Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 4 No. 37 • Du 30 mars au 5 avril 2011 |
Significations d’un retour! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Le retour d’Aristide dans le pays, jusqu’à preuve du contraire,
est le fruit des contradictions internes et externes
entre les classes dominantes nationales et internationales
qui faisaient feu de tout bois pour provoquer l’irréparable
et continuer à replonger le pays dans le chaos. En ce sens,
il ne saurait être une victoire pour l’impérialisme comme en
octobre 1994, autrement Hillary sans doute, n’aurait pas
laissé échapper un tel événement sans venir parader non
seulement pour accompagner Aristide mais pour s’assurer
du contrôle de tout comme l’avait fait le secrétaire Warren
Christopher sous la présidence de Bill Clinton.<p>
Tout comme la Minustah, elle n’aurait pas été indifférente
à cette fête, vu que c’est elle qui aurait eu la charge
de sécurité de l’ancien président.
De même, ce retour d’exil n’est pas non plus une victoire
pour le camp d’Inité que dirige René Préval, puisque
ce dernier n’avait pas, de bon gré, autorisé Aristide à rentrer
dans le pays mais l’avait fait juste pour porter un coup
aux forces occupantes. Préval a également manifesté sa
mauvaise humeur en décorant l’ancien employé de l’OEA
en Haiti le brésilien Seitenfus qui avait eu le mâle courage
de dénoncer son employeur.<p>
Certes, tout cela il faut le dire, Préval ne l’a pas fait
parce qu’il est en porte-à- faux ou même en désaccord avec
l’International mais pour la simple et bonne raison qu’on
a enlevé de la course électorale son poulain candidat Jude
Célestin pour le remplacer par celui des Etats-Unis, l’enfant
chéri de Bill Clinton : Michel « Sweet Micky » Martelly.<p>
Cependant même quand les Etats-Unis, le chef de fi le
de la Communauté Internationale supportent Martelly, la
rentrée d’Aristide a en quelque sorte changé la donne. Premièrement,
la fête du 20 mars n’a pas été à la hauteur de
ce qu’on espérait vu que bon nombre de gens sont restés
chez eux, du seul fait de la présence du dirigeant Lavalas
sur le sol national. Et jusqu’à maintenant il est encore
possible que Préval continue de manipuler le Conseil électoral
Provisoire pour ne pas avoir à remettre l’écharpe présidentielle
à son tombeur Sweet Micky.<p>
En outre, il y a une autre dynamique en jeu qui
pourrait obliger les forces occupantes à penser deux fois
avant de faire leur nomination. Il se pourrait bien qu’elles
s’appliquent à jauger qui de Mme Manigat ou de Martelly
serait à même de mieux remplir la sale besogne de continuer
à tenir le pays en échec, sans aucun obstacle afi n
de leur permettre d’appliquer le plan néolibéral et de plus
exploiter légalement toutes les ressources du pays.<p>
Dans ce contexte, ne sont elles pas en train d’étudier
toutes les conséquences à miser sur l’un ou l’autre de ces
deux potiches ? Qui des deux pourra accomplir le boulot
sans jamais créer de dérapage pouvant occasionner que
le pouvoir échappe à leur contrôle ? Qui des deux larrons
aura la capacité de tenir le pouvoir face au rouleau compresseur
du mouvement populaire, inorganisé certes, mais
représentant quand même un danger, un défi pour le tout
nouveau régime ?<p>
Voila pourquoi, les résultats de la mascarade électorale
du 20 mars sont tenus dans une sorte d’ambiance singulièrement
hermétique partagée seulement entre le CEP et
l’internationale pour ne rien laisser fi ltrer afi n de ne pas
déranger leur complot.<p>
En revanche, il est important que se développe, sans
acrimonie, sans complaisance, le débat politique sur la
portée et les risques de dérive du processus ainsi engagé
par les forces occupantes. Il ne faudra pas s’étonner que
s’accumulent des échecs et que nous puissions en profiter
pour l’avancement de la lutte, à condition que les
masses populaires aient l’intelligence de s’organiser dans
la clarté des options et des objectifs révolutionnaires non
pas d’individus ralliés à la lutte par opportunisme mais par
conviction politique et devoir de citoyen honnête.<p>
Pour mettre en déroute le projet de l’impérialisme autour
d’un gouvernement soit avec Martelly soit avec Mme
Manigat, les forces et organisations progressistes doivent
coûte que coûte lutter et cette lutte ne peut, ni ne doit
refl éter un homme ou un clan bien déterminé mais bien
l’option d’une nation unie et solidaire, mobilisée autour de
dirigeants conséquents dont la volonté s’est trempée au
feu d’une lutte dure et implacable contre les envahisseurs
internationaux.<p>
Dans tout cela, une chose est certaine. En regard de
tout ce qui se concocte actuellement, le pays pourrait retomber
dans des régimes rétrogrades macoutiques, féodaux,
corrompus, néo-coloniaux, sanguinaires, si nous
n’arrivons pas à utiliser ce prochain régime comme catalyseur
d’unité au sein des forces progressistes, seul moyen
pouvant nous aider à établir le changement total capital
tant souhaité par le peuple haïtien. Prenons la Communauté
internationale à son propre piège ! Ce combat est
celui des peuples exploités comme il est le nôtre et nous
pouvons le mener jusqu’à ce que disparaissent de la scène
nationale de dangereux comparses du genre Préval, Bellerive,
Martelly, Manigat et toute la clique des vendeurs
de patrie.
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