Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Le vrai visage du pouvoir ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Il est un fait certain que les grands événements qui peuvent
entraîner un pays vers un changement progressiste
n’arrivent pas souvent. Pourtant un malheur, du reste qui
peut en un clin d’oeil tout détruire, n’arrive jamais seul !<p>
Aurait-on jamais cru, justement, qu’après la catastrophe
du 12 janvier 2010 qui a terriblement dévasté Haiti, de Pétion-
Ville à Jacmel, transformant ces villes en de vastes étendues
de désolation, une autre calamité allait en quelques mois
plus tard frapper aussi mortellement le peuple haïtien ? Nous
faisons allusion à l’épidémie de choléra, amenée par les forces
d’occupation sans doute pour continuer à décimer les masses
populaires.<p>
Qui aurait pensé qu’après l’épisode politique le plus grave
de l’histoire d’Haiti, la honteuse et indéhiscente présidence
de René Préval, la Communauté internationale pouvait aller
jusqu’à nous imposer un plaisantin du nom de Joseph Michel
Martelly pour lui succéder dans la sale et vile besogne de liquidation
et de sabotage du pays ?<p>
En vérité, les objectifs de tous ceux qui prétendent
aujourd’hui venir au secours du pays sous le couvert des
Nations-Unies paraissent de plus en plus clairs. Si le meilleur
indicateur de la santé politique d’un pays est la confiance
dans les dirigeants et dans les institutions, nous pouvons dire
que depuis le coup d’état de 2004, les dirigeants que la Communauté
internationale continue de nous imposer sont soit
des agents déstabilisateurs, des ivrognes ou des drogués, ou
tout simplement des sous-hommes qu’on devrait destituer
pour incompétence, corruption, et déséquilibre mental. N’estce
pas ce qu’avait fait le Parlement équatorien à l’endroit de
«el loco», le fou, l’ancien chanteur Abdala Bucaram, l’allié
des Etats-Unis que ces derniers avaient oeuvré pour en faire
un président ? Or, connaissant qu’un empire n’a pas d’allié
et qu’il n’a que des vassaux, il se trouve que nos parlementaires,
logés à la même enseigne que Martelly, viennent de le
démontrer dans cette toute récente déclaration du groupe des
16 sénateurs qui, sans gêne aucune, ne manifestent aucun
signe de désaccord à la reconduction éventuelle de la CIRH et
à la réorientation du mandat de la Minustah, deux institutions
essentielles du programme économique néolibéral.<p>
Dans ce cas, nous n’avons pas alors à nous étonner des
échecs accumulés quand la direction des affaires du pays est
aux mains de gens pareils. N’est-il pas de notoriété publique
que c’est l’ancien président des Etats-Unis, le racketteur
Bill Clinton, l’époux de l’actuelle Secrétaire d’Etat de Barack
Obama, qui dirige les destinées de notre patrie ? Donc, ce n’est
pas sans raison que Clinton, voulant disposer de pions sûrs à
Port-au-Prince dans la Commission intérimaire de reconstruction
d’Haiti (CIRH), a choisi pour Premier ministre éventuel
– à défaut du vassal Bellerive – un autre élément du sérail,
expérimenté sans doute, en la personne de son chef de cabinet
en Haiti, Garry Conille. A ce stade, il est tout à fait aisé de se
faire une claire idée du vrai visage que se fera le régime actuel
: une mafia qui ne demande pas mieux que de s’acoquiner
aux exigences de l’impérialisme. Des mercenaires, technocrates
professionnels animés par un idéal commun : s’assurer
du contrôle politique et préserver leurs intérêts économiques.<p>
Un jour, Bill Clinton, si jamais il devait lui rester encore
un tantinet d’honnêteté, devrait dire tout comme l’avait fait
avant lui le général Smedley Butler <i>« j’ai passé le plus clair
de mon temps comme homme de main de haut niveau au
service du grand capital, de Wall Street et des banquiers.
Bref, j’ai été un racketteur à la solde du Capitalisme…J’ai
contribué à faire d’Haiti un lieu décent pour que les hommes
de la National City Bank viennent y faire des affaires »<i><p>
De telles opérations menées, hier par le rançonneur Butler,
aujourd’hui par le racketteur Clinton, et qui ne correspondent
qu’aux impératifs stratégiques des Etats-Unis, sont simplement
inacceptables et inadmissibles. Le ménage à trois entre
Clinton, Martelly et Conille va être un précédent capable non
seulement de déshonorer la démocratie mais certainement
aussi nous marquera à coup sûr pour la vie, surtout dans un
pays où les enseignants et les professionnels de la santé ne
sont pas payés. Le peuple est las d’une corruption enkystée
dans le pouvoir politique, bancaire, judiciaire, législatif et qui
le maintient dans la pauvreté et la misère. La manifestation
de colère des habitants de la commune de l’Estère en est une
preuve palpable.<p>
A vouloir crier plus fort que son maître, il est arrivé à
Martelly ce qui devait lui arriver : n’être qu’un pantin, une
caricature de président, une façade à l’exemple d’un Boniface
Alexandre, alors que Conille – pareil à Bellerive – jouera le
rôle d’un Gérard Latortue, cet autre vil élément instrumentalisé
aux fins de reconquête coloniale et d’asservissement des
peuples par un impérialisme de plus en plus brutal et immoral,
comme c’est le cas en Libye.<p>
L’impérialisme, en se démasquant une fois de plus, nous
a permis de voir dans toute sa hideur le visage du pouvoir en
place. Ce sont les Nations unies à la solde des Etats-Unis, par
procuration, qui imposent carrément leur choix. En proposant/
imposant Conille, elles viennent de confirmer avec cynisme et
agressivité leur véritable nature nous permettant ainsi de démasquer
leurs réels objectifs.<p>
Leurs basses manoeuvres ne sont qu’un expédient pour
légaliser l’exploitation et l’oppression des masses. Aucun progressiste
ne doit prendre la responsabilité de cautionner ces
démarches. Combattre ce gouvernement jumelé dès le départ
à la CIRH, est une question de vie ou de mort. Pour restaurer
la dignité du peuple haïtien, nous ne pouvons choisir que la
vie. L’histoire nous a d’ailleurs appris que tout vrai changement
pour les peuples opprimés passe par la violence et que
toute liberté a son prix. A nous progressistes de décider !
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