Haiti Liberte: Hebdomadaire Haitien / Haitian weekly

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ARCHIVE DE GRANDS TITRES

Haiti-Liberte

 

Edition Electronique

Vol. 8, No. 28
Du  Jan  21  au  Jan 27. 2015

Electronic Edition

Kòrdinasyon Desalin: Conférence de presse

 

 
 

Menaces contre Haïti Liberté!

Par Berthony Dupont

...


Vendredi dernier, 2 septembre 2011, vers les onze heures du matin, un quidam utilisant un téléphone au numéro 3712-3449 a appelé le bureau du journal Haiti Liberté, à Port-au-Prince et s’est identifié comme Louis Jodel Chamblain, le tortionnaire bien connu, le criminel notoire qui devrait être en prison à perpétuité pour crimes commis contre le peuple haïtien.

Cet individu qui s’est identifié comme Jodel Chamblain a demandé à son interlocuteur de Haiti Liberté: « Est-ce que Berthony n’est pas en Haiti ? » Il lui a été répondu: non, il n’est pas en Haiti. Chamblain de poursuivre: « Où est-ce que le journal est imprimé ? » Il lui a été répondu « que le journal est imprimé aux Etats-Unis». Et Chamblain a continué en proférant des menaces: « Je vous frapperai quand même, bande de Lavalas, vous pensez que Lavalas retournera au pouvoir… ».

Est-ce la terreur duvaliéro-macoute qui renaît dans l’atmosphère complaisante du régime actuel ? Est-ce bientôt le tour d’autres médias d’être menacés ? Vont-ils devoir se taire comme l’ordre leur a été récemment intimé par le président Martelly ?

Cette menace de la part de Chamblain donne froid au dos, car elle semble annoncer le retour, sans doute proche, aux pratiques duvaliéro-terrorisantes qui ont vu tant de journalistes persécutés, forcés à prendre l’exil, sans oublier ceux-là qui ont été froidement exécutés par une macouto-soldatesque altérée de sang. D’ailleurs, des journalistes ont déjà commencé à voir de quel bois d’intolérance se chauffent Martelly et son entourage de «conseillers» dont l’un, le tristement célèbre Roro Nelson se révèle déjà prêt à «étouffer» pour le compte de son président.

...
Dans une ambiance politique où la gente duvaliériste, rejetons de duvaliéristes, fonctionnaires zélés du duvaliéro-jeanclaudisme, anciens tortionnaires ressuscités à la faveur du scandaleux retour de Jean-Claude, ont le vent en poupe, on sent qu’il souffle un air puant le macoutisme, d’où l’agressive désinvolture de Chamblain qui s’enhardit jusqu’à menacer par téléphone le directeur du journal Haïti Liberté et par ricochet les membres de l’hebdomadaire que de façon pernicieuse et mensongère il traite, sans preuves, de «bande de Lavalas».

Nous ne pouvons laisser passer cette menace, quoique verbale, comme une lettre à la poste, sans la dénoncer, haut et fort. Nous ne saurions ne pas souligner son importance dans la conjoncture politique actuelle,  pour nous abstenir de dire qui est Chamblain, pour qui travaille t-il, ce qui le rend si arrogant, si menaçant, se sentant même dans son élément sous la présidence de Martelly.

Chamblain est un ancien responsable du Front pour l'avancement et le progrès en Haïti (FRAPH), avec pour principal partenaire dans cette ténébreuse organisation le tristement célèbre Emmanuel «Toto» Constant qui  n’avait pas caché ses sources de financement, quand fut créé ce groupe d’escadrons de la mort, responsable de l’assassinat de milliers de personnes, lors du sanglant coup d'État en 1991. Ainsi, dans une entrevue à l'émission «60 Minutes» de CBS, diffusée en 1995, «Toto» Constant avait dévoilé qu'il recevait $700 par mois de la CIA lorsqu'il avait créé le FRAPH. Si le criminel Emmanuel «Toto» Constant pendant son exil doré aux Etats-Unis pour mission bien accomplie n’avait pas honteusement fraudé en tant qu’agent immobilier à Queens, aux Etats-Unis, il aurait été également libre de circuler aujourd’hui, en Haïti, à son gré, et de se livrer à de menaçantes provocations à l’instar de son compère Louis Jodel Chamblain.

