Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 4 No. 38 • Du 6 au 12 avril 2011 |
Vers quelle aventure ? |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
On s’y attendait bien. La Communauté internationale
a fait son choix pour le 56e président de la République
d’Haïti. Les nouveaux colons ont, en effet, fi ni
par réaliser que la néo-duvaliériste Mirlande Manigat
n’a pas la fougue ni les capacités, en d’autres termes,
elle n’a pas l’étoffe idéale pour accomplir de façon conforme
et à la lettre ce que les puissances colonialistes
veulent faire d’Haiti et du peuple haïtien en particulier.
C’est dans cette optique qu’ils ont pris l’ultime décision
d’imposer leur agent, ancien allié du Jean-Claudisme, le
nommé Michel « sweet Micky » Martelly comme nouveau
chef d’Etat.<p>
Cet acte de banditisme de la Communauté Internationale
revêt un message clair. C’est une option catégorique
pour la violence et la répression, ce pour continuer
le système de domination et d’exploitation. Une
politique rétrograde et machiavélique qui a déjà conduit
notre pays à la banqueroute dans tous les domaines de
la vie politique, économique et sociale. Tout cela rentre
nécessairement dans le cadre logique de parachever la
série de coup d’état commencée le 30 septembre1991,
visant à écarter à jamais les masses populaires de la
scène politique nationale.<p>
Et ce n’est sans doute pas le fruit du hasard, s’ils
ont déclaré leur « Uribe haïtien » le corrompu Sweet
Micky, vainqueur de la mascarade électorale avec plus
de 67 % des voix. Calcul visant un objectif plus profond,
celui de conduire le pays à une guerre civile au sein
des masses populaires afi n que les forces occupantes
puissent en profi ter pour régner, établir du coup un terrorisme
d’Etat dans le but de légaliser et de perpétuer
cet anachronisme politique abattu sur le pays depuis le
départ des marines américains en 1934, comme l’avait
voulu Franklin Delano Roosevelt. Dans ce sens, pour
eux, il faut donc que la terreur règne en Haiti, puisque
sans elle leur régime sera impuissant.<p>
A ce stade, la véritable consigne du maître impérial,
les Etats-Unis, à l’égard des nouveaux maîtres-chanteurs
qui vont pénétrer dans l’arène politique haïtienne,
ne va être autre que : « Enrichissez-vous, placez vos
protégés, obéissez-moi ». Une fois, ces balises respectées,
ces hommes de main vont devoir bénéfi cier de tous
les privilèges nécessaires pour imposer leur volonté à la
nation, d’une part par l’usage généralisé de la terreur et
d’autre part, par l’utilisation de la question de couleur
vieux démon de la domination comme un instrument
symbolique pour mieux asseoir leur emprise. A ce carrefour,
il s’agira d’un foyer susceptible d’être attisé à
tout moment en vue de justifi er le recours à l’aventure.<p>
Visiblement, il y a des gens qui ne comprennent
rien dans tout ce qui se passe maintenant ou qui pourrait
se passer. Voilà pourquoi au lieu de pleurer, ils font
la fête, en criant victoire. Mais comment pourraient-ils,
d’ailleurs, agir autrement, quand la campagne bien orchestrée
de l’USAID a suffi samment réussi à mettre en
coupe réglée tous les secteurs de la population pour
les abreuver de honte et d’humiliation ? Bien sûr, il y a
les avocats des causes coloniales, qui ne cessent de se
rabattre sur des explications trompeuses et dangereuses
afi n de casser toute dynamique constructive au sein de
notre peuple.<p>
Rappelons également que Michel « Sweet Micky »
Martelly tout au cours de sa campagne électorale avait
fait la promesse de restaurer les Forces Armées d’Haiti
que l’ancien président Jean-Bertrand Aristide avait «démobilisées
» en 1995. Du reste, on peut le constater
au camp FAdH, n ° 7, Lambi 12, zone Grande Saline :
quelque 150 ex-militaires et jeunes recrues s’entraînent
déjà trois fois par semaine.<p>
Vers quelle aventure allons-nous donc ? Les masses
populaires auront, qu’on le veuille ou non, à faire face
au pouvoir nouvellement élu pour revendiquer leurs
droits au logement décent, au travail, à l’éducation
et à tant d’autres. A ce compte, les forces révolutionnaires,
démocratiques et patriotiques doivent continuer
à s’organiser en vue de contrecarrer les forces réactionnaires
en gestation. Nous organiser constitue assurément
l’élément essentiel pouvant aider les masses
déshérités à sortir de cette situation chaotique en leur
ouvrant les yeux et permettre à ceux qui dorment
toujours de réaliser que le danger est déjà parmi eux.
Toutefois, il faut qu’il soit bien clair qu’il ne s’agit pas
d’une situation désespérée pouvant susciter scepticisme
quant à la possibilité de combattre les forces réactionnaires
et de prendre en main les destinées de la nation.
Non !<p>
Aussi pouvons-nous crier de toutes nos forces :
Vive la lutte du peuple haïtien ! A bas toutes élections
illégales ! A bas tout président illégal et corrompu!
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