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Edition Electronique

Vol. 8, No. 28
Du  Jan  21  au  Jan 27. 2015

Electronic Edition

Kòrdinasyon Desalin: Conférence de presse

 

 Vol. 7 • No. 26 • Du 8 au 14 janvier 2014

   

A quoi aboutirait la réunion de Ouanaminthe ?

Par Isabelle L. Papillon

A Ouanaminthe, ce mardi 7 janvier 2014, s’est tenue la première réunion de la Commission binationale formée sur la proposition du président du Venezuela, Nicolas Maduro, lors de la réunion de l’ALBA en décembre de l’année dernière. Du côté d’Haïti, le pouvoir s’est fait représenter en majorité par des membres de son gouvernement, à savoir : le Premier  ministre, Laurent Lamothe, les ministres, Wilson Laleau, de l’Economie et des Finances, également ministre a i du Commerce et de l’Industrie ; David Bazile de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales ; Pierre Richard Casimir, des Affaires Etrangères et des Cultes ; et de l’économiste Nesmy Manigat ; des représentants du secteur privé ; des organismes de défense des droits de l’homme et de la communauté internationale, notamment le Venezuela, la CARICOM également présents à titre d’observateurs.

          Selon les informations communiquées de la presse, l’objectif de cette réunion est claire : entamer une série de discussions sur la question migratoire, le marché binational, le commerce au niveau de la frontière, la sécurité frontalière entre autres. La question de la décision raciste, discriminatoire de la Cour constitutionnelle dominicaine prise à l’endroit des Dominicains d’origine haïtienne n’ayant pas été à l’ordre du jour. Alors pourquoi la formation d’une autre commission se demande-t-on ; vu qu’une Commission binationale avait été constituée, il y a déjà 10 ans pour traiter les problèmes mentionnés ci-dessus !

Pour le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), Haïti doit continuer à dénoncer l’arrêt de la Cour constitutionnelle dominicaine, en dépit de la formation de cette commission et des discussions engagées aujourd’hui à la frontière.

« Nous pouvons continuer à dénoncer cette décision qui pose un problème majeur à l’Etat de droit et du respect des droits de l’homme en République Dominicaine,  et nous avons l'obligation de dénoncer un tel acte qui peut être dangereux pour la République Dominicaine et tous les pays de la Caraïbe » a déclaré le coordonnateur du GARR, Jean Baptiste Azolin. Toutefois, Jean-Baptiste Azolin maintient qu’Haïti ne peut pas engager de négociation avec la République voisine autour de  cet arrêt en raison que ce problème ne concerne qu’un groupe de Dominicains dont l’Etat dominicain  viole leur droit.

Concernant les thématiques débattues lors de la réunion de ce mardi, le responsable du GARR dit espérer que les autorités haïtiennes arriveront à négocier effectivement sur plusieurs questions qui posent toujours problème avec la République Dominicaine, notamment  les questions  migratoires, le commerce et la politique.

Toutefois, il s'est dit « prudent » par rapport à la formation de la commission bilatérale haïtiano-dominicaine, par le fait qu’une commission bilatérale avait déjà été formée depuis environ 10 ans autour des mêmes problèmes. En prélude de la réunion du mardi 7 janvier, une rencontre s’était déroulée dans l'après-midi du lundi 6 janvier à Port-au-Prince entre les membres de la commission gouvernementale pour le dialogue binational et plusieurs groupes de la société civile notamment  le GARR.

Le  mandat de la commission bilatérale haïtiano-dominicaine est de « trouver un consensus et des solutions acceptables en vue de vider tous les contentieux entre les deux pays sur les questions migratoires, les échanges commerciaux, la sécurité frontalière et la régularisation des marchés binationaux », avait indiqué un communiqué du gouvernement Martelly-Lamothe. Le président du Venezuela Nicolas Maduro, sous la direction duquel cette commission a pris naissance, a déclaré que les Haïtiens sont "nos frères aînés et quiconque se met en face d’Haïti se met également en face du peuple vénézuélien ». Il a fait cette déclaration, le 23 décembre 2013, lors d’une interview accordée à un journal en ligne du parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), autour du conflit entre Haïti et la République Dominicaine, suite à l’arrêt 168-13 dénationalisant des Haïtiens d’origine haïtienne.

« Ils sont nos frères aînés et heureusement la République Dominicaine a fait preuve de sagesse en établissant un calendrier à partir de maintenant pour faciliter le dialogue », a-t-il- expliqué. Le président vénézuélien a indiqué que dans le cadre du dialogue qui doit débuter le 7 janvier  2014 entre les représentants des deux pays de l’ile, il va nommer un envoyé spécial qui a pour but notamment de veiller à ce que les droits fondamentaux des descendants haïtiens soient respectés et garantir à ce que les différends entre les deux pays soient résolus.

 Plusieurs autorités dominicaines ne voient pas d’un bon œil cet avertissement de Nicolas Maduro notamment le chef de la Force nationale progressiste (FNP)  Vinicio Castillo. M Castillo a dit que cette déclaration montre que le dialogue se fera contre les intérêts de la République Dominicaine. Aussi a-t-il appelé à la suspension du dialogue entre les deux pays.

 
 
Vol. 7 • No. 26 • Du 8 au 14 janvier 2014
 

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