Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 5, No. 22 • Du 14 au 20 Décembre 2011 |
Une solidarité de reconquête coloniale ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Le vendredi 9 décembre dernier, l’ambassadeur américain en Haiti Kenneth Merten, a prononcé un discours à son domicile en l’honneur des membres de la Chambre de Commerce Américaine en Haiti (AmCham). Dans ce discours, il a souligné que « l'Amcham a, depuis ses débuts en 1980, toujours soutenu avec succès les marchés privés, les investissements, l'échange commercial entre Haiti et les Etats-Unis, et tout ceci dans un cadre de responsabilité sociale et d'éthiques » Mais l’ambassadeur a omis de préciser que, depuis lors, Haiti ne fait que reculer au lieu d’avancer vers le développement et le progrès. Le mépris social, c’est bien le mot qui qualifie le mieux l’action des Etats-Unis à l’égard d’Haiti. On peut catégoriquement dire que depuis ces transactions le pays va de mal en pis approchant dangereusement le néant.<p>
Certes, depuis les années 70, Haiti se trouve placée au cœur d’un vaste et immense projet du capital international, le cartel des grands pays industrialisés. Et si actuellement Haiti est dans cet état, c’est grâce au complot du plan américain planifié bien avant 1980 à l’Initiative du Bassin des Caraïbes (CBI) de Ronald Reagan dans le Document de Santa Fe. <p>
Dans ce document, un passage affirmait que « la nourriture est une arme dans un monde en guerre » d’où l’idée réactionnaire que les pays latinos américains devraient arrêter leur production de vivres pour désormais importer des Etats-Unis. Ce plan visait essentiellement à déstructurer l’économie paysanne des pays agricoles pour mettre en place une économie de sous-traitance. En vérité, il faut le dire, c’est le plus grand mal fait à notre agriculture de l’avoir contournée, ce qui a également détruit et ruiné notre paysannerie, force qui entre 1915 et 1934 avait héroïquement combattu l’occupation et l’asservissement impériaux des Etats-unis.<p>
La mission américaine à partir des années suivant la mort de Duvalier, a décidé de changer la vocation économique d’Haiti par l’application du projet néolibéral et depuis lors, ce fut l’invasion silencieuse de l’USAID, qui a pris en main le contrôle et la gestion du pays. Nous voyons mal dans ce cas que l’ambassadeur US vienne nous dicter que « l'investissement est la véritable clé pour rendre le peuple haïtien plus prospère, ce qui permettra à la nation en retour, d'être plus indépendante et souveraine. Les investissements créent les emplois dont Haiti a tellement besoin, et quand les gens trouvent de l'emploi, ils ont la dignité qui en découle puisqu'ils sont en mesure de subvenir aux besoins de leurs familles et détiennent la liberté de pouvoir faire leurs propres choix. Tout comme les investissements profitent non seulement au peuple haïtien, mais également à l'État haïtien en lui permettant de générer des revenus à partir des taxes perçues. Ces revenus peuvent servir à financer de meilleures écoles, de meilleurs hôpitaux, un système de transport moderne, et plus de policiers mieux équipés pour assurer la sécurité dans les rues en Haiti » Mais depuis ce laps de temps, ces investissements qu’ont-ils fait de concret pour le pays, sinon nous ruiner davantage.
Il continua « je comprends que certains Haïtiens se plaignent qu’ Haiti soit comme on l'appelle «la république des ONGs», et que d'autres également appellent au départ de la MINUSTAH. Pour que Haïti soit vraiment en mesure de prendre sa destinée en main, pour que l'Etat haïtien soit en mesure d'assumer ses responsabilités envers le peuple haïtien, il doit avoir de l'argent pour payer et entretenir une plus grande force de police ou prendre en charge les services sociaux qui sont actuellement fournis par les ONG et les Nations unies. Il n'y a pas d'autre moyen. ». <p>
Ce discours du diplomate américain est justement tenu pour honorer et encourager les projets du parc industriel à Caracol. C’est dans cette perspective que Kennett disait qu’il applaudit l'initiative prise par le Président Martelly et le Conseil Consultatif Présidentiel pour le Développement Economique et l'Investissement. <p>
A ce compte, nous pouvons affirmer que tout ce que disait Martelly en faveur de Cuba et du Venezuela à l’égard d’Haiti n’était que pure démagogies, puisque c’est contre cette politique même que les impérialistes veulent appliquer en Haiti que luttent Cuba, le Venezuela, l’Equateur et tant d’autres pays de l’Amérique latine qui étaient eux aussi visés par le plan américain pour l’Amérique latine et les Caraïbes. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la création de la Celac pour mettre en déroute le projet machiavélique des Etats-Unis en Amérique Latine et les Caraïbes. <p>
Cette politique entamée en Haiti depuis les années 80, avec les industries d’assemblage, vise à procurer à la main-d’oeuvre la nourriture nécessaire tout juste pour survivre avec un salaire de famine qui les empêche de crever. Ces ouvriers-ères ne vont recevoir aucun salaire capable de les aider à se nourrir convenablement et subvenir dignement aux besoins de leurs familles. Alors, dans ces conditions, il est difficile d’imaginer cette « victoire » pour le pays dont parle avec tant d’emphase le diplomate américain. <p>
N’en déplaise à ceux qui continuent de s’émerveiller devant l’application du programme neoliberal, ce programme qui continue la déstructuration de la paysannerie. Voilà pourquoi nous les progressistes, nous devons donc dénoncer de toutes nos forces cette politique d’aveuglement qui tend ni plus ni moins qu’à enfermer le pays dans une économie d’esclaves heureux, à qui ils pourraient couper les vivres à la moindre révolte populaire.
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