Voici pour mémoire l’itinéraire du mercenaire, l’ancien tonton-macoute Jodel Chamblain.  Juste après le démantèlement du corps spécial des Léopards formé par Jean-Claude Duvalier, il a servi jusqu’en 1989-90 comme sergent dans les Forces armées d'Haïti (FAd'H). Il a ressurgi en 1993 co-fondant avec Emmanuel "Toto" Constant, Mireille Durocher Bertin et un haut responsable duvaliériste, Alphonse Lahens, dans le Front Révolutionnaire pour l'Avancement et le Progrès Haïtien (FRAPH) dont le nombre de victimes après le coup d’Etat de septembre 1991 s’élève à plus de quatre mille. Si le document de 160 mille pages du Fraph a été confisqué par la CIA après le débarquement des US Marines en septembre 1994, ça a été non seulement pour ne pas mettre en danger les noms des citoyens Etatsuniens qui avaient eu un rôle quelconque  dans les tueries, mais encore pour occulter les atrocités sans nom commises par Chamblain, Constant et leur gang d’assassins.

Après le retour d’Aristide le 15 octobre 1994, Chamblain s’est réfugié en République dominicaine pour réapparaître, comme on le sait, au début de l'année 2004 à la tête d’un commando que dirigeait un autre agent de la CIA, l’ancien lieutenant des Forces Armées d’Haïti, l’ex-commissaire de police, le mercenaire Guy Philippe.

Eventuellement, Chamblain fut jugé et condamné par contumace, le 17 septembre 1995, à la prison à vie sur deux chefs d’accusation: le meurtre de l'homme d'affaires Antoine Izméry et sa participation au massacre de Raboteau en 1994,  sans oublier son implication dans l’assassinat du ministre de la Justice Guy Malary et de son garde-du-corps, le 14 octobre 1993.

Après le coup d’état de Février 2004 et l’installation de Gérard Latortue et d’Alexandre Boniface en tant que Premier ministre et Chef d’Etat de facto, Louis-Jodel Chamblain s'est «livré» à ses complices au pouvoir le jeudi 22 avril 2004,  pour être transféré à la prison civile de Pétion-Ville.

Comme Chamblain avait été jugé coupable à deux reprises, d'abord pour sa participation présumée à l'assassinat d'Antoine Izméry, le 11 Septembre1993, et d'autre part pour son implication dans le massacre de Raboteau du 22 avril 1994, le gouvernement Alexandre/Latortue décidait d’organiser des assises criminelles spéciales pour juger à nouveau les condamnés par contumace. Les assises commencées le lundi 16 août 2004 prirent fin rapidement le 20 Août 2004. Le ministre de la Justice d’alors, de triste mémoire, Bernard Honorat Gousse avait indiqué à la presse que le président de la République pourrait pardonner Chamblain pour « ses grands services rendus à la Nation ». En effet, il le fut (Voir Haiti Observateur Vol 35 # 34, du 18au 25 Août 2004, page 2).

En fait, le journal Haiti Observateur lui-même s’interrogeait comme suit : ce procès sera-t-il le procès de la vérité ou celui de la réhabilitation d’un groupe d’hommes que le Premier ministre Latortue avait qualifié de  « combattants de la Liberté ». On sait ce qu’il advint. Le 17 Août 2004, Chamblain était outrageusement acquitté de toutes ses charges ainsi que l’ex-capitaine Jackson Joanis.

Le retour de Chamblain sur la scène politique, à visière levée, n’est pas anodin. Loin s’en faut. Le retour de Jean-Claude Duvalier en Haïti, «l’élection» d’un pro-duvaliériste, pro-macoute, pro-escadron de la mort, au timon de l’Etat, l’appel de nombreux duvaliéristes «lourds» autour d’un président aux allures plus que cavalières et politiquement désinvoltes, ne peuvent que donner des ailes à Chamblain et l’encourager à manifester ses instincts anti-démocratiques dans une perspective de rétablissement des néfastes pratiques duvaliéro-macoutes pour servir les intérêts de l’empire.

Et comme toujours, pour cacher son habituelle participation occulte aux manœuvres de l’ombre de ses indigènes de service, le gouvernement des Etats-Unis par le truchement du porte-parole adjoint du Département d’Etat, Adam Erelli, a brillé par son hypocrisie en déclarant de façon pernicieuse : « Les Etats-Unis sont concernés par l’acquittement le 17 Août 2004 de l’ancien dirigeant paramilitaire Louis Jodel Chamblain et de l’ancien responsable de la police Jackson Joanis (…) nous regrettons énormément la précipitation avec laquelle leurs cas ont été revus, entraînant des failles de procédures qui mettent en doute l’intégrité de la procédure ».

La presse est prévenue, les journalistes sont avertis et devraient se préparer à démasquer et dénoncer les dinosaures qui veulent ramener le pays à la préhistoire macouto-duvaliériste.

 
 
Vol. 5 No. 9 • Du 14 au 20 Septembre 2011
 

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