Haiti Liberte
Member Log in |
|
|
Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Vol. 4 No. 34 • Du 9 au 15 mars 2011 |
Face à l’Histoire! |
Berthony Dupont |
|
|
EDITORIAL |
Le présent d’un pays ne peut pas être dissocié de son passé
vu que l’existence d’une nation ne peut être autre qu’une
accumulation continue de faits historiques, appelés à toujours
marquer de leurs empreintes toute l’évolution de ce pays.<P>
Il y a de cela deux années, le commissaire Bill Clinton,
se présentant en redresseur de tort et promettant un avenir
rapidement meilleur au peuple haïtien, avait fait une déclaration
fracassante et arrogante en osant nous demander d’: « Oublier
le passé pour regarder le futur». Ainsi : «Votre avenir
sera bien meilleur », affi rmait-il. Malheureusement, personne,
parmi les gens les mieux placés, ne lui avait rendu la monnaie
de sa pièce en lui faisant la leçon, à savoir que les expériences
du passé d’un peuple ne doivent jamais être ignorées encore
moins être oubliées.<p>
En effet, le 28 novembre 2010 dernier, deux élections présidentielles
ont eu lieu, l’une en Haiti et l’autre en Côte d’Ivoire.
Deux élections sous la houlette de la Communauté internationale,
soit le consortium Etats-Unis, France et Canada. Deux
élections semblables qui illustrent grandement le rôle politique,
colonial et dominant des pays impérialistes sur les pays pauvres.
On pourrait même dire que le laboratoire impérial a utilisé
la même partition pour les deux pays, vu qu’ils sont tous deux
sous le fer d’une occupation militaire des Nations Unies.<p>
Les événements tragiques qui se déroulent actuellement
dans ce pays frère, la Côte d’Ivoire, méritent que le peuple haïtien
tire les conséquences et les enseignements qui s’imposent
de façon à mieux connaître le visage de l’impérialisme qui
continue à le menacer. Dorénavant le peuple haïtien devrait
s’engager à méditer sur ces tactiques, ces méthodes et ces procédés
qui pendant si longtemps ont cherché et cherchent encore
à jeter la confusion et semer la discorde parmi les peuples.<p>
Comment interpréter les derniers événements qui bouleversent
encore la Côte d’Ivoire jusqu’à provoquer une situation
anormale et chaotique dans le pays, du seul fait que les pays
impérialistes ont choisi qui devrait être président en faisant
fi de la Constitution du pays et de tout son passé historique
lorsqu’ils veulent imposer un ressortissant étranger, un ancien
Haut fonctionnaire de l’ex-Haute Volta, le Burkinabè Alassane
Dramane Ouattara pour être président de la Côte d’ivoire.<p>
Ouattara fut un jour recruté, en tant que citoyen voltaïque,
au poste d’économiste principal au Fonds monétaire
international (FMI) en avril 1968. Comment est-il alors devenu
Ivoirien ? A ce jour, il n’existe en effet aucune trace
d’un quelconque décret de naturalisation d’Alassane Dramane
Ouattara dans les archives nationales ivoiriennes. L’intéressé
lui-même par ailleurs, à ce jour, n’a pas encore été
à même de produire un tel document. Le 2 décembre 2010,
Alassane Ouattara était annoncé, selon les résultats provisoires,
vainqueur de l’élection présidentielle ivoirienne avec
54,1 % des voix par la Commission électorale indépendante
(CEI). Or, la CEI n’est pas habilitée à prononcer des résultats
défi nitifs, rôle qui revient au Conseil constitutionnel. Ce
même jour, le Conseil constitutionnel a invalidé ces résultats
et proclamé le président sortant réélu avec 51,45 % des suffrages.<p>
Balayant d’un revers de main l’intervention du Conseil
Constitutionnel Ivoirien, Catherine Ashton, représentante
de l’Union européenne, et le secrétaire général de l’ONU, Ban
Ki-moon, ont considéré pour leur part que le vainqueur de
l’élection était Alassane Ouattara, même cas de fi gure pour
Haiti. Les présidents français Nicolas Sarkozy et américain
Barack Obama se rallient pour porter Gbagbo à s’incliner
face aux diktats de l’international. La presse occidentale
s’est jetée dans la mêlée avec un appétit féroce pour diaboliser
Gbagbo tout en innocentant le candidat impérial.
Cette réalité démontre avec force conviction comment de
nos jours, les pays pauvres sont piégés par l’extérieur. Au
lieu de résoudre leur crise, ils ne font que l’empirer en utilisant
leur infl uence et leur puissance.<p>
C’est dans ce même genre de climat politique, qu’une
atmosphère confuse et tendue règne en Haiti, donnant lieu
à un brouhaha compliqué et contradictoire, mettant en évidence
l’importance du rôle des puissances impérialistes dans
notre pays. Elles ont accouché de ce mardi-gras électoral que
la Communauté Internationale veut nous imposer afi n de
mettre au pouvoir soit Michel Martelly le candidat des Etats-
Unis, soit Mirlande Manigat le candidat de la France.
Aucun peuple au monde ne s’est jamais trouvé face à
une situation aussi humiliante. Dans ces conditions, quoi
de mieux que de faire vibrer les cordes sensibles de notre
patriotisme pour défendre notre indépendance et notre souveraineté,
les biens les plus précieux d’un peuple.<p>
A ce stade, face au cynisme conjugué des forces réactionnaires
et coloniales, ne sommes-nous pas face à l’Histoire
? Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Nous
pouvons éviter, si nous le voulons, cet effondrement spectaculaire
du corps national qu’on veut nous infl iger.<p>
Aux partis politiques et organisations progressistes qui
se réclament d’oeuvrer pour un projet populaire tels le Parti
Populaire National (PPN), le Parti Fanmi Lavalas, Korega,
Skanp, Papda, Sofa, Garr, Modep, Batay Ouvriye, Antèn
Ouvriye et tous les autres qui se sentent concernés, nous demandons
si le moment n’est pas venu de mettre de coté nos
différends sinon nos divergences pour rejoindre une grande
mobilisation visant au Boycott de la mascarade du 20 mars.<p>
Nous espérons que ces partis et ces organisations voudront
bien répondre à notre appel de façon urgente.
Ce ne peut être qu’un pas en avant très net vers la cristallisation
d’une opposition de gauche cohérente à toute forme
de pouvoir issu d’élections frauduleuses et anti-populaires
que préparent les puissances impérialistes pour notre pays.
|
|
|
|
|
|