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				 Le dialogue politique et 
				institutionnel dit inter haïtien démarré depuis le 24 janvier 
				dernier avec la médiation de la Conférence Episcopale d’Haïti, à 
				l’Hôtel El Rancho, à Pétion-ville a pris fin le vendredi 14 mars 
				avec la signature du président Michel Joseph Martelly, le 
				secrétaire du bureau du Sénat haïtien, Steevens Irvenson Benoit 
				et les partis politiques qui y prenaient part, pour essayer de 
				trouver une solution à la crise politique qui bouleverse les 
				institutions haïtiennes, que la constitution de 1987 déjà donne 
				les voies à suivre pour gouverner le pays, organiser les 
				élections et amender la loi mère. Cet accord à El Rancho repose 
				sur trois grandes thématiques : la gouvernance, les élections et 
				la constitution. 
				
				
				Au niveau de la gouvernance, les acteurs estiment que la 
				gouvernance du régime tètkale de Martelly-Lamothe bloque le 
				fonctionnement de l’Etat dans sa fonction de garantir le 
				processus de démocratisation. Ils ont plaidé en faveur du 
				renforcement de l’action gouvernementale, du respect de la 
				séparation des pouvoirs, suivant le principe établi par l’esprit 
				des lois de Montesquieu, les garanties judiciaires et 
				institutionnelles, le respect du cycle des mandats, la mise en 
				place du processus de décentralisation garantie par la 
				constitution haïtienne de 1987, la récupération l’indépendance 
				et souveraineté nationales. 
				
				
				En ce qui concerne les élections, ils ont décidé d’instituer un 
				cadre institutionnel, un probable amendement de la loi 
				électorale fraichement votée par le Parlement, la mise en branle 
				du processus électoral et le renouvellement des mandats des 
				élus. Et, enfin, concernant la constitution, la procédure 
				d’amendement doit être respectée. Une commission de suivi de 
				l’accord a été instituée par les acteurs pour veiller à 
				l’application de cet accord. Pour plus d’un, le plus important 
				de cet accord n’est pas sa signature, mais sa mise en 
				application, lorsqu’on est clair qu’on a affaire à des 
				dirigeants qui ne respectent pas la  constitution du pays, les 
				lois de la République  et la parole donnée. Le 26 Octobre 2014 
				est la date retenue par l’accord pour la réalisation du premier 
				tour des élections qui devraient être organisées depuis la fin 
				de l’année 2011. 
				
				
				Certains estiment que c’est un travail en vain, puisque la 
				constitution haïtienne de 1987 a déjà établi le mode de 
				fonctionnement pour qu’il y ait de la bonne gouvernance, la 
				réalisation des élections à temps constitutionnel et les voies à 
				suivre pour amender la constitution. A travers l’église 
				catholique romaine, suite à l’échec des Religions pour la paix, 
				les puissances impérialistes se mettent à la rescousse du 
				pouvoir tètkale de Martelly-Lamothe, après tant de dérives qu’il 
				a commises au su et au vu de tout le monde. 
				
				
				Des voix s’élèvent pour dire que c’est un accord de la honte qui 
				ne vise qu’à rendre  confortable le pouvoir en place et diviser 
				beaucoup plus les institutions. Le groupe des 6 sénateurs : Jean 
				Baptiste Bien-Aimé, Wetsner Polycarpe, Moïse Jean-Charles, 
				Pierre Francky Exius, John Joël Joseph et William Jeanty qui  
				s’oppose  catégoriquement à la signature d’un tel accord 
				critique sévèrement leurs collègues: le président du Sénat Simon 
				Dieuseul Desras, le vice-président, Andrice Riché et le 
				secrétaire, Steevens Irvenson Benoit, qui, dit-on, ont liquidé à 
				l’Exécutif une institution aussi prestigieuse que le Parlement. 
				« C’est avec stupéfaction qu’on a vu le président du Sénat, mon 
				président, se rendre à El Rancho le jeudi 13 mars pour 
				participer à un soi-disant dialogue. Alors qu’à la veille nous 
				nous étions entendus que le Sénat, les représentants des partis 
				politiques au Parlement n’ont pas le pouvoir de dialoguer avec 
				quiconque. Il revient aux partis politiques de l’Opposition 
				d’entamer le dialogue avec le pouvoir pour pouvoir trouver une 
				solution à la crise politique qui ronge le pays depuis environ 3 
				ans. Le président du Sénat [était censé devoir maintenir] sa 
				position qui fût celle du Sénat de ne signer aucun accord au nom 
				du Parlement. Pour preuve, le président du Sénat devait laisser 
				le pays le samedi ou dimanche, ainsi il s’est précipité à 
				laisser le  pays le vendredi quelques heures avant la signature 
				dudit accord. Il a donné mandat au sénateur Steevens pour le 
				signer à sa place. On les attend au Sénat pour nous expliquer, » 
				a déclaré le président de la commission justice du Sénat, le 
				sénateur Pierre Francky Exius. 
				
