Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 • Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 5, No. 45 • Du 23 au 29 Mai 2012 |
Martelly se distancie de Martelly ! |
Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
En forçant les militaires démobilisés à regagner leurs domiciles et en laissant arrêter une cinquantaine d’entre eux, Martelly a bien fait preuve d’une percée conzéenne à l’endroit de ces messieurs et dames qui se voyaient déjà en haut de l’affiche. Martelly a sûrement besoin d’une autre force militaire, celle que lui dicteront ses patrons. La nomination d’un ministre de la Défense dans son nouveau cabinet, montre que Martelly a bien réussi à franchir un pas significatif dans son projet pour le retour des Forces Armées en Haiti. Un retour qui se fera certainement en accord avec les forces occupantes de façon à mettre sur pied une nouvelle armée d’occupation pour continuer l’œuvre de la Minustah. Martelly, ce maître chanteur accroché aux basques de Washington, en tournant ostensiblement le dos à ce qu’il avait créé, fabriqué, se conforme au précepte qu’il avait reçu de son maître à penser François Duvalier.<p>
Un deal a dû s’établir entre Martelly et le pro-consul Kenneth Merten concernant la question des paramilitaires de Martelly. Merten a en effet déclaré que « les membres des forces armées doivent respecter l'ordre du chef de l'État qui est le chef effectif des forces armées haïtiennes ». De quelles forces armées haïtiennes parle alors l’ambassadeur des Etats-Unis ? N’est-ce pas un exemple frappant de néo-colonialisme exerçant son contrôle sur ses mercenaires ? Martelly obtient gain de cause pour un ministre de la Défense. L’ambassadeur fait déguerpir ces hordes d’«anciens militaires» mal fagotés et qui ne sont pas au goût de Washington.<p>
C’est dans le cadre de cet arrangement néocolonial qu’une poignée de militaires jusqu’ici à la solde de Martelly a été arrêtée et accusée d’usurpation de titre, d’association de malfaiteur, de détention illégale d'arme à feu et de complot contre la sûreté de l'état par le commissaire du gouvernement, Jean Renel Sénatus. Une façon d’amadouer tout le monde comme quoi on est en train de faire régner la justice et l’ordre en prenant les moyens forts pour disperser les ex membres des FAD'H avec toutes les armes en leur possession. Nous espérons que le chef du Parquet qui a manifesté tant de fougue aura la décence de questionner les militaires sur la provenance de leur financement et d’armements.<p>
Car il faut aller à la source d’une action pour réellement la comprendre et la juger. En passant, quelle valeur morale a donc le commissaire du gouvernement de Port au Prince, lui qui a laissé les militaires hors-la-loi se balader armés lourdement pendant si longtemps sans rien faire ? De quelle sagesse juridique fait-il preuve maintenant pour les arrêter et les déferrer devant la justice ? Ne savait-il pas depuis belle lurette que ce monde manifestait et occupait le devant de la scène aux quatre coins du pays ?<p>
Messieurs, vos actes audacieux sont des manœuvres cousues de fil blanc rien que pour seulement faire diversion quant à la corruption. Par ailleurs, voyez avec quelle audace le président Martelly essaie de justifier l’argent qu’il kidnappe des transferts et des appels téléphoniques. C’est avec un audacieux toupet qu’il compare sa forfaiture se confinant au vol, à un acte historique et patriotique du président Estimé. N’est ce pas un moyen de banaliser l’acte de l’ancien président qui avait fait appel au peuple afin de payer les 5 millions ? <p>
Par ces actes, ce régime ne trouvera écho que chez les presses qui veulent rester indéfiniment à sa traîne. Ses interminables mélanges de bassesse et de mensonges ronronnés journellement n’arriveront jamais à cacher la corruption qui règne dans le gouvernement et enveloppe le pays.<p>
Dans les colonnes du journal Haiti Liberté, Martelly et Lamothe, ces valets de l’impérialisme obsédés par leur statut d’indigène de service ne trouveront aucun répit, aucun espace d’appréciation, tant qu’ils continuent à oeuvrer dans la perpétuation politique de la gabegie, l’impéritie, la mauvaise foi et l’anti-patriotisme.
Dans ce contexte, n’est il pas approprié de faire cette mise au point à propos de la photo illustrant Martelly la semaine dernière en première page du journal, colonne de droite?<p>
Certains partisans de Martelly frustrés par l’image ont paniqué, pour ne pas dire, menacé les vendeurs du journal Haiti Liberté en Haïti, du fait de la publication de cette photo authentique de leur dirigeant dans une pose tout à fait dévergondée. Egalement aux Etats-Unis, spécialement à Connecticut, « Nènè photographie » un kiosque qui a l’habitude de vendre le journal, a été obligé de s’abstenir d’étaler le journal pour la même raison. Sans oublier quelques emails de certains partisans de Martelly offusqués. <p>
La vérité dans tout cela, c’est que nous ne pouvons pas cacher la réalité historique du moment. N’est-ce pas pour la première fois que nous avons un Chef d’Etat qui ne fait honneur ni à nos valeurs ni à notre fierté, ni à la simple décence en société ? Alors, pourquoi devrions nous cacher ces photos dévergondées, quand Martelly lui-même n’avait pas honte de poser dans cet état pour se faire photographier ! En quoi cela nous serait-il utile de nous taire, si lui-même avait choisi ce train de vie. Ce n’est pas à nous de le protéger encore moins d’éprouver une honte que lui-même n’a jamais éprouvée. Une société qui tolère l’intolérable est une société en décadence et c’est cette société-là que nous combattons.<p>
Haiti Liberté ne saurait manquer de ne pas tenir ses lecteurs régulièrement informés des activités mesquines et malsaines de ce régime. Nous ne pouvons pas oublier ses méfaits, son rôle dans les deux derniers coups d’état et ses mobilisations publiques contre les masses populaires pour la défense d’une cause contraire à leurs aspirations véritables pour faire durer l’exploitation et la misère. <p>
Puisque notre vocation est de dire la vérité, défendre la justice et l’indépendance de notre territoire, nous n’avons pas à avoir peur de faire face aux multiples facettes de ce régime.<p>
Nous ne pouvons pas satisfaire tout le monde vu que le rôle du journal, c’est non seulement de susciter un dialogue, mais d’encourager une lutte d’idées, basée sur le respect mutuel et la liberté d’expression.
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