement celle de ceux qui agressent, violent notre souveraineté,
occupent notre territoire, interviennent dans nos affaires
intérieures, mènent des campagnes de déstabilisations,
empêchant au peuple de jouir de leurs droits fondamentaux.
En défi nitive, c’est à cause d’un Etat haïtien extrêmement
débile avec des dirigeant sans respect pour leur pays et leur
propre peuple et qui s’adonnent tout bonnement à la politique
du laisser-aller de se mettre à plat devant les pouvoirs colonialistes.
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