Jean Bertrand Aristide, l'ex-président
de la République d'Haïti et
leader charismatique du peuple
haïtien, renversé du pouvoir par un
coup d'Etat/kidnapping le 29 Février
2004, a manifesté une fois de plus
sa volonté de retourner au pays le
plutôt possible. Dans une lettre datée
du 19 janvier 2011, il a adressé ses
remerciements et sa sincère gratitude
au gouvernement et au peuple sud
africains. « En ce qui me concerne, je
suis prêt. Une fois de plus, je tiens
à exprimer ma volonté de partir
aujourd'hui, demain, à tout moment.
Le but est clair : contribuer
à servir mes soeurs et frères haïtiens
comme un simple citoyen dans le
domaine de l'éducation.
Le retour est indispensable,
aussi, pour des raisons médicales.
Il est fortement recommandé que je
ne passe pas l'hiver prochain en Afrique
du Sud parce qu'en 6 ans, j'ai
subi six interventions chirurgicales
des yeux. Les chirurgiens sont excellents
et très bien qualifi és, mais la
douleur insupportable expérimentée
pendant l'hiver doit être évitée, afin
de réduire tout risque de complication
et de cécité. », a écrit Jean Bertrand
Aristide. Faisant suite à la requête du
docteur Jean Bertrand Aristide, des
fonctionnaires du ministère des Relations
internationales Sud africain
ont déjà eu plusieurs rencontres avec
l'intéressé pour discuter de son avenir
dans le pays d'accueil, selon le
journal en ligne Times de Pretoria.
D'autres part, les fonctionnaires
de ce ministère doivent poursuivre
les rencontres avec leurs homologues
Etasuniens pour les convaincre du
fait que l'ancien président d'Haïti ne
représente pas une « menace ». « Il ne
va pas se présenter aux prochaines
élections, car il n'est plus intéressé
à la politique. Il veut jouer un rôle
dans la reconstruction d'Haïti après
les inondations et les tremblements
de terre dans son pays », a déclaré
un responsable du ministère des Affaires
étrangères à Pretoria. De plus, des négociations de
haut niveau seraient actuellement en
cours entre Cuba et les Etats-Unis afi n
de faciliter le retour d'Aristide dans
sa terre natale. Le gouvernement
d'Afrique du Sud serait également
en négociation avec celui d'Haïti par
l'intermédiaire de Cuba pour aboutir
au retour de Jean-Bertrand Aristide.
Mais le hic de cette affaire reste et
demeure les soi-disant préoccupations
de Washington. Pour les Etats-
Unis, la présence d'Aristide pourrait
déstabiliser le pays. D'aucuns se demandent en
quoi Aristide représenterait-t-il une
menace pour Haïti, les Etats-Unis
ou un autre pays ? Aristide n'est ni
un terroriste, ni un dealer, il ne fabrique
pas d'armes nucléaires. Il est
tout simplement un citoyen qui veut
participer dans la gestion des affaires
de son pays, participer au développement
de son pays, à l'instauration
d'un nouveau régime politique afi n
de faciliter l'établissement de la démocratie
et un Etat de droit en Haïti. Qu'est ce qui empêche Aristide
de revenir en Haïti ? Est-ce vraiment
une simple question de renouvellement
de passeport diplomatique ?
En tout cas, la question du renouvellement
du document de voyage du
docteur Jean Bertrand Aristide forcé
de vivre en exil en Afrique du Sud
est revenue dans l'actualité. Le directeur
de l'Institut Américain pour
la Justice et la Démocratie en Haïti,
Me Brian Concannon, également
l'un des avocats d'Aristide, a confi
rmé que l'administration de René
Préval a refusé de renouveler le
passeport diplomatique de son prédécesseur.
Constatant ce refus catégorique,
l'ancien président Aristide
a adressé une correspondance au
gouvernement d'Afrique du Sud pour
lui exprimer sa volonté manifeste de
revenir rapidement en Haïti. Les autorités haïtiennes, de leur
côté, ont fait savoir qu'elles n'ont encore
obtenu aucune demande de renouvellement
de passeport, venant de
Jean Bertrand Aristide. Le ministre de
l'Intérieur, Paul Antoine Bien Aimé,
titulaire du Service d'immigration a
indiqué que toute demande de renouvellement
de passeport diplomatique
doit être exécutée. Dans une note de
presse datée du 18 Janvier 2011, le
ministère des Affaires étrangères a
fait savoir que toutes demandes de
passeport diplomatique pour les offi -
ciels haïtiens vivant à l'étranger sont
reçues dans les Missions diplomatiques
ou consulaires les plus proches
de leur lieu de résidence, avant d'être
transmises à la chancellerie pour les
suites légales. Un fait est certain, il n'y a pas
de mission diplomatique et consulaire
haïtienne en Afrique du Sud pour
recevoir la demande de renouvellement
de passeport formulée par Aristide.
