Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 5, No. 28 • Du 25 au 31 Janvier 2012 |
Le Président Martelly le dos au mur ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
La preuve est presque certaine que Joseph Michel Martelly aurait renoncé à sa nationalité haïtienne, un acte interdisant son accès au timon des affaires de l’Etat haïtien selon les prescrits de la Constitution. Et pourtant, voilà qu’il est actuellement le président de la République d’Haiti, une nette contradiction avec le prescrit constitutif. Cette présente situation pourrait nous conduire à une éventuelle période de durables chambardements, capable de conduire Washington à utiliser la pagaille ainsi établie pour la poursuite de leur improductive pour ne pas dire délétère mainmise sur Haïti. <p>
Il est évident que le renoncement de Martelly à sa nationalité haïtienne pour en acquérir une autre et briguer illégalement la présidence mettra automatiquement en branle l’ensemble des procédures légales haïtiennes contre tout imposteur afin de retrouver le chemin de la légalité constitutionnelle. <p>
A ce stade, nous serions en présence de deux échéances : soit que Martelly par honnêteté démissionne de par lui-même, soit qu’il attende d’être destitué par le Parlement avec le Sénat érigé en haute cour de Justice pour le juger. Devant l’un ou l’autre de ces choix, le plus important est de connaître comment assurer la continuité de l’Etat haïtien après une telle grotesque mésaventure.<p>
N’est-ce pas le moment de mettre un frein à la dégringolade en cours pour tirer certains enseignements nécessaires et indispensables ? Tout d’abord, aucune solution de compromis ne devrait être acceptée vu que la Communauté internationale est dûment responsable de cette descente aux enfers. Là se trouve le fond du problème et il serait vain de l’ignorer. Au-delà de toutes les considérations, il nous faut éviter qu’aucune solution transitoire ne vienne favoriser la reconduction de la situation antérieure pour un autre scandale, une autre manoeuvre qui n’aura d’autre but que de perpétuer la tutelle des puissances impérialistes.<p>
Or comme la Constitution de 1987 amendée n’est pas en vigueur, il ne serait pas possible au Premier ministre de la Communauté Internationale Garry Conille d’accéder au pouvoir pour remplacer Martelly. Alors, ce serait au Président de la Cour de Cassation de prendre provisoirement la Magistrature de l’Etat afin de réaliser les élections présidentielles.<p>
Toutefois ce ne sera pas aussi simple, vu que les agents de la réaction vont se mettre en croix pour empêcher qu’on arrive à mettre un peu d’ordre dans ce désordre généralisé. Déjà Victor Benoît et Michel Soukar annoncent les couleurs en faisant savoir qu’ils préféreraient voir Martelly rester au pouvoir plutôt qu’un retour au pouvoir du secteur Lavalas.<p>
Martelly lui-même, sentant qu’il perd du terrain, est obligé d’entrer en campagne pour amadouer le peuple en multipliant de fallacieuses et mirobolantes promesses afin de le pousser à sympathiser avec lui. Cette semaine, il a annoncé toute une panoplie de projets dont l’un baptisé<i> «Ban m limyè, ban m lavi »</i> (Donnez-moi l'électricité, donnez-moi la vie) visant à électrifier toutes les communes et sections communales du pays, soit 200 000 foyers en moins de deux ans. Sa femme, Sophia Martelly a lancé au Palais national un autre projet intitulé « Aba Grangou » (A bas la faim). Maintenant on comprend mieux, pourquoi cette distribution de motos et de voitures pour les fêtes de fin d’année. Martelly essayait par tous les moyens d’occulter cette question de nationalité étrangère en soulignant <i>« qu’il préfère s’occuper des priorités qu’il s’est fixées dont l’éducation, la relocalisation des sinistrés du séisme de janvier 2010 au lieu de réagir sur des accusations ».</i> <p>
Son porte parole, Lucien Jura, pour sa part, n’a pas trouvé meilleures réponses pour défendre son patron que de dire <i> « Ils veulent par tous les moyens stopper le train du changement, mais le président Martelly est ferme sur son engagement et accomplira son mandat. Il y aura toujours des rumeurs mais nous ne pourrons pas nous arrêter à chaque carrefour pour y répondre »</i><p>
Que Martelly ait de la bonne volonté ou de bonnes intentions comme le pensent ces partisans, ce n’est pas là la réponse à son comportement anti-constitutionnel, un précédent grave pour l’avenir du pays. De ce fait, nous ne pouvons pas nous laisser mystifier par ces miettes de promesses.<p>
Il est temps que le peuple haïtien prenne conscience du danger qui le menace avec cette politique néo-coloniale et ces mercenaires de la Minustah qui occupent le pays. Sous quel prétexte étaient-ils intervenus? Ont-ils amélioré l’état du pays ? Au contraire, leur présence n’a fait que contribuer à une dégringolade du pays dans le cadre d’une stratégie globale de tension, de dépeuplement et de déstabilisation de l’ensemble de la population. Tout cela, pour conclure que les Etats-Unis ne veulent pas qu’Haiti avance. Tout ce qu’ils font, c’est nous pousser à avancer à reculons. Nous devons être conscients que l’intention des pays impérialistes n’est pas d’apporter une solution favorable à nos problèmes.<p>
Cependant, il nous reste une chance de remonter la pente, de quitter ces marais puants pour rejoindre les sommets d’air pur de la maturité politique des masses populaires de la nation. Il nous faut commencer par nous débarrasser de cette occupation dont nous constatons qu’elle est un carcan trop lourd à supporter. Ces occupants doivent partir afin que le peuple haïtien prenne en main sa destinée et soit capable de préparer avec ses faibles moyens, ses propres élections. <p>
Dire la vérité à un ami ne signifie pas pour autant rompre les liens d’amitié que nous entretenons avec lui. Alors, que nos « bons amis » de la Communauté Internationale finalement nous fichent la paix !
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