Il était
environ 3h de l'après-midi, le samedi 17 mai
2014, quand sur le chemin de l'aéroport, une
équipe de bandits ayant à leur tête l'inspecteur
de police de la Croix des Bouquets, Lucien
Andréville a procédé à l’arrestation du militant
politique et porte-parole des Forces
Patriotiques pour le respect de la Constitution
(FOPARC), Rony Timothée
Il a été
emmené à la prison de Pétion-ville où il a passé
les nuits du 17 et du 18 mai, jour du drapeau
alors qu’une manifestation avait été lancée pour
ce jour-là à laquelle Timothée devait
participer. Quelles raisons ont poussé le
gouvernement Martelly-Lamothe à venir poser le
grappin sur Timothée, après avoir failli lyncher
le sénateur Jean-Charles, tout en annonçant un
mandat d’arrêt contre Assad Volcy?
En réaction à cette arrestation, différents
dirigeants partis politiques ont condamné cet
acte qu’ils qualifient de barbare et
d’arbitraire. L’avocat et ancien sénateur Samuel
Madistin qui est maintenant l’un des dirigeants
du Mouvement Patriotique de l’Opposition
Démocratique (MOPOD), a exprimé son indignation
sous les ondes des radios en faisant savoir que
l’arrestation de Timothée est illégale. « Seul
un juge d’instruction peut émettre un mandat
d’amener, le commissaire du gouvernement ne
pouvant agir qu’en cas de flagrant délit »,
ajouta t-il pour corroborer sa déclaration.
Pour défendre le pouvoir, ce
n’est pas Lucien Jura qui est venu le faire,
c’est le porte-parole adjoint de la Police
nationale d’Haïti, Garry Desrosiers qui au grand
jour a menti à la société en faisant savoir
qu’un mandat a été décerné par le parquet de
Port-au-Prince contre l’opposant politique
depuis le 28 avril ; de même qu’il a laissé
entendre qu’Assad Volcy avait un mandat après
l’affaire du 8 mai à Gressier, alors que
pourtant ce n’était que mensonge, selon les
avocats de Volcy.
Ainsi, le lundi 19 mai, on aurait dû présenter
Timothée devant ses juges naturels au Parquet du
Tribunal civil de la capitale ; pourtant le
pouvoir pour cacher ses manœuvres a préféré
déplacer un de ses «juges zafra» Kerson Darius
Charles et son substitut Jean Claude, les deux
sous ordre de Jean Renel Sanon pour entendre
Timothée au Commissariat de police de Pétion
Ville. Pourquoi le pouvoir a-t-il eu peur de la
mobilisation qui attendait Timothée devant le
Parquet, si l’arrestation n’était pas illégale ?
Le «juge zafra» au service de la réaction au
pouvoir n’a fait qu’appliquer les consignes de
son patron en envoyant Timothée au Centre de
détention du Commissariat de police de l’Arcahaie.
L’autre question est de se demander de quoi le
militant est-il accusé ? Si c’est pour troubles
à l’ordre public et incendie de véhicules comme
le gouvernement le prétend. Est-ce que des
preuves ont été apportées montrant le nommé Rony
Timothée en train de troubler la paix publique
et d’incendier des véhicules ? A ce compte, les
avocats de Timothée ont fermement réagi: « Nous
voulons savoir si on n’a plus le droit de
manifester dans ce pays. Nous voulons voir les
preuves que détient la police pour incarcérer Rony Timothée
» a fait savoir Me André Michel ;
et Newton Saint-Juste de renchérir : « Nous
sommes face à la mise en place d’un régime de
répressions politiques et policières ».
Certes, quel est vraiment le
rôle des policiers dans le pays ? Sont-ils des
gendarmes au service de la réaction Martelliste
ou des agents de l’ordre placés pour assurer la
sécurité des gens et des biens publics du pays ?
Voyons. La semaine dernière, au cours d’une
interview avec Rony Jean Philippe, une victime
des gangs d’un conseiller de Michel Martelly,
Rony a expliqué comment la police l’avait trouvé
baignant dans son sang après avoir été fusillé
et laissé pour mort. Là, il n’y a pas eu de
suite policière alors que pourtant des policiers
de la PNH s’arrogent le droit d’arrêter des gens
pour satisfaire le régime en place. C’est pour
dire que certains policiers ne respectent pas
les règles de la police. Il faut que le peuple
prenne note de ces actes
Il est bruit que le pouvoir possède une liste de
20 autres militants politiques devant être
arrêtés. Nous les attendons à l’oeuvre. |