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Vol. 4 No. 45 • Du 25 mai au 30 mai 2011
Les nouveaux bâtisseurs d’un triste Eldorado
Berthony Dupont

 
 
EDITORIAL
La présence de Sweet Micky à la présidence d’Haiti va certainement inaugurer une politique en trompe-l’oeil allant hélas dans le sens souhaité par les forces impériales afi n de leur faciliter la tâche d’appliquer leur politique néolibérale. Ce dénouement était certes attendu, puisque ce n’est pas d’aujourd’hui que ces forces exploiteuses travaillant pour les banques internationales veulent mettre à genoux le peuple afi n de rendre l’économie du pays totalement inféodée à l’impérialisme international.<p> Il semblerait que Michel Joseph Martelly vient de convoquer la 49e législature en Assemblée extraordinaire, en vue de la ratifi cation de son premier ministre. Une séance qui ne sera pas diffi cile à réaliser vu que les forces obscures qui dirigent le pays ont déjà planifi é leur accord. C’est dans l’optique de ne pas entraver ce nouveau pion que René Préval exhorte ses pairs de l’Inité à faire table rase afi n d’« accompagner positivement » le nouveau chef de l’Etat imposé par les forces occupantes dans la formation de son gouvernement.<p>En effet, l’un des bâtisseurs du prochain plan économique de ce gouvernement ne sera autre qu’un certain Daniel Gérard Rouzier, d’ailleurs depuis belle lurette partisan ultra conservateur du plan néolibéral. Elève d’un certain ministre de l’Economie et des Finances en 1986, Lesly Delatour, il est grandement supporté par ses frères de classe de la bourgeoisie en l’occurrence le président de la Chambre de Commerce et de l’Industrie d’Haïti Hervé Denis et par Frantz Liautaud, le président de la Chambre de Commerce Canado Haïtienne. Ces nouveaux bâtisseurs, avec du chômage, un système de pillage, un endettement massif, une industrie d’assemblage léthargique, vont faire d’Haiti l’enfant chérie du Fonds Monétaire international.<p>Avec Martelly et Rouzier, la bourgeoisie va profi ter du désespoir national pour se procurer beaucoup plus d’argent et le pays se sera transformé en une immense maquiladora où les ouvriers seront embauchés avec des salaires de misère. Cette exploitation de la main d’oeuvre haïtienne aura nécessairement besoin d’une force répressive sans doute strictement organisée et professionnelle pour défendre les intérêts des grands industriels étrangers. Voilà pourquoi Martelly s’attèle déjà à ce qu’une nouvelle armée soit mise sur pied illico.<p>La mesure que vient de prendre le maire de Delmas, allié farouche de Sweet Micky, à savoir réprimer les victimes du tremblement de terre logeant sur la place de Delmas rentre catégoriquement dans ce plan de balise. Ce n’est pas leur problème de se demander où vont dormir les gens, mais leur souci premier reste la propreté de la place, sans doute pour recevoir les prochains touristes que Bill Clinton veut amener à visiter son laquais-président au palais national.<p>Pour compléter le tableau qu’offre la vie politique, il nous faut absolument souligner ce fait ignoble. Tout récemment sur la plupart des murs du pays on pouvait lire des épithètes injurieuses adressées par les masses populaires au chef civil de la Minustah, Edmond Mulet pour lui signifi er leur mécontentement, le reprochant d’avoir violé les droits des nationaux haïtiens. Pourtant à l’annonce de son départ, puisqu’il est en fi n de mission, au lieu de continuer sur la lancée populaire à l’endroit du colon, un groupe de journalistes portant le nom de SOS journaliste sous la direction de Guyler C. Delva, n’a trouvé autre chose à faire que d’organiser une soirée pour non seulement saluer le départ de Mulet mais également honorer le chef civil de l’occupation, le remerciant d’avoir insulté la conscience nationale.<p>Voilà à quelle enseigne nous sommes actuellement logés avec une classe d’hommes tout à fait conditionnés par la mentalité coloniale, habitués à trafi quer l’honneur Dessalinien. Tout cela, pour fi nalement amarrer le pays aux basques de l’occupation, l’éloignant ainsi de toute base d’indépendance nationale.
 
 
 
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