Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 5, No. 23 • Du 21 au 27 Décembre 2011 |
Y a-t-il vraiment des partis politiques en Haiti ? |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
La dictature duvaliériste avait fait sans doute feu de tout bois pour chasser et assassiner en son temps les militants politiques ; mais il se trouve qu’il en restait assez pour que après le 7 février 1986, une pléiade de partis politique vînt à prendre naissance dans le pays. Toutefois à bien regarder leur mode de fonctionnement, on ne pouvait pas établir de trop grande différence entre eux. <p>
Si un parti politique se doit d’être une association organisée, rassemblant des citoyens unis par une philosophie ou une idéologie commune, avec comme objectif la conquête et l’exercice du pouvoir en vue de réparer les torts, il n’en reste pas moins qu’il devrait être une force morale. Donc, ce doit être une organisation au service d’une idée, qu’elle soit de gauche ou de droite, progressiste ou réactionnaire. Dans tous les cas, le rôle essentiel des partis politiques est de participer à la dynamique de la vie politique. Un parti est semblable à une équipe de football, où chaque personne a un travail concret à faire et dans cette équipe chacun peut conserver sa personnalité, quitte à obéir à l’obligation de respecter la règle générale : agir ensemble. En fait un parti c’est vraiment une unité, non pas cette Inité mort née de la pensée frauduleuse de l’ex-président René Garcia Préval.<p>
L’union ne fait pas toujours la force, puisque certains types d’union peuvent se révéler beaucoup plus dangereux lorsqu’ils se spécialisent et se noient dans les coups bas au lieu de songer à faire avancer la barque nationale. Ainsi, cette faiblesse à ne bien faire les choses est devenue le point fort des partis fonctionnant dans le pays, et c’est bien la réalité traditionnelle. <p>
Ce sont, selon toute vraisemblance, des partis fonctionnant sans aucun principe, avec des opportunistes ne visant simplement et seulement que des actions électoralistes. En Haiti, la majorité des partis politiques pour ne pas dire tous sont de cet acabit. C’est dans ces perspectives qu’ils deviennent pour les puissances impérialistes de véritables outils de travail, des courroies de transmission pour faire passer aisément les stratégies nécessaires au maintien de la domination impériale.<p>
Un exemple concret sur lequel nous étayer : les partis politiques en Haiti ne prennent jamais de position conjoncturelle, ne critiquent pas le régime en place. Est-ce la dictature duvaliériste qui leur a légué cette façon de faire ? Alors que par la critique, ils auraient incité le gouvernement à faire mieux. <p>
Il reste vrai que pour remonter le moral du peuple, lui donner plus de courage, plus d’enthousiasme dans la lutte, il faudrait l’aider à comprendre la situation et c’est là que le parti doit intervenir pour prendre au moment opportun des positions pour clarifier les points d’ombre de la politique du pouvoir et en faire correction. Si les masses ne connaissent pas clairement la position de leurs dirigeants, cela risque d’apporter de l’eau au moulin de l’ennemi, créant par la suite des confusions catastrophiques. Comment peut on faire avancer une lutte quand les partis politiques se fichent de ce qui se passe dans le pays, attendant seulement l’annonce des élections, et c’est alors et alors seulement qu’on entend leur voix. Autrement, on ne saurait jamais s’ils étaient dans l’opposition ou s’ils faisaient corps avec le régime en place. Drôles de partis.<p>
En Haiti, il devient honteux parfois de constater qu’aujourd’hui un compagnon de lutte peut tourner le dos à son parti pour que le surlendemain il revienne à ce moulin qu’il avait abandonné sans aucune autocritique, sans même un brin d’explication aux autres, comme si rien ne s’était passé.<p>
En définitive, c’est ce manque de sérieux, d’honnêteté et de probité des dirigeants de partis qui engendre ce laisser-aller chez les gens et surtout chez les jeunes. Les partis politiques en Haiti ne représentent même pas une pièce pour le musée, vu qu’ils ne publient rien, n’informent de rien puisqu’ils n’ont aucun programme. Tout ce qu’ils réalisent se fait autour d’un slogan ou d’un coup bas donné quelque part. <p>
La preuve est grande que nos partis, même les plus représentatifs, ne font pas leur travail de mobilisation et de conscientisation des masses ; c’est pourquoi la jeunesse ne se rend pas encore compte du danger que représente Jean-claude Duvalier dans le pays. Elle n’a pas été instruite suffisamment des méfaits commis par cette engeance perverse, parceque les partis se taisent, ne l’informent ni ne la forment. Ils ont le plus naturellement du monde, laissé mourir la mémoire. Qui pis est, la majorité de ces dirigeants de parti ont été de près ou de loin victimes de la dictature duvalieriste. Jean-Claude Duvalier circule alors que, aucun de ces partis politiques n’a pris une décision de principe contre le gouvernement en place pour le forcer à mettre in terme à l’impunité.<p>
De nos jours, l’hygiène sociale a atteint les plus bas niveaux chez nous. Comment peut-on faire confiance à un parti qui n’arrive ni à préparer ses membres, ni à les soigner pour les protéger de l’escroquerie et de la corruption qui ont définitivement élu domicile dans nos moeurs. <p>
Ce jeu des partis n’en vaut pas la chandelle ? En réalité, leurs attitudes truffées de perfidies et en attente pour la défense des intérêts monopolistes des classes dominantes, nous incitent à nous poser la question suivante : Y a-t-il vraiment de partis sérieux en Haiti ?
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