Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 •
Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 5, No. 46 • du 30 Mai au 5 Juin 2012 |
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Quand la bourgeoisie compatit au sort des masses ! |
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Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
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Le régime actuel au pouvoir prend sa source au même endroit que son prédécesseur René Garcia Préval. Ils se sont tous deux allaités à la mamelle de Washington, et c’est ce qui explique qu’ils n’ont pas de trop grandes différences dans leur pratique politique, d’autant qu’ils opèrent sous les diktats des forces occupantes. Un autre de leurs points communs, et qui passe pour leur point fort, est la facilité avec laquelle ils ont ouvert le pays aux compagnies multinationales pour s’accaparer les richesses restantes du pays.<p>
Le capitalisme, ce mode d’organisation économique et sociale, est non seulement un système violemment injuste mais également et profondément inefficace. Profitant des conditions misérables dans lesquelles ce système a conduit le peuple, Martelly et Lamothe tentent aujourd’hui d’utiliser la compassion pour essayer de faire une quelconque différence dans leurs rapports avec les masses populaires. Une façon de mieux faciliter leur emprise sur le pouvoir à dessein de contrôler l’oppression et l’exploitation. <p>
C’est dans cette perspective que cette bourgeoisie pour montrer qu’elle compatit au sort des masses souffrantes n’a jamais cessé d’enfanter des programmes sociaux tels que « kay pa m; ban m limyè, ban m lavi ; aba grangou » et les derniers nés sont « ti manman cheri » et la « carte rose » d’assurance santé pour mieux amadouer le peuple. Quel déballage ! Et quelle triste image d’un régime anti-peuple, mais qui pour se faire une belle image jongle avec les vertus de la démocratie ! A bien comprendre, ces offres fantasmagoriques ne servent qu’à tromper les gens et attirer leurs bonnes grâces. Le rôle fondamental de ce régime est de freiner la résistance populaire. Voilà pourquoi ce gouvernement se comporte en pompiers pour calmer l’ardeur des revendications des masses face à la misère, la pauvreté et le chômage etc. <p>
Comme publiés par le gouvernement, les objectifs du programme « Ti manman cheri » visent à :<i> « Réduire la charge financière de l'éducation ; améliorer les capacités humaines des générations futures ; améliorer la rétention et la fréquentation scolaires des enfants bénéficiaires ; influer positivement sur la qualité des écoles et l'autonomisation des femmes et injecter de la liquidité dans l'économie locale »</i><p>
Par ces objectifs quelle va être la différence avec le projet du fond d’éducation de Martelly ? Le cynisme dans tous ces étalages de programmes bidon est tout d’abord du fait que non seulement ils se ressemblent, mais de plus qu’ils sont créés uniquement à des fins de propagande pour le régime sans que soit réellement mis en place un système véritable pour satisfaire les réels besoins de la population.<p>
Les solutions de replâtrage ne résoudront pas les problèmes économiques. Ces programmes n’élimineront pas les mécanismes qui rendent nécessaires l’accroissement permanent des exportations de nos ressources et l’endettement chronique. Plus fondamentalement, elles ne résolvent pas le problème de l’avenir du pays occupé par les forces des Nations-unies.<p>
En vérité ce qui se cache derrière ces programmes, c’est la campagne électorale qui est déjà en cours, sans qu’il n’y ait aucune élection en préparation. Si le gouvernement voulait justement encadrer les masses pourquoi n’autorise-t-il pas une réforme agraire ? Pourquoi ces programmes ne sont-ils pas étendus sur tout le territoire de la République ? Pourquoi choisir Cité Soleil, quand il y a des endroits très reculés du pays, où les gens vivent encore dans un état très précaire.<p>
Pourquoi ont-ils ciblé Cité Soleil, Fort national, Bel air et tant d’autres bidonvilles ? Est ce dans ces quartiers populaires que réside uniquement la misère ? Faut-il faire un rapprochement avec ces mêmes zones qui sous les régime de Latortue /Boniface et de Préval, étaient considérées comme des zones à risques, des zones de non-droit, qu’il fallait pacifier ou même éliminer ? <p>
Cette classe que représentent les Martelly, les Lamothe, les Apaid, Boulos et Baker n’a-t-elle pas fait massacrer en plusieurs occasions un tas de gens à Cité Soleil pour briser leur résistance active et le ciment d’unité qui les soudait ensemble ? Des femmes aussi bien que des enfants, n’ont même pas été épargnés lors des massacres de la Minustah. Ces victimes avaient simplement commis l’unique péché d’être des pauvres et de ne pas supporter le coup d’état des riches à l’origine de l’occupation du pays jusqu’à nos jours. <p>
Puisque cette bourgeoisie réactionnaire jette tous ses moyens dans la bataille pour combattre les masses, reste à savoir, comment, et quel prix politique, dans les mois à venir, vont devoir payer les organisations progressistes qui militent dans ces quartiers-là afin de tuer leurs revendications. <p>
Qu’on prenne garde à cette bourgeoisie ! Dans ce cas comme bien dans d’autres, il nous faut garder une claire conscience de la situation réelle du pays où le peuple continue d’être soumis à l’ignominieux système capitaliste. Aujourd’hui nul ne peut nous tromper avec des arguments farfelus de pitié et de réformes apparentes, car notre lutte pour le changement doit continuer jusqu’à notre victoire certaine.
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