Haiti Liberte
Member Log in |
|
|
Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Vol. 5, No. 30 • Du 8 au 14 Février 2012 |
Choc entre les deux têtes de l’exécutif haïtien ! |
Berthony Dupont |
|
|
EDITORIAL |
Alors que le grotesque continue à fleurir en Haiti, voici qu’une lutte d’influences vient d’éclater entre le président Martelly et son Premier ministre Gary Conille. Il semblerait que l’exécutif mis en place par Washington à travers Hillary et Bill Clinton, est scindé en deux gouvernements; l’un dirigé par la Présidence et l’autre par la Primature.<br>
A la lumière des derniers événements, il convient de poser de bien malencontreuses questions quant aux plans que préparent ces deux protagonistes pour satisfaire leurs intérêts de classe et cela semble, à première vue, avoir porté l’affaire à un point de non-retour. <br>
En effet, comme une bête traquée, le président Martelly se faufile vers une stratégie bolivarienne, soit par opportunisme sinon par conviction politique, en s’appuyant sur des principes de changement comme le font certains dirigeants anti-impérialistes. Or on ne saurait le croire vu que les faits parlent d’eux-mêmes. Tout d’abord, en s’affichant publiquement à encourager l’impunité et l’injustice contre le peuple haïtien dans le dossier de justice de Duvalier et en appliquant la politique économique de Washington comme l’illustrent les industries d’assemblage et de sous-traitance que vont créer les multinationaux à Caracol, de telles initiatives sont inconciliables avec une orientation progressiste et n’ont rien de vraiment patriotique. <br>
Même quand le Nouvelliste a indiqué que : <i>« Les Américains croyaient que l'arrivée de ce chanteur à la présidence de la République allait refroidir les relations entre Port-au-Prince, La Havane et Caracas ».</i> Il n’y a pas lieu pour nous de croire que le président opte sciemment pour une autre alternative. Comment peut on, ainsi, prendre au sérieux celui qui, la semaine d’avant accompagnait à Davos les grands manitous et bandits capitalistes et la semaine suivante, il participait à la réunion de l'Alliance bolivarienne pour les peuples de l'Amérique (ALBA), une entité contraire à celle de Davos. <br>
Mais en réalité quel a été le mobile du chef de l’Etat haïtien en se rendant à ce nid de faucons capitalistes ? Selon lui, Haïti a le droit de se regrouper avec d'autres pays pour le bien-être de son peuple. Certes, mais qu’a donc tiré le pays du sommet de Davos ? Pourtant à Caracas<i> « Il est de la responsabilité des pays de l'Amérique latine de rester unis pour aider Haïti…Nous devons trouver 1,000 manières de coopérer davantage avec Haïti, trouver des ressources, inventer, créer » </i>a déclaré le Président vénézuélien Hugo Chavez.<br>
A la vérité, il ne nous est pas encore permis de commenter avec une évidente satisfaction les voyages de Martelly au Venezuela, mais quand même, nous applaudissons volontiers sa participation au sommet de l’Alba espérant que les Fonds Petro Caribe et toutes autres formes d'assistance bilatérale et multilatérale offertes par le Venezuela, ne seront pas gaspillés, dilapidés comme antérieurement. De même l’invitation à l’endroit de Chavez et de Raul Castro pour visiter Haiti est à apprécier, sauf que ces actions ne tiennent pas la route, en d’autres termes, l’équation n’est pas balancée. Elle ressemble plus à une politique de prostitution qu’à une démarche conséquente. Ou du moins, cette tangente vers la gauche de l’Amérique latine, est-elle pour soutirer de l’argent ou pour faire pression sur les Etats-unis qui déjà semblent être plus amoureux de Conille que de Martelly?<br>
Comme Martelly n’a pas jusqu’à nos jours rencontré Obama, des secteurs bien intentionnés commencent à faire courir toutes sortes de bruits à savoir que le président iranien sera également en Haiti et que Haiti n’est pas prête pour recevoir un terroriste. Une façon de montrer leur attachement aux Etats-Unis et le député Arnel Belizaire a osé déclarer que l’aide des Etats-Unis à travers l’USAID est supérieure à celle du Venezuela et de Cuba. Quelle indigence d’esprit ! Mais cela ne peut que entrer dans le cadre d’une propagande bien orchestrée pour empêcher la venue de Chavez et à la rigueur celle du président cubain. Et au Nouvelliste d’ajouter :<i> « Comment Martelly va-t-il pouvoir maintenir le cap de tenir ses promesses à une population incapable de satisfaire ses besoins primaires, s'il persiste à privilégier la coopération Sud-Sud au mépris de Washington… » ?</i><br>
C’est dans cet esprit qu’il convient de placer le voyage d'environ cinq jours à Washington du Premier ministre Garry Conille pour rencontrer les dirigeants du Fond Monétaire International et de la Banque Mondiale. En réalité, à quel jeu se livre ce dernier ? De là à nous rappeler que les antagonismes entre les deux têtes de l’exécutif haïtien avaient déjà commencé réellement à prendre forme bien avant l’investiture de Conille, et amplifié avec l’affaire Martelly-Belizaire, lorsque le Premier ministre utilisait ce faux pas de la présidence pour marquer des points politiques. Et rappelons cette phrase indulgente et célèbre de Martelly <i> « je vais laisser diriger le Premier ministre »</i><br>
Toutefois, on ne saurait cacher qu’une profonde inquiétude agite plus qu’à aucun moment aujourd’hui la présidence, suite à la question d’enquête sur la nationalité étrangère tout comme la publication de l’amendement de la Constitution de 1987, que la Communauté internationale, le Parlement et également Conille militent coûte que coûte à publier et contre laquelle Martelly se rebiffe. Mais à quelle fin finalement profitera cette guerre froide ?<br>
Martelly n’a pas le droit de publier l’amendement. Pourquoi donc lui demander de le faire quand nous savons pertinemment que ce doit être la tâche d’un gouvernement sortant. Et de plus, publier l’amendement de la Constitution 87, quant à présent, est un acte illégal et assurément pas fortuit et qui semble vouloir peser de façon décisive sur la décision de l’avenir du pays en cas d’empêchement du président.<br>
Puisqu’à ce stade, cette solution est inconcevable, Garry Conille est il allé à Washington pour donner sa démission, se confesser du fait qu’il est gêné, humilié ou pour porter plainte au Département d’Etat à la Secrétaire d’État, Hillary Clinton ?<br>
Certaines puissances tutrices semblent volontiers être disposées à verser de l’huile sur le feu pour attiser la chaleur entre les deux représentants de l’exécutif. Quel meilleur moyen de déstabiliser l’un pour garder l’autre, toujours au bénéfice de leur occupation de la terre de Dessalines.
|
|
|
|
|
|