Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 5, No. 36 • Du 21 au 27 Mars 2012 |
Nous ne devrions pas avoir peur de remuer la boue ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
La pire tragédie qu’ait jamais connue le pays de toute son existence, s’inscrit dans la corruption. Elle est devenue aujourd’hui, pour diverses raisons, plus banale et plus tolérée, on dirait même une ombre qui enveloppe et dans l’intimité de laquelle nous acceptons de vivre. Le pays vit dans sa plus vile situation et cela depuis l’accès à la présidence de Michel Martelly, un chef d’Etat dont le peuple qu’il dirige, ignore parfaitement sa vraie nationalité et même son vrai nom. Cependant, voici que grâce à mille et une ruses et audaces de la part de certains parlementaires, de nombreux clientélistes de la classe dominante et du soutien de la Communauté Internationale, il parcourt encore le pays en tant que président de la République.<p>
Dès qu’il y a illégalité, il y a déficit de confiance. Avons-nous conscience de l’importance de la crise qui sévit actuellement au sein de l’Etat haïtien ? C’est triste d’entendre une certaine presse déclarer qu’ « une fois que l’Ambassadeur américain ait parlé pourquoi alors tout ce tapage, pourquoi tergiverser ? ». Il y en a d’autres qui sans doute vous diront que « Martelly était à Cuba, au Venezuela, il a fait ceci, il a dit cela, une façon de banaliser la conjoncture pourrissante pour continuer à le tolérer dans ses actions déshonorantes à l’égard du pays. Qui veulent tromper les propagandistes mensongers et les trafiquants de l’obscurantisme, rétribués pour justifier l’injustifiable?<p>
On est presque arrivé à une situation où il ne va pas être étonnant d’entendre des gens crier : vive la Corruption, vivent les Fraudes ! Ce qui pourrait bien pousser le chef d’orchestre du Palais national à penser de récompenser ceux qui jouent bien leur partition et en sanctionnant ceux qui s’y refusent. En réalité, ce qui se passe est révélateur de l’état dans lequel les puissances impérialistes nous ont réduits, quand le crépuscule colonial qui nous enveloppe se prolonge dangereusement. Il est des puissances qui s’érigent en gendarmes du monde soi-disant pour arrêter des corrupteurs, alors qu’ils sont eux-mêmes les agents patronnant cette corruption qui arrête les vents du changement, partout où les peuples luttent pour leur émancipation, leur liberté et leur dignité.<p>
L’Etat Haïtien ne devrait pas être une mangeoire où viennent s’alimenter des pourceaux au groin plus long et toujours insatisfaits. Le rôle des hommes politiques, n’est ce pas de construire, bâtir le meilleur pays possible pour leur peuple et de les protéger contre les avatars, alors que les citoyens, eux, se doivent de veiller, mettre en garde, avertir et prévenir et même en un sens, contrôler les hommes politiques, les rappeler lorsqu’ils s’éloignent de la réalité du pays.<p>
A ce stade de la situation, le peuple doit mobiliser ses forces et ses voix pour empêcher que la corruption ne gangrène non seulement la vie politique du pays mais aussi ce développement économique qu’il appelle de tous ses voeux.
Un danger nous menace ! C’est l’appel que lancent certains clientélistes de la corruption, à savoir qu’il nous faut trouver un terrain d’entente, un compromis, car il y a le pays à sauver. Il est aberrant de les entendre parler de dialogue dynamique et autres balivernes qui ne vont que nous enfoncer davantage dans l’abîme de la dépendance. <p>
Nous ne pouvons pas sauver le pays quand des sénateurs sont des hommes de main, des trafiquants de drogue déclarés et connus de tous alors qu’ils continuent de siéger au parlement. Nous ne pouvons pas sauver le pays quand le président en fonction est accusé d’actions frauduleuses, de faux documents, d’usage de faux, utilisant le mensonge et plusieurs identités. Nous ne pouvons pas sauver le pays si les progressistes ne mettent fin à leur grève du silence et d’abstention afin de mobiliser davantage le peuple pour démasquer toutes les forces anti-changement et les mettre hors d’état de nuire. Finalement comment sauver notre pays quand c’est un ambassadeur à qui il a été fait appel et qui s’arroge le droit de nous apprendre qui est haïtien et qui ne l’est pas ?<p>
Nous ne devons pas avoir peur de remuer la boue, si cela doit nous faire aboutir à la vérité historique et républicaine. Nous les progressistes, nous sommes des hommes et des femmes incarnant non seulement les aspirations du peuple mais qui sont des modèles d’exemple pour les jeunes à venir. Nous ne pouvons pas laisser aux forces réactionnaires le luxe et la liberté d’exécuter intégralement sans broncher leur complot. Devons nous rester passifs et pensifs ? Non ! Nous devons quitter la défensive pour passer à l’offensive, puisque nous pouvons certes avoir la vérité et toutes les raisons du monde entre nos mains ; mais sans une force politique conséquente pour faire luire cette vérité, on risque de n’aboutir à rien.<p>
En ce sens, la Commission parlementaire qui analyse et enquête sur les documents du chef de l’Exécutif, a besoin d’un ferme support populaire afin qu’elle puisse non seulement compléter sa tache mais aussi avoir la force politique pour atteindre le résultat final. Une façon également de l’empêcher de trahir par la compromission de son travail. Il s’agit, somme toute d’une lutte pour sauvegarder les principes constitutionnels du pays. Pour une fois, faisons de cette lutte une arme contre l’impérialisme et ses valets ! <p>
Que la poursuite de cette enquête et ses conclusions démystifient le rôle de cet ambassadeur, proconsul de la puissance étoilée dans le pays !<p>
Que de gigantesques manifestations populaires animent les rues du pays en support à la Commission Sénatoriale afin de mettre fin à la Corruption, aux malversations et au favoritisme qui minent la société haïtienne !
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