Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 4 No. 47 • Du 8er au 14 Juin 2011 |
Une triste image ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Bien avant l’investiture du 14 mai, la Communauté internationale
par la filière de Ban Ki-moon et également de
son représentant d’alors en Haiti, Edmond Mulet, chef civil
de la force d’occupation Minustah, militait déjà pour un quelconque
amendement de la Constitution de 1987 qu’avait
entamé le président René G Préval. Ainsi, après avoir imposé
le chanteur Michel Martelly en tant que successeur de
Préval pour continuer à appliquer la politique bourgeoise de
mercenariat et de parias, Mulet avait triomphalement ordonné
« que le nouveau président élu et son gouvernement
entérinent un ensemble de reformes constitutionnelles déjà
approuvées par le président sortant ». En réalité, quelle a été
la teneur de ces réformes qui avaient valu toute cette campagne
de mobilisation internationale ?<p>
Au fil du rendez vous discret de l’internationale avec ses
subalternes, on aurait pu penser à une révision constitutionnelle
qui aurait tout d’abord pour but d’améliorer la Constitution
dans l’intérêt général et, en particulier, le fonctionnement
à long terme d’un Etat de droit discipliné et bien charpenté.
Mais pourtant c’est à tout le contraire qu’on assiste, vu les
tractations et les basses manoeuvres auxquelles des secteurs
politiques concernés se sont livrés sans se gêner ; ce qui porte
à comprendre que tout ce chassé-croisé était pour définir qui
d’entre eux serait le plus apte à avoir le contrôle du pouvoir
politique. Alors, dans ce sens, cet amendement une fois mise
en place ne viendrait que viser à la facilitation des intérêts
mesquins, immédiats ou personnels pour le régime à venir.<p>
Véritable jeu de coquins. Préval, au terme de son mandat,
a choisi de porter un mauvais coup à son successeur, lorsqu’il
a choisi de ne pas publier le texte amendé mais de préférence
celui qu’il avait envoyé au Parlement aux fins nécessaires
d’amendement ? En vérité, cette question d’amendement de
la Constitution est la goutte d’eau qui a fait renverser le vase
et ouvrant par ainsi la voie pour une suite de révélations
et de rebondissements qui ont pris la dimension d’un des
plus grands scandales politiques dans le pays après ceux des
élections mascarades, frauduleuses et truquées de la Communauté
Internationale du 28 novembre dernier.<p>
La question à se poser maintenant est pourquoi les présidents
des deux chambres avaient tant misé sur la publication
du texte amendé dans Le Moniteur au point qu’ils ont fait
de lui une condition sine qua non pour démarrer le processus
de ratification du premier ministre désigné Daniel Gérard
Rouzier ?<p>
Pourtant au lieu de publier le second texte qui devrait
paraître pour l’authentique, l’équipe de Michel Martelly l’a
rejeté en faisant comprendre qu’il a trouvé plus d’erreurs
dans le document <i>« authentique »</i> que dans celui publié auparavant.
Et selon Martelly <i>«...il y a des erreurs que vous
pouvez juger sans gravité, mais que nous jugeons grave,
par exemple : où vous devez avoir une majorité absolue
pour choisir le Premier Ministre, le mot absolu a disparu.
Cela veut dire que si j’avais publié ce texte, sans me rendre
compte de se cafouillage, aujourd’hui, un parti qui n’a pas
la majorité absolue aurait eu le droit de choisir le Premier
Ministre, parce que le mot absolu n’est plus là. Ça ne ressemble
pas à une erreur, mais plutôt à un coup… »</i><p>
Par ailleurs comment se fait-il que Sorel Jacinthe, le Président
de la chambre des députés et le Sénateur Jean Rodolphe
Joazile, celui du Sénat veulent coûte que coûte que
Martelly publie dans le moniteur le document communément
appelé «texte authentique». Une préoccupation qui semble
toutefois n’avoir plus sa raison d’être si la Constitution de
1987 est remise en vigueur par l’arrêté présidentiel du 3 juin.
Or, tel semble n’être pas le cas, du fait que Martelly par
ce décret, reconnaît la non conformité des amendements
constitutionnels publiés, semble de fait, annuler la version «
falsifiée » de la Constitution amendée mais de fait ouvre la
voie à la publication prochaine du texte authentique.<p>
Dans ce sens quel président va signer ce texte, Préval ou
Martelly ? Selon le bâtonnier Gervais Charles proche de Martelly
« L’amendement constitutionnel « authentique » sera
incessamment publié »
Intéressant ! Mais en aucune circonstance Préval ne
peut revenir pour signer aucun document. En fait, le document
corrigé sera sans doute authentifié par la signature
du président actuel, ce qui voudra dire logiquement et légalement
que c’est sous la présidence de Martelly que la
Constitution a été amendée, alors que selon l’article 284.2
« en aucun cas, le Président sous le gouvernement de qui
l’amendement a eu lieu ne peut bénéficier des avantages qui
en découlent ».<p>
Quel cafouillage ! A ce stade, les deux secteurs pro-impérialistes
venus d’un pouvoir illégal ne font que tergiverser
dans des marchandages politiques concernant cette question
de Constitution qui d’ailleurs comme toutes les autres
institutions ou symboles du pays n’ont aucune valeur réelle
tellement elles ont été piétinées par les bottes coloniales.
Même quand la Constitution de 1987 avait été préparée par
la bourgeoisie contre les masses populaires, il est de toute
façon certain que le peuple doit la protéger. Alors, pour ne
pas s’en empêtrer la seule et unique solution juridique possible
c’est l’annulation complète de l’amendement. Là il n’ y
aura de place pour aucun replâtrage, quelque soit sa nature
et son issue.
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