De plus, le président Aristide
avec son statut d'exilé n'a pas toute
la latitude de se déplacer en dehors
du pays pour régler cette affaire de
passeport auquel il a droit en tant
qu'Haïtien, mais également en tant
qu'être humain. Le refus systématique
de livrer à Aristide un passeport
est une violation des droits de
l'homme, bannie par la déclaration
universelle des droits de l'homme et
la Constitution haïtienne de 1987. Selon l'article 9 de la déclaration
universelle des droits de
l'homme, adoptée par l'Assemblée
générale des Nations Unies, le 10
Décembre 1948 : « Nul ne peutêtre
arbitrairement arrêté, détenu
ou exilé. » Et l'article 41 de la constitution
de 1987 stipule : « Aucun
individu de nationalité haïtienne ne
peut-être déporté ou forcé de laisser
de territoire national pour quelque
motif que ce soit. Nul ne peut-être
privé pour des motifs politiques de
sa capacité juridique et de sa nationalité.
» Le refus de renouveler le
passeport d'un citoyen haïtien à part
entière, c'est vouloir le priver sa nationalité. De toute façon, les membres,
partisans et sympathisants du parti
populaire de Jean Bertrand Aristide
continuent de se mobiliser pour exiger
le retour de leur leader et sa
participation aux affaires politique
du pays. Dans cette perspective,
des banderoles affi chant l'emblème
« Tab la ak Lavalas » ont fl otté dans
plusieurs coins sous le ciel d'Haïti.
Elles montraient aussi ce slogan : «
Pwoblèm nan se eksklizyon, solisyon
an se enklizyon ». Le mercredi
20 janvier dernier, un rassemblement
de militants Lavalas s'est tenu
à la Fondation Aristide pour la Démocratie
à Tabarre dans le but de
réclamer le retour du représentant
national de l'organisation politique
Fanmi Lavalas, Jean Bertrand Aristide.
Des centaines de militants ont
participé à cette rencontre stimulante.
D'autres activités ont été prévues
dans le cadre d'une vaste mobilisation
pour forcer le gouvernement
Préval/Bellerive à livrer le passeport
à Jean Bertrand Aristide pour qu'il
puisse revenir au pays. D'aucuns pensent que le
problème du retour d'Aristide est
plus profond qu'une simple histoire
de passeport. Le maintien en exil
du président Aristide démocratiquement
élu par le peuple haïtien à la
fi n de l'année 2000 fait partie d'un
vaste complot pour exclure le peuple
haïtien de la gestion des affaires de
l'Etat. Et ce complot a été préparé
dans les laboratoires des grandes
puissances colonialistes et impérialistes,
de la France, des Etats-Unis,
du Canada et exécuté par les sousimpérialistes
et leurs laquais locaux
tels : le Brésil, l'OEA, le CARICOM,
René Préval et consort. Aujourd'hui,
ces grandes puissances commencent
à sévir contre les laquais locaux en
leur enlevant leurs visas américains. Au cours de son bref voyage en
République Dominicaine, le samedi
22 Janvier 2011, le président René
Préval qui prépare son départ à la tête
du pays, a affi rmé dans une courte
et surprenante déclaration, concernant
le retour de l'ancien président
Aristide : « Cela ne dépend pas de
ma décision. » Certains disent que
si le retour de Jean Bertrand Aristide
ne relève pas de la compétence du
président René Préval, alors qui est
là pour faire respecter la Constitution
et les lois de la République et qui doit
prendre cette décision ? René Préval doit indiquer
clairement qu'il n'est plus président
d'Haïti. Qui devrait prendre la décision
pour faciliter le retour d'Aristide
dans son pays ? Qui est le vrai responsable
des services d'immigration
et de la diplomatie haïtienne ? Pour terminer on ne manquera
pas de rappeler, dans le cadre du
vaste complot plus haut mentionné,
le maintien des forces d'occupation
onusiennes dont la présence est responsable
de l'épidémie de choléra qui
fait tâche d'huile dans le pays sans
oublier la répression exercée contre
toute forme de protestation populaire.
De toute façon le peuple haïtien
attend le retour physique de son vrai
leader qui n'est autre que Jean Bertrand
Aristide. |