Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 5, No. 25 • Du 4 au 10 Janvier 2012 |
Une illustration objective de l’occupation du pays! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
Quel triste anniversaire, celui des 208 ans d’indépendance d’Haiti, tant les idéaux des révolutionnaires de 1804 ont été pervertis par les grandes puissances et également par des élites locales sans scrupule et sans dignité ! N’est-il pas opportun de rappeler que pour la Commémoration du Bicentenaire de notre indépendance, les puissances capitalistes ci-devant esclavagistes, avaient non seulement financé un groupe d’apatrides pour déstabiliser le gouvernement d’alors afin d’empêcher qu’Haiti célébrât sa victoire sur les forces esclavagistes mais avaient également fomenté un coup d’Etat, le 29 février 2004 dans la perspective d’en finir avec un pouvoir qui avait eu le ferme courage de réclamer de la France la restitution d’une somme astronomique qu’elle nous avait extorquée par la force, à titre d’indemnités. Et cela explique que depuis lors, le pays est occupé au point de nous emmener aujourd’hui, à constater la reproduction des tactiques qui avaient servi la colonisation du pays.<br>
Il est presque impossible de chiffrer les crimes et les dégâts immenses provoqués dans la société haïtienne, depuis cette occupation entamée par les puissances impérialistes pour être continuée sous la couverture des Nations unies brandissant l’étiquette : Mission des nations unies pour la stabilisation d’Haiti (Minustah). Nous ne pouvons pas chiffrer le nombre de personnes massacrées par la Minustah, spécialement dans les quartiers populaires comme Cité Soleil et dans d’autres endroits où regorgent la misère, la souffrance et les insalubrités. C’est un état de guerre interne qui règne depuis lors contre le peuple haïtien.<br>
Les forces d’occupation se réjouissent toujours de leurs activités répressives, des crimes crapuleux exercés par les casques bleus contre même des enfants. Ces soldats de l’Onu savent t-ils ce que représentent les enfants dans une société, l’épine dorsale de l’avenir d’un pays ! <br>
Les crimes des soldats de la Minustah n’inspirent que révulsion et révolte dans les masses populaires du pays, mais par sagesse ce brave peuple a su ne pas donner dans le panneau, préférant «mûrir son grisou dans le secret de sa nuit corporelle». Malgré que tous ces crimes soient documentés, il n’y a jamais eu un seul rapport des Nations unies pour condamner leurs sbires en Haiti. Il semblerait que la communauté internationale ferme les yeux sur les actes hautement répréhensibles commis par de nombreux casques bleus dans le pays.<br>
Au grand étonnement général, deux instances de l'ONU, le Haut-commissariat des Nations Unies pour les droits humains et le bureau des droits humains de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (Minustah) viennent de publier chacun un rapport faisant état d’actes de mauvaise conduite dont les policiers haïtiens se sont rendus coupables ces deux dernières années, mais ne disent rien sur les violentes et brutales dérives des militaires de la Minustah.<br>
Ce n’est pas à un quelconque rapport condamnant les policiers haïtiens que la Nation s’attendait, et elle ne prétendrait pas non plus que nos policiers n’ont commis aucun acte malhonnête et répressif contre le peuple, d’autant que le responsable de la Direction Départementale de l’Ouest (DDO), Michel-Ange Gédéon a reconnu que ces rapports ne sont pas une surprise, vu que les organisations de la société civile haïtienne, notamment de droits humains n'ont jamais raté une occasion pour dénoncer pareils actes.
Mais là où le bât blesse, c’est quand il n’y a et n’a jamais eu un rapport des Nations-unies dénonçant les casques bleus ! Car si nous nous mettions à comparer les actions répressives des deux forces, la Minustah sortirait gagnante. Mais comment se fait- il que ces rapports n’aient été seulement préparés que pour les policiers haïtiens ?
Quoi qu’il en soit, même quand l’occupation n’épargne personne en privant tout haïtien conséquent et conscient de sa dignité, la bourgeoisie trouve moyen malgré tout de s’en accommoder, vivant ainsi en toute quiétude dans une situation aussi malpropre que la servitude et profitant d’elle sans vergogne. <br>
Pendant que les crimes attribués à des agents de la Minustah, y compris des viols contre des petites filles et des femmes haïtiennes nous plongent dans une profonde indignation, nous n’oublions tout de même pas les stigmates soufferts par la population haïtienne du fait de l’épidémie de choléra, ressortant de l’unique responsabilité des militaires des Nations Unies. Cette épidémie a touché plus de sept mille vies et infecté un demi million de personnes. L’année dernière, quatre soldats uruguayens de la Minustah ont été dénoncés pour avoir agressé sexuellement un jeune haïtien de 18 ans à Port Salut. Nous ne pouvons pas oublier, tout récemment, le comportement odieux des soldats brésiliens de la Minustah qui ont violenté 3 jeunes à Cité Soleil, Gilbert Joseph 29 ans, Basile Amos 19 ans et Abel Joseph 20 ans. <br> En ce sens, pour se rendre crédibles et sérieux, les auteurs des rapports des deux instances de l'ONU, devraient d'abord faire le ménage dans leur maison, faire état des graves exactions que les agents de la MINUSTAH sont accusés d'avoir commises, dont des sévices corporels et des abus sexuels, au lieu de chercher à les occulter.
En réalité, ce qui se concocte derrière ces rapports, c’est pour dire que les policiers haïtiens sont des criminels, ils sont même des bandits, ils ne sont pas en mesure d’assurer le maintien de la sécurité du pays. C’est une illustration objective de ce qu’est l’occupation d’un pays, qui rime toujours avec l’humiliation.<br>
A ce compte, il n’y aura aucune raison pour la Minustah de laisser le pays. Une façon de plus pour exprimer l’intention des Nations-Unies de continuer à garder leurs forces militaires pendant plusieurs années encore sur le sol Dessalinien.
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