Des membres du pouvoir Tètkale, ayant à sa tête
Michel Joseph Martelly et des membres de sa famille ont fait
l’objet de graves accusations par devant les Tribunaux. Parmi
lesquelles, on peut citer : corruption, kidnapping, assassinat
et d’autres actes criminels. Les dossiers de la Première dame,
Sophia Saint-Remy Martelly et de son fils, Olivier Martelly
accusés de corruption sont à nouveau au Tribunal. Le juge Serge
Joseph a rendu un jugement avant-dire droit ordonnant au
Ministère Public de prendre toutes dispositions nécessaires pour
faciliter la comparution personnelle des témoins à charge tels :
le Premier ministre, Laurent Lamothe ; le ministre de l’Economie
et des Finances, Wilson Laleau ; la ministre de la Sante
publique et de la Population, Florence Duperval Guillaume ; le
ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Jacques
Gabriel ; la ministre de la Jeunesse et du Sport, Magalie
Racine ; le Gouverneur de la Banque de République d’Haïti (BRH),
Charles Castel et autres.« Les témoins sont les yeux et les
oreilles de la justice », insiste le Magistrat Serge Joseph, se
référant à l’article 400 du code d’instruction criminel (CTC)
pour prendre cette décision.
Dans le même temps, l’ex-chef de l’unité spécialisée
de la PNH, CAT-TEAM, Marc-Arthur Phebe, 4 autres policiers et 2
agents de la compagnie de sécurité privée SGS ont été entendus
mercredi 3 juillet 2013 par la Cour d’Appel de Port-au-Prince
dans le cadre de l’affaire d’un gang de kidnappeurs dirigé par
l’homme d’affaire Clifford Brandt. Marc-Arthur Phébe, lui, était
également chef de sécurité de la famille Brandt et à ce titre il
a perçu un salaire supérieur à celui d’un ministre. Il a été
interrogé autour du kidnapping des deux (2) enfants de la
famille Moscosso, le 16 octobre 2012.
Dans la foulée, 3 autres proches du président
Martelly : Ernest Edouard Laventure alias Mòlòskòt, Jojo Lorquet
et Patrick Maitre sont accusés d’être responsables d’un réseau
de faussaires et d’un gang de bandits légaux opérant
régulièrement au niveau de la frontière haïtiano-dominicaine. Le
premier avait été nommé coordonnateur général des douanes,
disait-il, par le président Martelly : « Je suis le représentant
du président Martelly, non seulement au niveau des Douanes, mais
partout où je passe », déclarait Mòlòskòt sur les ondes des
stations de radio.
Actuellement, il est en cavale, selon son avocat Me
Arrycidas Auguste, alors qu’il est activement recherché par la
justice pour « usurpation de titres, association de malfaiteurs,
faux et usage de faux », pour lesquels le directeur général de
l’Administration générale des Douanes(AGD), Jean-Baptiste
Fresnel avait déposé une plainte au Parquet de Port-au-Prince
contre ce délinquant légal. Selon d’autres informations qui
circulent à travers les couloirs, Mòlòskòt était à la tête d’un
gang de bandits légaux opérant dans divers quartiers de la
capitale et au niveau de la frontière haïtiano-dominicaine. Il
percevait des frais de douanes au détriment de l’Etat haïtien
pour le compte direct de la famille présidentielle. Et, à ce
titre, il remplaçait Calixte Valentin accusé, lui aussi, dans
l’assassinat d’un commençant, Antonal Derissaint, à la
frontière.
« Mon Client se sent trahi et abandonné par ses
employeurs (Michel Martelly et sa femme) dans cette affaire. Il
avait tout le support de hauts dignitaires de l’Etat. Pourquoi
il est maintenant livré à la justice ? Alors qu’on pourrait
régler le, dossier autrement » s’interroge son avocat, Arrycidas
Auguste, ex-commissaire du gouvernement, qui sait très bien de
quoi il parle. « Mon client s’est mis à couvert, car il ne se
sent pas en sécurité dans la façon dont le cabinet d’instruction
gère le dossier. Je ne sais pas où il est pour l’instant. Je lui
ai parlé uniquement au téléphone », poursuit-il. Mais selon plus
d’un Moloskot a eu le temps de quitter le pays pour se réfugier
ailleurs.
La question qu’on se pose c’est pourquoi le commissaire du
gouvernement de Port-au-Prince, Lucmane Delile, qui se dit
toujours à la recherche des bandits n’a-t-il pas mis ce présumé
délinquant en garde à vue, après l’avoir entendu en mai
dernier ? Pourquoi a-t-il laissé le temps à ce chef de gang de
bandits légaux de quitter le pays ? Certains ont répondu c’est
parce qu’il travaillait pour le compte du président Martelly, sa
femme, Sophia et d’autres proches du pouvoir.
Quant à Jojo Lorquet, ami personnel du président
Martelly et Patrick Maitre, également chauffeur du président
Martelly, arrêtés la semaine dernière pour leur implication dans
des actes délictueux et criminels, ils ont été écroués au
pénitencier national de Port-Au-Prince.
Au nombre des actes criminels impliquant des proches du
président Martelly, s’ajoutent les témoignages extrêmement
graves du jeune Sherlson Sanon âgé de 25 ans contre Joseph
Lambert conseiller du président, le sénateur, Edwin Zenny alias
Edo Zenny et le commissaire du gouvernement de la
Croix-des-Bouquets, Lenny Thelisma. Sherlson Sanon a fait des
révélations accablantes particulièrement contre Joseph Lambert,
ex-sénateur de la république, qui l’a introduit dans des
activités criminelles depuis l’âge de 11 ans. L’affaire est
actuellement devant le cabinet d’instruction pour les suites
légales.
Depuis l’arrivée du président Martelly à la tête du pays, il y
a deux (2) ans, dans des conditions que tout le monde sait, des
gens avisés ne cessent de dénoncer l’institutionnalisation des
groupes de bandits légaux à travers le pays. Dans le sud, des
citoyens ont dénoncé la formation d’un gang dénommé « Le
Police ». Des bandits légaux sèment quotidiennement le deuil
dans les familles. Ils opèrent au nom et pour le compte du
Palais national. Ils ont en leur possession des badges du Palais
national, comme ce fut le cas du kidnappeur, Clifford Brandt.
L’Etat haïtien est devenu un état délinquant avec des
ramifications à travers les Caraïbes, les Etats-Unis, le Canada.
Cette situation est en train d’appauvrir non seulement le pays,
mais surtout les couches démunies de la population. La preuve,
c’est que durant l’exercice fiscal 2012-2013, l’Etat haïtien
accuse une perte au niveau des recettes évaluée à plus de 9
milliards de gourdes. Alors que les dirigeants haïtiens trainent
toujours leur bol bleu devant les étrangers, même pour organiser
les élections qui sont des attributs de la souveraineté. Quand
l’Etat haïtien cessera-t-il donc d’être un état délinquant et
mendiant ? |