Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 4 No. 36 • Du 23 au 29 mars 2011 |
Douloureuse échéance, mais la lutte continue! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Tout a été fait, manipulations, interventions et manoeuvres
de la Communauté internationale pour étouffer et écraser
la capacité créatrice du peuple haïtien afi n de le rendre politiquement
et socialement impotent.<p>
Tout a été fait pour primer le dévergondage, priver le
peuple de sa personnalité, de ses coutumes et de ses moeurs,
dans le but de le transformer en un étranger sinon en un esclave
sur sa propre terre. Car nul n’ignore que, au-delà des
arguments avancés, les classes dominantes internationales et
locales n’ont éventuellement qu’un seul objectif : enfoncer davantage
le peuple haïtien dans les ténèbres de la longue nuit
coloniale.<p>
Ainsi l’événement né du retour d’Aristide, n’est autre
qu’une grande victoire à l’encontre de tous les pays impérialistes.
Cette victoire nous a fait revivre notre fi erté et
notre dignité de peuple qui avait combattu le colonialisme et
l’esclavage. En effet, l’épopée du retour du 18 mars 2011
peut être sans doute comparée à celle du 24 mars 1802, lors
de l’évacuation du fort de la Crête à Pierrot par les soldats
de Dessalines, car Aristide a réussi à s’échapper sans aucune
condition de cet exil auquel l’avaient relégué les forces impériales
réactionnaires.<p>
Ce retour avant le 20 mars a levé un défi majeur, celui
de toujours nous soumettre au diktat des colons. Nous disons
Bravo aux dirigeants de l’Afrique du Sud qui ont su tenir tête
au commandeur Barack Obama et à sa clique ! Le néo-colonialisme
a été démasqué, dénoncé et combattu, son système
perfi de de domination et d’exploitation a déjà volé en éclats
dans bien des pays qui ont reconquis de haute lutte leur fi erté
et leur indépendance totale.<p>
Ainsi s’explique le discours d’Aristide au salon diplomatique
de l’aéroport Toussaint Louverture, un discours bien
huilé puisqu’il y a dénoncé les envahisseurs en l’occurrence
les pays qui nous ont exploités et appauvris, qui ne sont en
Haiti que pour la simple et bonne raison de piller systématiquement
nos richesses naturelles, afi n de nous barrer la route du
développement. Ce sont les richesses de notre sol et de notre
sous-sol qui ont permis depuis des siècles l’enrichissement et
le développement de ces puissances impérialistes.<p>
Cependant tout n’est pas perdu, vu que la lutte axée sur
une résistance sans faille ne fait que commencer ! Il nous faut
être prudents et vigilants car l’ennemi, encore présent partout
dans le pays, ne désespère pas de nous assujettir entièrement
et de façon permanente.<p>
C’est dans ce cadre que s’inscrit l’ignoble et barbare mascarade
électorale dont la douloureuse échéance arrivée deux
jours après l’heureux retour, s’est illustrée le dimanche 20
mars à travers la manifestation du néo-colonialisme soutenu
à bout de bras par des mercenaires locaux. Un exemple frappant
parmi tant d’autres: ces pays impérialistes organisant
leur mascarade de vote et l’appellent « élection » à dessein de
nommer une potiche, sorte de marionnette dont ils pourront
à volonté tirer les fi celles.<p>
Mais quand même, pour la première fois en Haiti, il n’y
a pas eu de foule, de lignes à n’en plus fi nir parce que les forces
occupantes et coloniales de la Minustah n’ont pas réussi
à conquérir, à dominer et à dompter la grande majorité des
masses populaires pour mettre en veilleuse leur esprit de lutte
et de résistance. Les bureaux de vote étaient vides et c’est
dans cette ambiance de rejet des élections qu’une poignée
de gens ont voté pour Martelly et Manigat, ignorant qu’ils
étaient en train de prolonger le chaos inéluctable dans lequel
les puissances exploiteuses ont plongé le pays. Mais en
dépit de tout, s’élève quand même l’inquiétude de ceux qui, la
main sur le coeur, se demandent ce que seront les retombées
de cette dérive ? La Communauté internationale quant à elle
trouve quand même le moyen de se sentir absolument satisfaite,
face à cette politique de décadence qui jette le désarroi et
suscite, pourquoi ne pas le dire, une profonde désillusion au
sein de toute l’opinion progressiste haïtienne.<p>
Alors, que faire? Adopter une attitude de circonstance
ou se remettre à poursuivre la lutte de libération
nationale?<p>
A ce carrefour, il faut surtout faire, et continuer à faire, ce
que l’on croit devoir faire, devant pareille circonstance : continuer
la lutte de libération nationale. Il n’est pas possible de
se taire, ni de fermer les yeux quand se déroule devant nous le
drame de ce peuple qui a vécu 5 ans dans l’indifférence de la
présidence de Préval et qui va continuer à souffrir davantage
soit avec Martelly soit avec Manigat ; l’entrant et le sortant
étant comme bonnet blanc et blanc bonnet.<p>
Dans cette phase décisive de la lutte, une politique nouvelle
nettement démarquée de l’ancienne, doit s’ébaucher. Il
n’y a qu’une seule voie possible. Que ce revers soit utilisé
comme catalyseur pour pousser la lutte des masses populaires
vers un plus grand objectif ! Une chose reste certaine : la lutte
continue !
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