				
				  Si certains partis comme le KID d’Evans Paul dit KP, le GREH 
				d’Himmler Rébu, la Confiance de Rudy Hériveaux et ceux proches 
				du régime tètkale se sentent confortables en signant cet accord 
				de la honte, à l’OPL, par contre, il ne fait pas l’unanimité. 
				Ainsi, le député de Dame-Marie, membre de cette organisation 
				politique, Acclush Louis-Jeune et les autres militants de l’OPL 
				ne sont pas sur la même longueur d’onde que leur coordonnateur, 
				Sauveur Pierre Etienne. «  Ce qui est dans cet accord ne 
				m’intéresse pas, parce qu’il n’a rien à voir avec les intérêts 
				de la population et les intérêts du pays », a déclaré Acclush 
				Louis-Jeune.  
				
				
				Quant au MOPOD, qui ne participait pas à ce dialogue et qui n’a 
				pas signé l’accord, il continue de le dénoncer. Ce dialogue 
				macouto-bourgeois comme l’indique le sénateur Moise Jean-Charles 
				et la Coordination Dessalines, n’est autre qu’une formule des 
				pays impérialistes et du Vatican pour dédouaner le gouvernement 
				Martelly-Lamothe face à la mobilisation populaire et les 
				résolutions des deux chambres du parlement exigeant la mise en 
				accusation des deux chefs de l’exécutif. C’est ce genre de 
				dialogue que le parti Fanmi Lavalas était allé cautionner pour 
				le dénoncer après y avoir participé. A quoi ça sert, alors ? Il 
				nous faut jamais oublier que le directoire de l’organisation 
				Fanmi Lavalas s’était déclaré contre toute mobilisation visant à 
				empêcher que Martelly finisse ses 5 ans 
				
				
				Nous applaudissons le MOPOD qui jusqu’à l’heure ne cesse de 
				demander des élections générales et le départ du couple Martelly-Lamothe. 
				Il avait pris une position ferme pour ne pas apporter de l’eau 
				au moulin des mercenaires au pouvoir, en ne participant pas à 
				leur mascarade de dialogue. 
				
				
				Mais comment se fait-il que Fanmi Lavalas, sans une autocritique 
				veuille maintenant se lancer dans la mobilisation générale pour 
				forcer le pouvoir tètkale à se démettre,  sachant que le régime 
				Martelly-Lamothe fait reculer la démocratie, viole constamment 
				la constitution et les lois de la République ; commet toutes 
				sortes de dérives durant un laps de temps. Ce régime n’inspire 
				aucune confiance au peuple haïtien et aux partis politique pour 
				conduire le pays à des élections libres, souveraines, 
				transparentes et démocratiques. Est-ce maintenant que le parti 
				réalise toutes ces dérives ?. Signalons que les partis 
				politiques Fusion des Sociaux-Démocrates, l’Organisation 
				politique Fanmi Lavalas et Kontrapèp qui avaient éventuellement 
				laissé le dialogue n’avaient aucun problème à ce que Martelly 
				finisse son mandat. Ils ne demandaient simplement que de 
				remplacer Lamothe et ses ministres, alors que les autres se sont 
				mis d’accord pour qu’un simple replâtrage ministériel. 
				
				
				L’échec de Martelly est celui de la communauté internationale en 
				Haïti puisqu’il a été imposé à la tête du pays par la force 
				d’occupation de l’ONU et l’OEA. Donc, pour essayer de le 
				maintenir au pouvoir, elle a eu recours au dialogue. La mission 
				a été confiée à l’église catholique romaine, profitant de la 
				nomination du premier cardinal d’origine haïtienne, Chibly 
				Langlois, pour influencer l’avenir de la nation haïtienne. Il 
				faut toutefois le rappeler, dans l’histoire de l’église 
				catholique en Haïti, la plus haute hiérarchie ne se met jamais 
				du côté du peuple, des opprimés, des pauvres, des ouvriers et 
				paysans, des victimes, des exploités. Elle se met toujours du 
				côté des bourreaux. Ainsi, en 1991 lors de la tentative du coup 
				d’Etat contre un président élu, Jean Bertrand Aristide, 
				l’Archevêque de Port-au-Prince, Mgr. François W. Ligondé s’était 
				mis aux côtés des putschistes. Il disait à Roger  Lafontant : 
				« N’ayez pas peur. » En 2011, suite à la prestation de serment 
				du président Martelly, l’Evêque du Cap-Haïtien, Louis Kébreau a 
				exhorté le président Martelly à s’habiller en Sweet-Micky pour 
				diriger le pays, et il a fait allusion à l’ancien régime 
				dictatorial des Duvalier. 
				
				Donc le peuple haïtien ne peut s’attendre à rien. Il doit 
				continuer à se mobiliser pour faire  entendre ses légitimes 
				revendications et réclamer le départ du régime tètkale-duvaliériste 
				Martelly-Lamothe. Cet accord de la honte ne peut apporter aucune 
				solution à la crise politique, seule la mobilisation de la 
				population peut le faire.  |