Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol 10 # 3 Du 27 Juillet au 2 Août 2016 |
Qui n’a rien tenté, n’obtiendra rien != |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Les leçons du passé ne doivent pas être ignorées. « Que
ceux qui veulent redevenir esclaves des Français
sortent du fort ! Que ceux au contraire qui veulent mourir
en hommes libres se rangent autour de moi !» Ce fut le
cri de Dessalines à la Crête à Pierrot pour haranguer sa
troupe. Et la garnison entière subjuguée par sa flamme
révolutionnaire cria d’une seule voix : « nous mourrons
tous pour la liberté » !<p>
Ce cri de liberté fut un redoutable instrument aux
mains des peuples qui ont vécu pareil défi face à l’oppression.
Ainsi va l’Histoire et nul ne peut échapper à son
jugement ni à son verdict. Cette semaine, le peuple cubain
commémore glorieusement le 63ème anniversaire de l’héroïque
assaut du 26 Juillet, quand un groupe de 150 jeunes
révolutionnaires, sous la direction de Fidel Castro attaqua
le plus célèbre camp militaire de Cuba, la caserne de la
Moncada. Tout juste avant l’assaut, Fidel sur les traces de
Dessalines déclara : « Camarades, dans quelques heures,
vous pourriez être vainqueurs ou vaincus ; mais de toute
façon, écoutez-moi bien camarades. Le mouvement
triomphera… ! Dans le cas contraire, notre geste servira
d’exemple au peuple de Cuba pour reprendre le flambeau
et aller de l’avant ».<p>
Cet acte héroïque a, certes, déterminé le destin historique
d’un peuple qui aspirait à être maître de son destin.
Si aujourd’hui Cuba est le premier territoire libéré et libre
de l’Amérique, c’est du fait que le peuple cubain avait osé
affronter courageusement la domination impériale des
Etats-Unis avec un inépuisable et incommensurable esprit
de sacrifice.<p>
L’histoire du peuple haïtien est une chronique de durs
combats pour la liberté et la justice sociale, pour l’indépendance
et la souveraineté nationales. Aujourd’hui, nous
autres Haïtiens commémorons un anniversaire douloureux,
celui du débarquement Yankee en Haïti, le 28 juillet
1915. Depuis, nous portons, inscrite dans notre chair, une
horrible cicatrice de domination par le porte-drapeau de la
colonisation. Nous sommes devenus seulement des pions
aux mains des forces impérialistes, l’état de nos lieux est
désastreux parce que le pays est vidé de sa substance.
La crise électorale actuelle constitue sans doute la
manifestation la plus évidente de l’incapacité foncière des
forces réactionnaires internationales à proposer autre
chose que la terreur en guise de programme de changement
; de sorte qu’elles continuent leur tutelle sur notre
pays.<p>
Toute activité comporte des risques ; mais l’important
est de « oser ». Ayons donc le courage de dire « Non » au
plan macabre de Washington de nous tenir dans son giron
comme son chien de garde. La nature de l’impérialisme
ne changera pas. Voyez comment il a été offusqué, ce fils
de colon qu’est Kenneth Merten, coordonnateur spécial
pour Haïti au Département d’Etat américain, du seul fait
que JocelermePrivert a pris des dispositions allant dans
le sens des aspirations populaires. Ce dernier, lors de sa
dernière visite au pays n’a-t-il pas poussé son arrogance
jusqu’à l’extrême en choisissant de rencontrer le président
du CEP Léopold Berlanger, le Premier ministre Enex Jean-
Charles, les parlementaires et les dirigeants politiques
proches des forces réactionnaires ; alors qu’il a boudé
le président du pays Jocelerme Privert ? Un signal clair à
l’instar de Peter F. Mulrean, de Youri Latortue et d’Evans
Paul, de la non-reconnaissance du pouvoir de Privert et
tout cela s’est passé tout bonnement comme une lettre à
la poste.<p>
Pas une réaction d’indignation et de condamnation
de cet affront de la part d’aucun des secteurs politiques.
Cela ne nous à guère surpris, vue la mentalité colonisée
de ces dirigeants qui n’attendent que la fin du processus
électoral pour pouvoir renouer avec les puissances tutrices
sur la base des mêmes relations faites de bassesse et de
mendicité.<p>
Dans ce climat de résistance initiée par le peuple haïtien
où l’avenir est dans le combat, la force de conviction
ne devrait-elle pas prévaloir afin d’affronter et d’abattre
tout rempart construit contre l’avènement possible de
forces nouvelles, de forces démocratiques, progressistes
et socialistes ? Face à l’avenir que nous rêvons, il nous
faut nous surpasser en comptant d’abord sur nos propres
forces, sur l’initiative créatrice des masses populaires de
façon à faire disparaitre les structures néocoloniales.
Toute autre solution, toute autre approche condamnerait
le peuple à de nouveaux calvaires. Cela doit être clair.
Il nous faut oser changer de pratique, démocratiser nos
institutions, édifier un pays nouveau avec des structures
nouvelles, tenir le front haut et la tête altière face aux voraces
appétits des nouveaux colons.<p>
Si nous ne tentons rien, nous n’aurons rien accompli
! Nous n’aurons jamais accompagné ce peuple sur le
chemin de la dignité et de la victoire qu’il mérite.
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