Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 4 No. 43 • Du 11 mai au 17 mai 2011 |
Dérive sans issue de la présidence et
de l’Etat haïtiens ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Le prochain valet des pays impérialistes en la personne
de Joseph Michel Martelly qui succédera à Préval dans
sa politique de vente du pays, sera installé en tant que
président d’Haiti par la Communauté Internationale le samedi
14 mai prochain. Cela signifie que la date du 7 février,
jour historique rappelant la fin des échos sinistres de la
dictature duvaliériste est sans nul doute jetée aux oubliettes
et poubelles de l’histoire, puisqu’elle rappelle de trop
mauvais souvenirs aux deux ailes des classes dominantes
du pays, quand leur chef fut obligé de prendre la fuite,
suite à un soulèvement populaire.<p>
Cette dérive semble avoir pris de court beaucoup de
compatriotes. Une réalité qui à ce point a paru inconcevable,
mauvaise fortune contre laquelle l’opinion a dû se
résigner et se faire à ce délire qui sied si mal sur notre
histoire. Justement, cette dérive nous laisse avec de la
honte et parfois même du découragement en voyant que
la présidence de notre patrie bien-aimée va être souillée à
ce point lors de cette investiture. Une présidence réduite
à sa plus vile expression, elle n’aura aucune importance,
vu que la personnalité qui sera placée à ce poste jadis
combien important n’a pas les qualités morales requises
voire le sens de la responsabilité sans recourir à la drogue.<p>
De toute façon, qu’à cela ne tienne. Nous nous armons
de courage pour retroussons nos manches dans le
but de continuer le combat. En fait, même quand la réalité
peut paraître affreuse en ce qui a trait à l’image du
pays, en un sens, cet affront à la pudeur devrait bien
servir à fouetter notre orgueil et servir de catalyseur aux
forces démocratiques et progressistes afin de nous organiser
pour le grand coup de balai social dans le pays.<p>
Bien que cette honte et cette humiliation nous
touchent tous comme citoyens Haïtiens, les classes dominantes
et leurs alliés de l’empire en portent la responsabilité
entière. Quoi qu’il en soit, ce n’est point le peuple
haïtien en son entier qui s’était déplacé pour aller voter
Martelly et le mettre au pouvoir. Ce sont les grandes puissances
coloniales, exploiteuses, ces forces impérialistes
ci-devant esclavagistes qui nous ont préparé ce cocktail,
ce breuvage amer fait du duvaliérisme et du jean-claudisme
afin de nous rabaisser, nous assujettir davantage.<p>
Le cas d’Haiti est un complot de longue date concocté
en laboratoire et pour l’exécution duquel Sweet Micky a
été sélectionné, formé et préparé. Certes, c’est l’employeur,
le même patron qui avait employé Toto Constant, Chamblain
et Guy Philippe qui a fomenté ce coup de maître. Ils
l’ont manigancé du fait bien sûr qu’ils avaient perdu le
contrôle du pays suite à l’effervescence des masses populaires
après le mouvement de 1986. Le couronnement de
cette explosion populaire fut les élections de Décembre
1990, où par un vote massif, les masses ont pris la direction
du pays vers le changement en éliminant de la scène
politique les deux candidats de l’impérialisme : Marc Bazin
et Roger Lafontant. C’est ce qui explique d’ailleurs les
deux derniers coups d’état sanglants contre les masses
populaires pour effacer ces dernières de la scène politique
et briser tous les ressorts de résistance des classes dominées.<p>
Aidées par la honteuse trahison de Préval, lui qui
a su profiter du mouvement populaire lors des élections
de 2006, les forces réactionnaires ont réussi à exclure
les masses, les empêchant sans encombre de participer
aux élections. C’est dans ce contexte qu’ont eu lieu les
dernières mascarades électorales.<p>
A ce stade, les forces impérialistes ont redonné le
pouvoir aux réactionnaires afin de ramener le pays au
statu quo ante. En réalité c’est l’opposition aux masses
populaires haïtiennes qui a repris le pouvoir avec Martelly
comme d’ailleurs l’avait si bien signalé Edmond Mulet :
<i>« un président démocratiquement élu issu de l’opposition
prendra pour la première fois le pouvoir »</i><p>
Il ne faut cependant pas se leurrer, les impérialistes
vont tout au début aider Martelly à masquer la réalité
grâce à quelques tours de passe-passe pour donner une
impression de début de changement. Mais c’est le contraire
qu’on verra. L’homme ne sera qu’un vil instrument,
un zélé serviteur des plans de l’empire, une personne
placée seulement pour exécuter des diktats, un sale pion
qu’on laissera tomber, sa mission terminée. Il sera comme
un perroquet répétant à satiété les leçons du FMI et
de la Banque Mondiale. Pendant sa campagne électorale,
il prétendait fustiger l’«ancien système», mais c’est bien
avec qu’il va gouverner puisqu’en ayant toujours fait partie.<p>
Nous qui défendons cette classe sociale qui aura à
subir les intempéries et violences politiques d’un régime
Martelly, notre seule chance est de nous tenir aux côtés
des masses, de les organiser, de façon à lutter de pied
ferme contre tout retour fou à l’avant- février 86. nina
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