Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 4 No. 32 • Du 23 février au 1er mars 2011 |
L’envers du décor ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Ce qui s’est passé à la Jamaïque et qui a suscité une impressionnante
levée de boucliers et que tout le monde qualifi e
d’humiliation décevante pour nos jeunes athlètes, n’est que
la partie émergée de l’iceberg. Il doit être examiné dans une
vision plus large, aussi bien sous l’aspect sportif que du point
de vue de ses implications politiques. En vérité, les faits sont
diffi cilement récusables, vu que chaque jour apporte son lot
de témoignages et des pièces à conviction qui nous laissent
même présager de plus amples humiliations à venir, si nous
laissons aux pays impérialistes le soin de nous administrer le
médicament politique de leur choix.<p>
En d’autres termes si nous les laissions mettre à la tête
du pays leur agent dénaturé Michel Martelly ou leur agent
subalterne Mirlande Manigat. Là alors, nous apprendrons
vraiment à connaître le sens du mot « humiliation ».<p>
Un point important à souligner dans toute cette affaire,
c’est que s’il n’y avait pas eu cet incident grave, diable, l’on
n’aurait jamais su que l’équipe nationale avait fait le déplacement
sans aucun staff médical attaché à sa délégation.
A ce compte, on peut même sans doute se demander si les
joueurs avaient été voir un médecin avant leur départ ? Et
le comble c’est que le président de la Fédération haïtienne
de Football, le Dr. Yves Jean Bart, ne détenant pas une licence
de pratique médicale à la Jamaïque, a osé écrire une
ordonnance pour l’achat d’un médicament à une pharmacie
jamaïcaine à utiliser à titre prophylactique pour les membres
de l'équipe. La pharmacie qui, naturellement, n’a pas
honoré la prescription aurait avisé par la suite les autorités
concernées. Tout cela alors ne relève-t- il pas de la politique
sans vergogne de nos dirigeants politiques et sportifs ?
Leur comportement à la Jamaïque a été pareil à celui qu’ils
ont en Haïti : vogue la galère ! Si nous avions respecté
les normes, les autorités Jamaïcaines auraient sans doute
pensé mille fois avant de nous appliquer cette gifle.<p>
Tout ce qui arrive maintenant, soit dans le pays ou
à l’extérieur concernant le peuple haïtien, n’est autre que
le refl et de la qualité de l’Etat que nous avons en Haiti.
Les retombées du dernier séisme en disent long, vu que
des milliers de nos concitoyens vivent et dorment encore
à la belle étoile sous des tentes qui ne peuvent même
pas résister à une forte averse ou à une bourrasque. Accepter
de vivre ainsi, aux yeux du monde, c’est donner à
des dirigeants mal intentionnés de pays sous-développés
l’occasion de tromper leur peuple en leur faisant miroiter
qu’après tout, même pauvres ils sont encore bien mieux
lotis que les haïtiens, ces vils parias.<p>
Nous ne pouvons pas déjà oublier les déclarations de
l’ex-Premier ministre de Trinidad Tobago M. Patrick Manning
au cours du sommet des Amériques en 2010 « Haiti
est une honte pour nous autres ! »<p>
A ce stade, la manifestation de solidarité avec les jeunes
joueurs, à Port-au-Prince, a toute son importance.
Elle a remonté le moral du peuple et rétabli une certaine
confi ance en soi. Mais ce n’est pas tout. Il y a des gens
qui se montrent offusqués par ce qui s’est arrivé à la Jamaïque,
comme par exemple Magalie Comeau-Denis. Mais
pourquoi n’ont-ils encore rien dit et fait au su des insultes
quasi caricaturales que la Communauté Internationale ne
manque pas de nous adresser quotidiennement ?<p>
A ce carrefour historique où nous sommes, il ne suffi
t pas de manifester contre la Jamaïque ou pour le retour
d’Aristide tout en laissant à la Communauté Internationale
le loisir de continuer à salir notre visage, sans aucune protestation.
Nous devons nous opposer à tout ce que les forces
étrangères veulent nous imposer, comme leur profonde
réticence au retour d’Aristide, du fait que l’impérialisme
ne le voit pas d’un bon oeil. Dans ce cas, Aristide devrait
s’arranger pour le faire le plus vite possible avant même la
date prévue de la mascarade électorale projetée par les forces
occupantes. Sinon il lui sera très diffi cile de retourner
sous le régime d’une Manigat ou d’un Martelly et c’est là
justement le piège que lui tendent les forces réactionnaires.<p>
Il est indispensable que nous manifestions pour dire
Non à tout ce qui se passe actuellement dans le pays. Si
nous ne prenons pas en main notre destinée et la laissons
aux bons soins des nouveaux colons, nous ne serons que
la risée des peuples de la Caraïbe ! Comme l’a souligné
l’agronome Pierre Léger « on doit apprendre à mettre de
l’ordre chez soi de manière à être respecté par les autres ».<p>
L’histoire des luttes des peuples démontre avec force
cette vérité essentielle que l’oppression étrangère peut freiner
ou retarder pour un certain temps l’évolution d’un peuple,
mais ne peut l’empêcher de réaliser ses aspirations légitimes à
savoir la conquête de la liberté, de l’unité et du progrès social,
si ce peuple est décidé à lutter jusqu’au bout avec fermeté et
héroïsme.<p>
C’est la tache qui nous incombe ! En ce moment crucial,
il est inconcevable, que les forces occupantes nous dictent
en vertu de leur conception du réalisme, la ligne de conduite
à suivre. Notre rôle est de les dénoncer avec une conviction
toute particulière. Assurons notre respect, ne le quémandons
pas; c’est la seule et unique façon d’avoir des dirigeants raisonnables,
respectables et respectés, choisis par le peuple
pour les placer à la tête de notre pays.
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