Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 4 No. 31 • Du 16 au 22 Février 2011 |
Les gendarmes du monde au secours d’Haiti ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Peut-on croire que le glas a bel et bien sonné pour tous les
dirigeants grotesques qui ont trop longtemps discrédité leur
pays jusqu’à conduire leur peuple à la misère ! On aurait pu le
penser. Cependant est-ce dans cette même logique que le président
Barack Obama, au cours d’une conférence de presse, ce
mardi à la Maison Blanche, a laissé échapper « qu’il espère que
les Iraniens auront le courage de continuer à protester contre le
régime en place ». ? En ce sens, si les Etats-Unis veulent que
le peuple iranien se mobilise comme les Tunisiens et les Egyptiens,
pourquoi empêchent-ils au peuple haïtien d’exprimer sa
volonté politique à travers les rues ? Pourquoi ce qui est bon
pour l’Iran ne peut pas l’être pour Haiti ? Vu que des militants
politiques sont arrêtés et incarcérés au Pénitencier National,
pour avoir participé à une manifestation demandant au président
Préval de laisser le pouvoir, tout comme viennent de le
faire à la satisfaction des Etats-Unis, Ben Ali de la Tunisie et
Hosni Moubarak de l’Egypte.<p>
Les arrestations du 7 février sont-elles un message symbolique
lancé au peuple haïtien pour lui dire que depuis le
retour de Duvalier les acquis démocratiques sont bannis ?
Il arrive que la réalité dépasse la fi ction de la politique
des grandes puissances à l’égard d’Haiti. Pour illustrer leur
emprise, le porte parole de la Maison Blanche P.J. Crowley a,
cette semaine, fait une déclaration fracassante à savoir que le
retour d’Aristide serait une «diversion regrettable pour le peuple
haïtien, ce serait mieux qu’Aristide ne rentre pas avant
le second tour des élections ». Mais, en réalité, ce qu’il voulait
justement dire, c’est qu’ils craignent plutôt que la présence
d’Aristide ne remobilise le peuple contre les forces réactionnaires.<p>
Pour faire chorus avec la thèse américaine, l’ambassadeur
allemand à Port-au-Prince exprime ses préoccupations en ce
qui a trait à l’éventuel retour de l’ex président Jean Bertrand
Aristide. Il dit craindre que son retour ne contribue à déstabiliser
le climat électoral. « Je ne sais pas si le retour de cette
personnalité politique est vraiment utile », il y a là certes,
une grave menace !<p>
En vérité, le comportement des puissances étrangères, à
propos de cette même question d’élection s’est révélé décevant
pour ne pas dire humiliant pour la société haïtienne. Il
n’y avait pas eu d’élections et, malgré tout, les puissances
impérialistes qui s’érigent en puissances coloniales veulent
non seulement nous les faire accepter mais qui pis est, elles
nous ont dicté leur résultat. N’est ce pas là un grave dilemme
qu’elles cherchent à perpétuer pour justifi er leur mise au pas
d’un peuple dont le seul tort a été de ne plus accepter que son
destin soit entre les mains des vassaux de l’impérialisme.<p>
A ce compte, qu’est ce qui se trame alors avec ces différentes
délégations de la Communauté Internationale qui
arrivent dans le pays, faisant fi de l’intégrité nationale. Ce
combat est celui des peuples exploités comme il est le nôtre et
nous le mènerons jusqu’à ce que disparaissent de la scène ces
bourreaux internationaux.<p>
Ce n’est pas un soutien internationaliste au vent de liberté
et de dignité que traduit la présence du ministre brésilien
des Affaires Étrangères, Antonio Patriota en Haïti. Au cours
de sa tournée, le chef de la diplomatie brésilienne a rencontré
le Président René Préval, le Premier ministre Jean-Max Bellerive,
les deux candidats à la présidence sélectionnés par la
Communauté internationale Mirlande Manigat et Michel Martelly.
Et pour couronner le tout, le sous impérialisme brésilien
vient d’octroyer un montant de 300,000 dollars en vue
de la réalisation du second tour des élections, tout en prenant
soin d’indiquer à leurs valets que cette somme sera gérée,
par le Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD). Alors qui dit mieux pour prouver leur domination !<p>
C’est dans la même foulée, qu’une mission du club de
Madrid soit actuellement en Haïti en vue de renforcer leur
diktat et de s’assurer que rien ne change au processus électoral.
Cette délégation est composée de l’ancien président du
gouvernement espagnol, Felipe González, de l’ex-Premier
ministre français, Lionel Jospin, du secrétaire général du Club,
Carlos Westendorp et du chilien Juan Gabriel Valdés, ancien
chef civil de la Mission des Nations unies pour la stabilisation
en Haïti (Minustah). Cette mission a rencontré les deux
candidats à la présidence, des sénateurs et députés élus au
soi-disant premier tour et également est prévue une séance
de travail avec les deux co-présidents de la commission intérimaire
pour la reconstruction d’Haïti (CIRH), Bill Clinton
et Jean Max Bellerive, la représentante spéciale de l’Unesco,
Michaëlle Jean et le chef de la Minustah Edmond Mulet pour
mieux ajuster leurs armes contre le peuple haïtien.<p>
Il parait donc clairement à la lumière de ce qui précède
que les gendarmes du monde prétendant venir au secours du
peuple haïtien ne veulent en revanche que nous dépouiller
de notre culture, de notre histoire et de notre propre identité.
C’est le sens pour eux, de la reconstruction d’Haiti dont ils en
parlent.<p>
C’est dire aussi que depuis le coup d’état de 2004, le
pays n’appartenait plus aux Haïtiens mais bien aux forces
impérialistes ci-devant colonialistes qui ne nous avaient jamais
pardonné pour avoir aboli l’esclavage dans le monde.<p>
Baladez-vous bien dans le pays de Dessalines, mais ce
jour viendra où vous aurez à rendre compte à ce peuple que
vous avez tant exploité et humilié!
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